Jugé pour faux en Haute-Savoie, le cavalier olympique Alexandre Ayache révèle sa vérité à la barre

Jugé pour faux en Haute-Savoie, le cavalier olympique Alexandre Ayache révèle sa vérité à la barre
Jugé pour faux en Haute-Savoie, le cavalier olympique Alexandre Ayache révèle sa vérité à la barre

L’audience a duré plus de trois heures. Il est temps de confronter deux versions complètement opposées. Ce jeudi matin, le cavalier azuréen Alexandre Ayache, 42 ans, a comparu devant le tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), face à la plaignante qui l’y avait emmené. Jugé pour faux et usage de faux, l’athlète qualifié lors des trois derniers Jeux olympiques a clamé son innocence. Décision attendue le 13 février.

Au cœur des débats : les conditions de vente de Romy. Une jument acquise en 2006 par Laurence Bigan-Giroud, cavalière établie près de la frontière suisse. En 2011, ce propriétaire équestre a tenté de le revendre aux enchères. Mais Romy est rejetée. C’est alors qu’entre en scène Alexandre Ayache, par l’intermédiaire d’une connaissance commune, Jean V.

Sensible à sa réputation d’entraîneur hors pair, Laurence Bigan-Giroud lui confie Romy. La jument déçoit Alexandre Ayache, selon lui. Il rachète néanmoins 50% de son prix, en vue de le faire se reproduire. Mais Romy « ne le prend pas ». En 2014, elle passe entre les mains de Jean V., qui la relance lors des compétitions. L’affaire éclate deux ans plus tard.

Signature suspecte

En 2016, Laurence Bigan-Giroud se rend compte que Romy ne lui appartient plus. Pas même 50 %. Se sentant trompée, elle porte plainte. Elle affirme que sa signature a été falsifiée sur un certificat accordant la pleine propriété de Romy à Alexandre Ayache. Deux graphologues experts examineront ce document. C’est lui qui mérite que la Côte d’Azur soit jugée pour faux et usage de faux.

La présidente Amandine Masson, siégeant en juge unique, place ces écrits au cœur des débats. Un expert est formel : la signature n’est pas celle de Laurence Bigan-Giroud. Mais Alexandre Ayache est-il le faussaire ? Les interprétations diffèrent des deux côtés. L’intéressé nie catégoriquement toute falsification.

Selon nos confrères du Dauphiné Libéré, présents à l’audience, il soutient que Romy n’était pas au niveau attendu et dénonce un acharnement à son égard. Selon elle, le propriétaire initial aurait du mal à digérer le fait de vendre à bas prix une jument rachetée, finalement, pour une somme à six chiffres.

La détente plaidée

«J’ai été fraudé. J’ai bêtement fait confiance”, résume Laurence Bigan-Giroud. Son avocate, Me Isabelle Boggio, décrit une plaignante sûre de ses droits, peut-être naïve mais incapable de mentir, qui a fait preuve de ténacité pour réclamer justice. Et ce, dans un milieu équestre perverti par l’argent.

Habitué à défendre les coureurs, Me Richard Rondoux répond que ce litige relevait de la justice civile, et non pénale. Il dénonce de « fausses accusations », estime que « l’enquête a accouché d’une souris ». A ses yeux, Alexandre Ayache s’impose comme le propriétaire de fait d’un cheval qu’il nourrit et entretient. L’avocat plaide pour la libération.

Le cavalier olympique, qui a participé à la finale de dressage par équipes à Versailles l’été dernier, se dit victime de sa notoriété. Il se défend bec et ongles. Dans ce face-à-face judiciaire, le parquet refuse de se positionner. Le tribunal rendra sa décision dans quatre semaines.

 
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