L’augmentation médiane des salaires en 2024 s’est établie à 3,8 %, en baisse par rapport à 2023 (4,3 %). Elle dépasse cependant largement l’inflation prévue pour 2024 (2%) et reste supérieure à l’augmentation médiane des salaires observée entre 2010 et 2020 (2,5% en moyenne), démontrant les efforts des entreprises pour rester compétitives dans un marché de l’emploi toujours tendu et pour maintenir le pouvoir d’achat des salariés.
Près de la moitié des entreprises (47%) déclarent que leurs budgets d’augmentation ont été révisés à la baisse par rapport à l’année précédente, en raison de l’évolution du contexte économique et notamment de la prévision d’inflation pour 2024 en baisse par rapport à 2023 (40%), des inquiétudes liées à la gestion des coûts dans un contexte économique exigeant (36%) et une récession anticipée ou des résultats financiers plus modestes que prévu (33%).
2025 : Un déclin modéré mais une tendance mondiale partagée
Les prévisions pour 2025 confirment une nouvelle contraction des budgets d’augmentation des salaires, avec une augmentation médiane attendue de 3,5 % en France, plaçant le pays dans la fourchette inférieure des prévisions parmi les grandes économies mondiales.
En comparaison, le Canada (3,6 %), l’Allemagne et les États-Unis (3,7 %) ont des perspectives légèrement meilleures, tandis que le Brésil (5,9 %) et la Chine (4,6 %) se démarquent avec des prévisions nettement plus élevées. Ce ralentissement des augmentations de salaires est une tendance mondiale qui touche la majorité des pays à l’exception notable du Brésil.
Au-delà de la prévision médiane d’augmentation de 3,5%, la réalité de ces prévisions varie considérablement en fonction de plusieurs facteurs : seule une entreprise sur 4 prévoit un budget d’augmentation salariale 2025 supérieur à 3,9%, tandis qu’une entreprise sur 4 prévoit un budget d’augmentation salariale 2025 inférieur à 3,5%. que 3%.
Attirer et retenir les talents : la clé de l’équation
Malgré les tensions économiques, les entreprises investissent dans des initiatives visant à attirer et à retenir les talents et à leur permettre de rester compétitifs sur un marché du travail toujours tendu. En 2024, 37% des entreprises ont rencontré des difficultés dans ce domaine, un chiffre en baisse par rapport à 2022 (-7 points) et 2023 (-5 points). Bien qu’en baisse en 2024 par rapport aux années précédentes, cela met néanmoins en lumière un marché de l’emploi toujours sous tension avec notamment près de quatre entreprises sur dix affirmant rencontrer de réelles difficultés à attirer et retenir les talents pour répondre aux besoins de l’activité à court, moyen et long terme. terme.
Face aux défis croissants liés à la gestion des talents, les entreprises redoublent d’efforts et adoptent des mesures stratégiques pour rester compétitives. Parmi les priorités : améliorer l’expérience collaborateur (80%), renforcer les initiatives en matière de diversité, d’équité et d’inclusion, notamment à la veille de la transposition de la directive européenne sur la transparence des rémunérations, d’ici juin 2026 au plus tard, et qui renforceraient les obligations des entreprises en matière de rémunération et d’équité professionnelle (73%), l’élargissement et la clarification des opportunités de formation et de développement des compétences (66%) et l’adoption accrue de pratiques de travail flexibles, dont le télétravail et son accompagnement des salariés et des managers (55 %).
En moyenne, les entreprises ont déjà mis en œuvre deux initiatives supplémentaires par rapport à l’année dernière et prévoient d’en introduire une supplémentaire pour répondre aux exigences d’un marché du travail en constante évolution.
Les dépenses salariales augmentent, mais le rythme ralentit
En 2024, 78% des entreprises ont augmenté leur budget salarial, contre 73% l’année précédente, mais la hausse moyenne s’établit à +4,3%, après +7,1% en 2023 et +6,4% en 2022. Face à la concurrence sur le marché du travail et pressions inflationnistes, les entreprises adaptent leurs politiques de rémunération : 39 % ont procédé à une révision globale des salaires, tandis que 38 % recrutent désormais à des niveaux plus élevés de leurs grilles salariales. pour attirer les meilleurs talents.
« Les budgets médians d’augmentation des salaires pour 2025, attendus au-dessus de l’inflation observée en 2024 et prévue pour 2025, traduisent la volonté des entreprises de maintenir leur compétitivité dans un marché du travail tendu, marqué par un taux de chômage faible. Dans ce contexte, les entreprises s’efforcent d’optimiser la dynamique salariale pour répondre aux enjeux d’attraction et de rétention des talents. Toutefois, la stabilisation de l’inflation autour de 2% et les difficultés rencontrées par certains secteurs ces derniers mois expliquent la légère baisse des budgets prévisionnels observée pour cette année. », analyse Khalil Ait-Mouloud, directeur de l’activité enquêtes rémunération chez WTW en France.
Méthodologie
L’enquête « Planification du Budget Salaire » – Edition Janvier 2025 de WTW a été réalisée en octobre 2024. Plus de 1 000 entreprises en France, couvrant un large éventail de secteurs et de groupes français ainsi que de filiales de groupes étrangers opérant en France, y ont répondu.
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