UUn œil dans le rétroviseur, l’autre sur l’horloge. L’Union Bordeaux-Bègles a accéléré après la pause pour s’offrir un festival offensif sur la pelouse du Stade Français (19-46) ce samedi (6 essais à 1). Il ne fallait pas perdre de temps sur ce premier match de 2025. En effet, le RC Toulon a maintenu la pression avec son succès bonifié face au Racing 92 (36-24). Mais les Bordelais ont réussi à prendre provisoirement la première place du Top 14 en battant Jean-Bouin et en signant une septième victoire d’affilée (toutes compétitions confondues). Nous ne pouvions pas non plus rater le dernier train « retour » prévu à 19h44. L’UBB a donc rejoint immédiatement la gare Montparnasse sous escorte policière. Mais même sans ce soutien, grâce à ses cannes de feu, Louis Bielle-Biarrey aurait sans doute pu être à l’heure. Auteur d’un doublé spectaculaire, l’international français a été le symbole d’une efficacité offensive retrouvée.
Après trois succès étriqués en championnat (9-6 contre Montpellier, 3-13 contre Castres et 21-17 contre Toulon) où elle n’avait pas montré son meilleur visage, l’attaque bordelaise a cette fois lâché les chevaux et relancé la machine. “Nous avons dû restreindre le jeu lors des derniers matches compte tenu des conditions météorologiques”, explique le demi de mêlée Maxime Lucu. Nous ne nous amusions pas beaucoup. Là, avec une météo idéale et un terrain idéal (synthétique, NDLR), nous sommes venus avec des intentions. Le cinq de devant était bon mais nous avons su produire du jeu. Nous avons réalisé ce que nous n’avions pas pu faire les semaines précédentes. »
Bielle-Biarrey double
Un peu agacé lors des derniers matchs par le niveau de jeu proposé, Noel McNamara, le coach irlandais en charge de l’animation offensive, ne peut que se satisfaire de la réaction de ses joueurs. « C’est toujours un plaisir quand on marque des essais comme aujourd’hui (samedi), avoue-t-il. Nous avons manqué d’efficacité ces dernières semaines mais nous avons montré autre chose, comme notre caractère. C’est positif, notamment avec les retours de Romain Buros, Pablo Uberti et Nans Ducuing. La profondeur est importante pour faire respirer les gars et maintenir le niveau de performance. »
Ce samedi, les Bordelais ont déployé toute l’étendue de leur puissance de frappe sur leurs six essais, à l’image de Bielle-Biarrey qui a accéléré pour récupérer un ballon qu’il venait de frapper dans les 22 mètres parisiens sur sa première réalisation (54e), avant de lâcher un dépassement sur un tout petit périmètre en fin de match pour clôturer le spectacle (80e+1). Sur les turnovers, les Girondins se sont montrés intransigeants en seconde période avec un essai de Buros suite à une reprise à intervalles de Depoortere (57e), et un autre d’Uberti (64e) sur une interception. Les avants n’étaient pas en reste avec un essai de Coleman (23e) et un autre de Boniface (76e).
Avant de prendre le large et d’éliminer les Soldats Roses, l’UBB a été freinée par son indiscipline en première période (8 penaltys encaissés contre 3) mais avait pris l’avantage (12-13). « On a su être solidaires, défendre avec beaucoup de solidarité et on est resté dans le match », résume Maxime Lucu. Avant d’appuyer sur l’accélérateur pour prolonger le bel élan juste avant le retour en Champions Cup. « On continue notre chemin, sourit l’international français. On continue de gagner des points et de la confiance, même si rien n’est sûr. » Mais jusqu’à présent, l’UBB est à l’heure et dans la bonne voiture.