Dans une excellente lettre publiée lundiles scientifiques dénoncent le mélodrame lié à l’éclipse solaire.
Les deux signataires déplorent entre autres que les centres de services scolaires (CSS) aient plutôt décidé de décréter des journées pédagogiques et de fermer les écoles : « Ce sont des décisions prises par des avocats plutôt que par des éducateurs !
Êtes-vous surpris?
Abolir le risque
Dans une société où Halloween a déjà été reporté au 1euh Novembre en raison des prévisions météorologiques, il n’est guère surprenant de voir le ministère, les assureurs ou les avocats proposer au CSS de reporter la méchante journée du 8 avril.
D’ailleurs, en janvier dernier, pour la première fois de son histoire, la Société canadienne de pédiatrie a émis de nouvelles lignes directrices en faveur du « jeu à risque ».
L’auteur principal de ces directives a ensuite souligné que « les règles restrictives du jeu à la maison, en garderie ou à l’école, ont eu des conséquences sur la santé publique. La sécurité est importante, mais nous devons aborder les précautions de manière plus équilibrée.
Pensez-vous que cela a permis aux écoles de laisser une petite marge de manœuvre aux enfants ?
Erreur.
À peine deux semaines plus tard, une vingtaine d’écoles primaires du CSS des Monts-et-Marées ont dû fermer toboggans, balançoires et barres suspendues tout au long de l’hiver, en raison d’une plainte suite à un incident.
Le message est clair : méfiez-vous des parents « hélicoptères » ou des parents « chasse-neige » !
Esprit scientifique et pensée critique
Comme certains l’ont souligné à juste titre, une prudence excessive dans la gestion des activités autorisées ou non pendant l’éclipse solaire compromet l’opportunité unique de célébrer la science.
Lorsque l’administrateur en chef de la santé publique du Canada nous informe de la baisse de la couverture vaccinale contre la rougeole chez les enfants d’âge scolaire ou que l’on croit à la magie du « Super Patch », je pense qu’il serait souhaitable de célébrer la science de temps en temps. .
En tant qu’enseignant souhaitant aider ses élèves à développer leur esprit critique, j’aimerais que la science soit célébrée chaque année, dès la maternelle.
Curieusement, depuis une quinzaine d’années, les écoles québécoises choisissent plutôt leur langue seconde. L’anglais intensif est apparu à l’école primaire. Au secondaire, certains programmes offrent aux élèves des cours d’anglais pour un tiers de leur horaire.
Je crois à l’importance des langues, mais il me semble que le développement rapide des technologies nous dit que nous devrions peut-être rêver d’un programme scientifique intensif pour nos jeunes.
Comme l’écrivait Valérie Borde dans un texte publié en 2012 :
« Plutôt que de saupoudrer de sciences, mettons tout en œuvre dès l’école primaire pour permettre à nos enfants de comprendre très tôt comment fonctionne le monde dans lequel ils vivent. Nous augmenterons ainsi nos chances d’en faire des esprits éclairés, un peu mieux armés pour résister aux idées toutes faites, aux charlatans et aux démagogues.»
