Guillaume Brisebois ne connaît l’organisation des Canucks de Vancouver que depuis qu’il y joue professionnellement.
Les Canucks, ainsi que les filiales d’Utica puis d’Abbotsford, sont ses seuls employeurs puisqu’il est payé pour jouer au hockey, depuis 2017.
On retrouve toutefois dans son profil HockeyDB un séjour de neuf matchs avec le Rocket de Laval, en 2020-2021. C’était la saison de la pandémie, à cette époque où revenir au Canada depuis les États-Unis impliquait une quarantaine de 14 jours. Comme leur club local était à Utica, les Canucks ont prêté Brisebois au Rocket cette saison-là, afin qu’il puisse jouer immédiatement en cas de rappel.
Ce long détour rappelle que Brisebois, 27 ans, a déjà patiné au Centre Bell, malgré son peu d’expérience dans la LNH. Seulement, il y avait joué en Ligue américaine, à huis clos. « Ce fut une expérience formidable. Il n’y avait pas de fans, mais c’était quand même le Centre Bell», souligne-t-il en entrevue avec La presseaprès l’entraînement de dimanche à Brossard.
Ce lundi, contre le Canadien, il pourrait le faire pour la première fois dans la LNH, et devant quelque 20 000 spectateurs. Cependant, on en parle au conditionnel car les étoiles doivent être alignées. Le défenseur exceptionnel Quinn Hughes a raté les quatre derniers matchs, mais son retour ce lundi est une « possibilité », selon Rick Tocchet.
L’entraîneur-chef des Canucks ne s’est donc pas manifesté. Et Brisebois ne veut pas se projeter trop loin, même si, à l’entraînement, sa présence aux côtés du vétéran Tyler Myers semblait de bon augure pour sa présence en uniforme lundi.
«Ce serait vraiment une belle expérience de jouer au Centre Bell contre les Canadiens», reconnaît Brisebois, dans un vestiaire secondaire du Complexe sportif CN. « J’essaie de ne pas trop y penser en ce moment. On verra pour le match, mais ce serait vraiment spécial. »
« J’y allais souvent quand j’étais petit, je jouais entre les périodes. Je me suis abonné au magazine canadien, j’avais tout. J’étais un grand fan. Ma famille et moi avons regardé tous les matchs. C’est grand pour moi, le Canadien. »
Commotions cérébrales
Un match au Centre Bell serait spécial pour les raisons qu’il explique, mais un match dans la LNH, point barre, est tout aussi spécial pour ce choix 3.e tournée en 2015.
Son parcours a en effet été ponctué de nombreuses blessures. Mais lorsqu’une commotion cérébrale particulièrement violente l’a frappé la saison dernière, il a commencé à se demander s’il ne devait pas raccrocher ses patins. Touché solidement par Brandon Tanev lors d’un match préparatoire à l’automne 2023, il n’est revenu au jeu qu’à la mi-mars. Les symptômes sont réapparus en fin de saison et ce n’est qu’« au milieu de l’été » qu’il a recommencé à se sentir bien. Ce qui est encore le cas aujourd’hui.
Qu’a-t-il souffert ? « Maux de tête, vertiges, tous les symptômes. Je ne le souhaiterais à personne. »
On parle souvent de commotions cérébrales, mais on ne sait pas du tout de quoi on parle. Là, je comprends ce qu’est une commotion cérébrale. Je comprends ce que c’est que de passer par ces étapes. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que ma carrière aurait pu être terminée. Nous entendons souvent parler de carrières qui se terminent à cause de commotions cérébrales et cela aurait pu être moi.
Guillaume Brisebois
Là où cet épisode était doublement frustrant, c’est que l’hiver précédent, Brisebois s’était fait dire par l’organisation qu’il faisait « partie de l’équipe ». Il avait disputé 17 matchs lors de la fin du calendrier 2022-2023, et espérait enfin s’imposer à plein temps dans le circuit après des années de navettes entre la Ligue américaine et le grand club.
Brisebois a encore le temps de s’imposer. Malgré ses 27 ans, il n’a pas beaucoup de hockey dans son corps : 272 matchs dans la AHL, 29 dans la LNH. Cette saison, le voici, à deux matchs du match nul dans la LNH, en attendant de savoir si un troisième s’ajoutera ce lundi.
Tout cela au sein de la même organisation. Mine de rien, il est le joueur ayant le plus d’ancienneté au sein du groupe actuel des Canucks, si l’on se fie à la date à laquelle il a signé son premier contrat (2015). C’est un itinéraire plutôt inhabituel ; Normalement, un joueur incapable d’accéder à la LNH dans une organisation cherchera le fameux nouveau départ…
«Ils ont investi en moi», se souvient Brisebois. C’est à moi de leur montrer qu’ils ont fait le bon choix. »
“J’ai un faible pour les joueurs comme lui”, a admis Tocchet. Sa carrière était en danger, on ne savait pas s’il reviendrait. Sa blessure à la tête est désormais derrière lui et il a travaillé très dur pour revenir. »