Wengen et son Lauberhorn. C’est le plus beau meeting de la saison en Suisse. Parce qu’il offre aux athlètes des sauts dans le vide à vous faire peur et des élans de vitesse qui n’ont rien à envier à certains bolides. Car pour les fans, rejoindre la station de l’Oberland bernois s’apparente à un long pèlerinage.
“Aucune course de Coupe du monde n’est aussi compliquée que Wengen”, a déclaré un jour la légende suisse de la descente Beat Feuz. C’est compliqué d’y arriver, compliqué de rejoindre le départ. Mais il n’y en a pas un qui n’aime pas venir ici.
En sortant du petit train de Lauterbrunnen, Jean-Paul et Christine ont pris le temps de contempler un décor de carte postale. Ces deux retraités sont venus de Chavannes-près-Renens en train depuis Lausanne spécialement pour ce jeudi, alors que c’était seulement la veille des hostilités. « Mon conjoint voulait voir le soleil », sourit Christine. « Et aussi de découvrir les installations avant un grand événement comme celui-ci », recadre Jean-Paul.
Madame espérait bien sûr revoir Marco Odermatt mais c’était jour de repos pour les Suisses jeudi, après deux entraînements. Pas sûr qu’ils aient beaucoup quitté leur hôtel, l’Arenas Resort Victoria-Lauberhorn, situé juste à côté de la gare. Elle aura néanmoins vu la Patrouille Suisse s’entraîner dans le ciel.
A midi, il faisait bon se promener sur le sol enneigé de Wengen et ce sera sans doute moins le cas ces trois prochains jours, puisque des dizaines de milliers de personnes plus ou moins ivres sont attendues. Un doux soleil illuminait des rues presque désertes tandis que les bénévoles travaillaient aux derniers préparatifs. Le village offre un décor plus haut de gamme et bien différent des pâturages d’Adelboden.
Chaudement vêtu, le couple septuagénaire avait justement prévu de flâner au gré du vent. Dès vendredi, il sera de nouveau devant son écran dans le canton de Vaud. «On regardait déjà tous les week-ends mais maintenant, les Suisses sont tellement forts et partout qu’il faut encore plus de temps pour les suivre», s’amuse Christine. Personne ne vient chez lui à l’heure des courses. C’est sacré.