L’affaire Jake Evans prend une tournure inattendue, pour ne pas dire dramatique, du point de vue du joueur et de son agent.
Un véritable choc pour l’attaquant et son entourage.
Alors que Renaud Lavoie affirmait qu’une entente entre Evans et le directeur général du Canadien, Kent Hughes, était imminente, les récents propos de Pierre LeBrun ont brouillé les cartes.
Hughes semble inflexible : il ne veut pas proposer à Evans un contrat dépassant quatre ans, ni s’approcher du seuil des 3 millions de dollars par an, ce qui place l’avenir du centre bidirectionnel dans un état de grande incertitude.
Jake Evans, qui connaît la meilleure saison de sa carrière avec une prévision de 40 à 45 points, se trouve à un moment charnière.
À 28 ans, il sait que cela pourrait être la seule opportunité de sa carrière de décrocher un contrat lucratif à long terme.
Cependant, selon Pierre LeBrun, les Canadiens ont clairement indiqué qu’ils ne voulaient pas conclure un « coup de circuit » dans cette négociation :
« Les Canadiens ont fait savoir à Evans qu’ils étaient intéressés à le garder, mais qu’il ne s’agirait pas d’un contrat de circuit. »
Cette approche a suscité déception et colère dans le camp d’Evans. Déjà sous-payés avec son contrat actuel de 1,7 million de dollars par saison, l’attaquant et son agent s’attendaient à une reconnaissance plus généreuse de la part du CH.
Le point de friction dans ces négociations semble être la durée du contrat. Selon LeBrun, Evans et son clan souhaitent un engagement à long terme pour assurer sa sécurité financière, mais Hughes refuse de s’engager au-delà de quatre ans.
« Je ne suis pas convaincu que les Canadiens soient à l’aise avec une peine de cinq ou six ans. Evans est à un âge où cette sécurité pourrait être importante pour lui. »
Cette position ferme de Hughes pourrait être interprétée comme un manque de confiance dans la capacité d’Evans à maintenir son niveau de performance sur le long terme.
Avec un taux de conversion de tir de 28 % cette saison, bien au-dessus de sa moyenne en carrière, il est juste de se demander si ses chiffres actuels sont durables.
Pour le clan Evans, ces négociations avortées résonnent comme un manque de respect. Déjà, ils estiment qu’Evans était sous-payé lors de son dernier contrat, et cette nouvelle impasse amplifie les tensions à la table des négociations.
Evans, qui a toujours été un joueur discret mais efficace, se retrouve soudain sous le feu des projecteurs, mais pas pour les bonnes raisons.
La situation est d’autant plus délicate que les Devils du New Jersey se montrent de plus en plus agressifs dans leur intérêt envers Evans.
Selon LeBrun, les Devils, qui cherchent à renforcer le centre sur leurs lignes de fond et en désavantage numérique, ont déjà entamé des discussions exploratoires pour acquérir l’attaquant :
« Les Devils du New Jersey font partie des équipes qui ont déjà manifesté leur intérêt. »
Kent Hughes joue une carte risquée en adoptant cette position. Si les Canadiens échangent Evans, ils pourraient récupérer un choix de première ronde ou un espoir prometteur, mais ils risquent également d’affaiblir leur alignement à court terme.
A noter que les Diables ne disposent pas de choix de premier tour en 2025.
Evans est un joueur clé en désavantage numérique et un leader respecté dans le vestiaire, des qualités qui ne sont pas faciles à remplacer.
Cependant, Hughes a toujours préconisé une gestion prudente de la masse salariale, et prolonger Evans à un salaire proche de 3,5 à 4 millions de dollars par an pourrait compromettre cette philosophie.
« Malgré la position du Canadien au classement, selon les offres commerciales reçues, ils devront peut-être écouter attentivement si Evans n’est pas prolongé d’ici le 7 mars. »
Les Devils du New Jersey considèrent Evans comme une pièce parfaite pour compléter leur alignement.
Avec son faible salaire actuel et ses compétences bilatérales, il serait un atout majeur pour une équipe aspirant à de grands honneurs.
Toutefois, le manque d’atouts de qualité des Diables pourrait compliquer les négociations. Sans choix de premier tour en 2025 et avec des perspectives limitées (comme Seamus Casey ou Lenni Hämeenaho), le New Jersey devra convaincre Hughes avec une offre alléchante, ce qui semble peu probable à ce stade.
Évidemment, le géant défenseur Anton Silayev (10e choix au total en 2024) est intouchable.
C’est là que Seamus Casey fait parler de lui à Montréal. Le défenseur droitier, 5’9″, 162 livres, est un choix de 46e ronde en 2022, qui a joué à l’Université du Michigan (NCAA).
Il est en feu dans la Ligue américaine. (2 buts, 12 passes décisives pour 14 points en 17 matchs).
Le défenseur offensif, souvent comparé à Lane Hutson, excelle en transition et en avantage numérique. Mais soyez prudent. Il ne fait pas partie de la catégorie élite de Lane Hutson.
Son petit gabarit le limite défensivement, mais on l’emmènerait demain matin avec le CH.
Lenni Hämeenaho n’est pas un espoir de premier plan. Ailier droit, 6’0″, 173 livres. Choix de 58e ronde en 2023, il évolue dans la Liiga finlandaise avec Assat Pori.
Avec 14 buts et 16 passes décisives pour 30 points en 38 matchs, Hämeenaho est un joueur de profondeur, mais assez habile dans la possession de la rondelle.
Il manque d’explosivité et on ne le voit pas percer dans la LNH. Nous parlons d’un joueur qui n’est pas assez impressionnant pour justifier un échange incluant Evans.
Sans choix de 1re ronde, New Jersey devra proposer Casey pour convaincre Kent Hughes.
La situation d’Evans démontre parfaitement les dilemmes auxquels est confronté le PDG du CH dans la gestion de la reconstruction du Canadien.
D’une part, retenir Evans stabiliserait l’équipe à court terme et préserverait un joueur clé pour les équipes spéciales. D’un autre côté, échanger Evans au sommet de sa valeur pourrait rapporter des actifs cruciaux pour l’avenir.
Pour Evans, l’incertitude est totale. Entre la possibilité de signer un contrat à long terme ailleurs et le risque d’être échangé à la dernière minute, l’attaquant se retrouve dans une situation inconfortable qui pourrait affecter ses performances sur la glace.
On se sent déjà moins en feu qu’au retour des vacances.
Les récentes déclarations de Pierre LeBrun ont jeté une lumière cruelle sur les tensions entourant le dossier Jake Evans. A
Alors que Renaud Lavoie prédisait une prolongation imminente, les faits semblent indiquer tout le contraire.
Hughes, inflexible, mise sur une stratégie prudente sur le long terme, mais risque de s’aliéner un joueur respecté et aimé dans le vestiaire.
Pour Evans, c’est une occasion manquée d’assurer son avenir dans une organisation qui l’a vu grandir. Pour Hughes, c’est un test de plus dans sa quête pour reconstruire les Canadiens tout en conservant leur place dans la course aux séries éliminatoires
D’ici la date limite des échanges, le cas Jake Evans sera l’un des dossiers les plus suivis dans la LNH.
Et Kent Hughes devra prouver qu’il peut tirer le meilleur parti de cette situation complexe, sans compromettre ni l’avenir ni le présent des Canadiens.
Et surtout, sans chambouler le vestiaire.