Malgré un début de match plus que compliqué où les Parisiens ont vu Northampton prendre rapidement l’avantage, ce Stade Français s’est réveillé dans le meilleur des cas. Après avoir limité la casse dès le premier acte, Yoan Tanga et ses coéquipiers ont avancé pour s’imposer (45-35) avec en prime un bonus offensif et huit essais inscrits. Un succès précieux pour les hommes de Laurent Labit qui connaissent peu de succès ces derniers temps.
Les week-ends se suivent et se ressemblent dans la capitale. Défait à sept reprises lors des dix dernières rencontres toutes compétitions confonduesParis n’avait plus le droit à l’erreur en recevant Northampton, dans le cadre de cette 3e Journée de Coupe des Champions. Seulement 8e En Premiership, les Saints, de leur côté, ont réalisé un très bon départ dans les compétitions reines avec deux victoires bonifiées en autant de matches.
Pour ce choc franco-anglais, le Stade Français a fait un choix fort et audacieux en densifiant son banc, avec notamment la présence de plusieurs titulaires habituels comme Macalou, Weber et Marchant. La stratégie a porté ses fruits. Mené de 21 points après un début de match infernal, Paris a réalisé une incroyable remontée, grâce à une brochette d’attaquants en feu, pour s’imposer avec le bonus offensif face à Northampton (45-35). Les Saints ont également validé un point grâce à cinq essais inscrits.
Grâce à ce succès, Paris se hisse provisoirement au 4e lieu (5 points). Les Saints sont assurés de rester à la première place du groupe à l’issue de ces 3e jour (1est11points). Les Franciliens joueront leur qualification, dans une semaine, sur le terrain des Bulls.
Une première période à deux visages
Dans un premier acte animé, chaque équipe a eu son moment fort. Fidèle à sa réputation, Northampton a envoyé le jeu partout dès le début de cette rencontre. Paris, pris à la gorge, a subi un gros coup en proposant des ballons de récupération aux visiteurs. Lors d’une touche au médian, Briatte ratait le lancer de Nicotera. Litchfield a été placé dans un espace au centre du terrain. Il lui servait de Freeman extérieur. L’ailier a été rattrapé à deux mètres du but. Deux actions plus tard, en force, Lockett concluait cette contre-attaque (0-7, 12e).
A la fin du premier quart d’heure, Henry Pollock, annoncé comme la perle du rugby anglais, s’est montré à la hauteur de sa flatteuse réputation. Au départ, Van der Mescht avait la peau arrachée dans le camp des Saints. Rapidement, la bande Mitchell a fait l’essuie-glace en dévalant les couloirs. Dépassés, les Parisiens, en bout d’aile, n’ont pas pu résister à la puissance du troisième ligne (0-14, 16e). Dans les cordes, Paris a une nouvelle fois cédé. Au milieu, Jonas récupéra une bougie de Mitchell. Mais, faute de soutien, l’arrière tomba dans les griffes de Pollock. L’intéressé s’est servi avant de planter une troisième banderille (0-21, 18e).
A vrai dire, on ne payait plus si cher la peau de ce Stade Français. Et pourtant… Les Franciliens ont remis de l’ordre en étant souverains dans la conquête et en volant plusieurs munitions ennemies dans la zone de touche. Les protégés de Labit ont surtout pu compter sur des cadres en forme comme Peniasi Dakuwaqa. Le Fidjien est venu s’offrir au centre du terrain pour avancer le début d’une action. Dans le relais, les attaquants ont resserré la défense autour des rucks. Bien servi, quelques minutes de jeu plus tard, « Daku », grâce à sa puissance et ses appuis, relance la partie (5-21, 24e). Cinq minutes plus tard, Van der Mescht, coupable du premier essai de Pollock, se rattrapait. Le deuxième ligne a bloqué un coup de pied de l’ouvreur Hutchinson avant de se glisser entre les poteaux (12-21, 31e). La confiance a alors changé de camp.
Quatre minutes après la sirène, les Soldats Roses ont insisté sur leur spécialité maison. Au terme d’un maul dynamique, lors d’une remise en jeu à cinq mètres, Tanga concluait l’effort collectif. A la pause, le suspense était complet (19-21, 40e+4).
Gabrillagues et Briatte en guides, Tanga décisif
Au retour des vestiaires, les deux équipes ont continué à se battre coup pour coup. Autour de Pollock, les saints trouvèrent la solution. Bien servi par la troisième ligne médiane, Walker passe sous les défenseurs parisiens et place le cuir sur la ligne (19-28, 44e). Paris n’en doutait pas et s’en remettait à un nouveau maul. Coupable d’avoir effondré l’immeuble, Mitchell a écopé d’une double pénalité avec un essai de pénalité et un avertissement (26-28, 48e).
En supériorité numérique, le Stade Français a appuyé sur l’accélérateur pour renverser définitivement la situation. Derrière un maul porté dynamique, Weber attaque le côté fermé. Il a trompé la vigilance de Pollock. En deux mouvements, le ballon arrivait dans les mains de Macalou. Le entrant a fixé et servi Delbouis dans un intervalle. Le centre a joué à deux contre un avec Ezeala pour un tir gagnant (31-28, 54e). Macalou, très en vue dans cet affrontement, a lancé une nouvelle charge dans l’axe sur une vingtaine de mètres. En appui et en force, Tanga inscrit un doublé et répond ainsi à Pollock (38-28, 58e).
Northampton, submergé par la fureur francilienne, n’a jamais pu relever la tête. Pire encore, ils ont même perdu la tête comme Kemeny. Le capitaine, coupable d’un tacle à l’épaule sur Henry, a été prévenu. Lors du penalty, Gabrillagues, leader de la fronde avec Briatte, a tenté son essai sur un maul porté (45-28, 70e). En fin de partie, la réalisation de Langdon, derrière un maul porté, était anecdotique (45-35, 78e).
Dans une semaine, Paris devra s’imposer chez les Bulls pour se qualifier pour les huitièmes de finale. Northampton accueillera le Munster avec l’espoir de conserver la première place de la poule 3.
