Découverte exceptionnelle d’une sculpture de sable datée d’il y a 130 000 ans

Découverte exceptionnelle d’une sculpture de sable datée d’il y a 130 000 ans
Découverte exceptionnelle d’une sculpture de sable datée d’il y a 130 000 ans

Qui n’a jamais tracé de dessins ni fait de tartes au sablesable mouillé d’une plage ? Un jeu enfantin auquel nos ancêtres préhistoriques auraient pu déjà jouer il y a plus de 100 000 ans, comme en témoignent ces marques. fossilesfossiles trouvé en Afrique du Sud.

Car si l’art rupestre est le plus souvent représenté par des dessins tracés ou gravés sur des parois rocheuses, les récentes découvertes archéologiques suggèrent que les premiers artistes traçaient simplement des motifs dans le sable des plages. Si nombre de ces représentations devaient être effacées par le ventvent où le vaguesvagues, certains ont été fossilisés au cœur des dunes. C’est ainsi qu’ont été retrouvés des dessins datant de plus de 70 000 ans. roches sédimentairesroches sédimentaires appelées éolianites, qui ne sont rien d’autre que des dunes de sable compactées, cimentées et lithifiées. Ces figures volontairement dessinées dans le sable sont appelées « ammoglyphes ». Jusqu’à présent, ils n’ont été trouvés qu’au Cap Sud de l’Afrique.

Une forme bien trop symétrique pour être d’origine naturelle

Triangles, cercles, éventails, lignes parallèles ou schémas plus complexes… d’étranges figures géométriques ont été découvertes sur ces surfaces représentant une plage antique, aux côtés de nombreuses empreintes humaines ou animales.

Mais en 2018, une équipe de chercheurs fait une étonnante découverte. Sur la côte de Still Bay, l’un des participants à la mission scientifique a ramassé un fragment d’éolianite dont la forme rappelle celle d’une raie pastenague (Dasyatis chrysonata). Seule la queue de l’animal marin manque partiellement.

Pour les chercheurs, la symétrie très prononcée de ce morceau de roche ne peut être liée au hasard. Selon une étude récemment publiée dans la revue Recherche sur l’art rupestre, il s’agirait donc à l’origine d’une sculpture de sable réalisée par des mains humaines. Des rainures parallèles ainsi qu’une croix sont visibles sur le ” dosdos » de l’animal et on remarque une saillie qui fait penser au début de la queue. La taille de l’ammoglyphe, une trentaine de centimètres, ainsi que ses proportions, ressemblent étonnamment à celle d’une raie pastenague, laissant penser qu’il s’agit d’une représentation très fidèle de l’animal.

La plus ancienne représentation d’un animal connue à ce jour

Cette interprétation doit cependant être prise avec prudence, de l’avis des auteurs eux-mêmes. Ils avancent cependant plusieurs arguments en sa faveur. Le principal est la combinaison de plusieurs niveaux de symétrie. Bien sûr, la symétrie est courante dans la nature, mais la combinaison de plusieurs niveaux suggère une origine humaine. D’autant plus que des recherches antérieures ont montré que les premiers humains aimaient et savaient reconnaître la symétrie. Une grotte décorée (Grotte de Blombos) est également présente à seulement 30 kilomètres du site de la découverte, ce qui témoigne d’une occupation de la région il y a au moins 77 000 ans.

Restait à savoir quand cette sculpture de sable aurait été réalisée. L’analyse des roches environnantes suggère qu’elle date du milieu de l’âge de pierre, soit il y a 130 000 ans. En fait, il pourrait s’agir de la plus ancienne représentation d’un animal connue à ce jour. Pour référence, les peintures rupestres les plus anciennes d’Europe datent d’il y a environ 40 000 ans et semblent avoir émergé brusquement. L’intervalle de 90 000 ans entre l’ammoglyphe sud-africain et les premières peintures rupestres pourrait-il s’expliquer par le fait que pendant des millénaires, les humains ont principalement tracé leurs dessins sur des surfaces qui ne permettaient pas la conservation ? de leurs œuvres, comme le sable, boireboire ou du cuir ?

Pour les chercheurs, il est fort probable que notre connaissance de l’origine de l’art soit effectivement limitée par un biais d’observation lié à la non conservation des premiers supports des œuvres. Il s’agit d’une découverte étonnante qui repousse donc de manière très significative l’origine de l’art.

 
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