Meilleure équipe de Suisse entre novembre 2021 et mars 2022 et durant toute la saison 2022-2023, Genève-Servette traîne aujourd’hui son spleen en bas du classement de la Ligue nationale (11e, 50 points en 38 matches). Le risque de rater les play-offs pour la deuxième année consécutive est plus que jamais d’actualité.
Plusieurs erreurs ont conduit le champion de Suisse 2023 et d’Europe 2024 dans cette situation. Décryptage.
Tout a commencé lors de la saison 2022-2023, avec le départ d’Henrik Tömmernes. Le patron de la défense de Servetti entre 2017 et 2023 n’a jamais été remplacé. Pas question ici de critiquer le directeur sportif Marc Gautschi. Le choix de son remplaçant, Theodor Lennström, était pertinent.
Sauf que le Suédois n’a jamais répondu aux attentes. Parfois à cause de blessures, parfois à cause de son manque d’impact dans le jeu. Quant au Finlandais Sami Vatanen, la qualité de ses performances ne cesse de décliner.
A l’issue de la saison 2023-2024, Marc Gautschi a pris la décision de ne pas retenir Valtteri Filppula et Daniel Winnik. Les deux attaquants étaient au crépuscule de leur carrière et ne produisaient plus aussi bien, mais ils étaient des leaders incontestés dans le vestiaire. Les Garnets ont ainsi accueilli Michael Spacek et Markus Granlund.
Pari perdant. Le premier, réputé pour son comportement difficile à gérer, a déjà quitté les Vernets pour la Tchéquie, son pays natal. Statistiquement, Markus Granlund est excellent (36 points en 31 sorties). Mais sa présence ne peut à elle seule combler le vide en termes de leadership laissé par les départs de ses prédécesseurs.
-Les lacunes dans ce domaine n’ont pas été corrigées avec l’arrivée des joueurs suisses. Cette année, le gros transfert suisse a été l’arrivée de Lucas Hischier. Le Valaisan n’a disputé que 11 matchs toutes compétitions confondues cette saison en raison d’une blessure.
Cependant, la principale erreur de Marc Gautschi est la gestion du dossier Noah Rod. Il ne s’attendait pas à ce que la blessure de son capitaine se prolonge sur l’exercice 2024-2025. Conséquence : Michael Loosli, modeste attaquant de la Ligue nationale, a été embauché en septembre pour sauver les meubles.
Les mauvais résultats ont contraint les dirigeants à débrancher et à licencier Jan Cadieux le 28 décembre. Compréhensible, contrairement à la nomination du duo Yorick Treille/Rikard Franzen, déjà au club depuis deux ans, à la tête de l’équipe.
Concrètement, rien n’a changé. Par ailleurs, Marc Gautschi parle d’une “situation intérimaire dont il n’est pas content” sans prendre la décision qui s’impose : l’apport d’une nouvelle voix pour diriger Genève-Servette.
L’Ajoie et Fribourg-Gottéron ont fait ce choix et le choc psychologique s’est produit. L’attentisme de Genève est difficile à comprendre alors que l’écart avec la 10e place se creuse.