Les Ravens ont malmené les Steelers 28-14 pour poursuivre leur route vers les séries éliminatoires et on se demande si le moment est venu à Pittsburgh de mettre fin au règne de 18 ans de l’entraîneur-chef Mike Tomlin.
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Mettons une chose tout de suite : Tomlin est un excellent entraîneur. Mais parfois, être un grand entraîneur ne suffit plus.
On ne cesse de répéter qu’il n’a jamais connu de saison perdante à la tête des Steelers. C’est vrai qu’il s’agit d’un exploit notoire, mais c’est aussi vrai que trop souvent, son équipe s’efface une fois les séries éliminatoires arrivées. Et souvent, d’une très mauvaise manière.
L’ADN des Steelers a toujours été d’être l’équipe la plus physique sur le terrain. Contre les Corbeaux, leur pommier a été secoué sans ménagement.
Ils ressemblaient à des enfants sans défense, intimidés dans la cour d’école par les clochards du quartier.
Les Steelers sont habitués à répondre coup pour coup contre leurs ennemis jurés. Samedi soir, ils ont gentiment tendu l’autre joue après chaque gifle, l’une plus violente que l’autre. Comme s’ils admettaient avec suffisance qu’ils n’étaient pas dans la même ligue que leurs tortionnaires.
Les Ravens ont couru 50 fois pour 299 verges et deux touchés au sol dans ce massacre. On parle d’une moyenne de 6,1 yards par jeu courant. Nous reviendrons sur les exploits du roi Derrick Henry, mais réglons d’abord le cas de Tomlin.
Situation récurrente
Les dernières années n’ont pas été à l’avantage de Mike Tomlin et des Steelers en séries éliminatoires.
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Si c’était un mauvais match dans le système des Steelers, il n’y aurait pas lieu de paniquer. Cependant, il s’agissait d’une sixième défaite consécutive pour l’équipe en séries éliminatoires. Lors de ces six défaites, l’équipe qui s’est forgée une histoire riche avec son « rideau de fer » en défense, a encaissé au moins 28 points à chaque fois.
La première mi-temps est particulièrement problématique. Face aux Ravens, les Steelers se sont retirés aux vestiaires à la mi-temps avec un score de 21-0.
Le scénario était identique l’an dernier contre les Bills. En 2021, contre les Chiefs, ils étaient également menés 21-7 à la mi-temps. Un an plus tôt, les Browns s’étaient construit une avance de 28-0 contre eux dans les 30 premières minutes.
Cette fois, après la première mi-temps, les Ravens ont outrageusement dominé les Steelers à tous les niveaux imaginables (19 premiers jeux à 2 et 308 yards à 59).
Pourquoi les Steelers sautent-ils constamment sur le terrain avec un niveau d’énergie aussi déficient année après année en séries éliminatoires ? Leur dernière victoire en séries éliminatoires remonte à la saison 2016.
Tomlin, répétons-le, n’est clairement pas un mauvais entraîneur. Cependant, il est tout à fait légitime de se demander s’il a fait plus que son séjour à Pittsburgh.
Il n’y a pas si longtemps, Andy Reid n’arrivait à rien avec les Eagles de Philadelphie. Il faisait de bonnes saisons, mais ne parvenait pas à pousser son équipe à passer à l’étape suivante. Les Eagles l’ont finalement laissé partir et il a ensuite atteint le sommet de sa carrière avec les Chiefs. Reid n’était clairement pas un mauvais entraîneur, mais à Philadelphie, il était coincé au point mort avec un message qui ne passait clairement pas.
Malgré tout le respect que Tomlin inspire, les Steelers s’effondrent sur lui lorsque les enjeux deviennent élevés. Nous en venons à croire que s’il reste en place, les Steelers seront toujours compétitifs. Ce sera toujours une bonne équipe, bien gérée. Mais peuvent-ils vraiment aller plus loin sous son commandement ? La question se pose.
Vive le roi !
On vous disait avant ce duel que les Ravens n’avaient jamais été aussi bien équipés pour oublier les échecs de Lamar Jackson en playoffs, lui dont le bilan était de 2-4, avec neuf turnovers à son actif, avant ce match.
Contre les Steelers, Jackson n’a même pas eu besoin de faire de miracle, il a complété 16 de ses 21 passes pour 175 yards et deux touchdowns, en plus de courir pour 81 yards.
Le véritable moteur de l’offensive, cependant, était le porteur de ballon Derrick Henry, avec 26 courses pour 186 verges et deux touchés. C’est lui qui a assassiné toute forme de volonté chez l’ennemi.
C’est exactement la saison que les Ravens ont choisie pour lui pendant l’intersaison. Non seulement parce qu’il a le don d’achever ses rivaux, mais aussi parce que la pression sur les épaules de Jackson devient infiniment moindre lorsque le roi règne.
Il s’agissait du quatrième match de plus de 150 verges d’Henry en séries éliminatoires, égalant la marque de Terrell Davis avec les Broncos à la fin des années 1990.
La domination au sol des Ravens leur a permis de conserver le ballon pendant 39 min 33 s, soit une éternité. S’ils parviennent à répéter cette formule, ils seront franchement difficiles à freiner.
LES 3 ÉTOILES DU MATCH
Derrick Henri
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Il a été la star incontestée de cette rencontre en proposant deux courses de 30 yards ou plus. Avec ce match, il devient le premier porteur de l’histoire à signer quatre matchs de plus de 130 yards au sol et deux touchdowns à 30 ans ou plus. Il s’agissait également de son troisième match éliminatoire en carrière sur 180 verges.
Lamar Jackson
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Le quart-arrière des Ravens était privé de son receveur Zay Flowers, le meilleur receveur large de l’équipe. Il a bien géré la situation en distribuant le ballon à sept receveurs et en n’étant pas victime du moindre turnover.
Nnamdi Madubuike
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Sans dire que le plaqueur des Corbeaux avait été discret cette saison, son jeu n’était cependant pas à la hauteur de sa phénoménale saison 2023. Dans ce match sans lendemain, il a brillé avec quatre plaquages, dont un pour défaite, avec deux sacs et une passe pliée.