Que deviendra les équipes de C8 après sa disparition de la TNT prévue fin février, sauf ultime recours couronné de succès devant le Conseil d’Etat (1) ? Nous ne savons pas exactement combien de salariés sont concernés. 200 à 300, selon les estimations. Mais cette information très stratégique n’est pas rendue publique par la chaîne.
Le 19 décembre, Cyril Hanouna indiquait sur Europe 1 et sur C8 vouloir poursuivre « TPMP » à partir de mars ou septembre. « Il va y avoir un spectacle, c’est sûr. C’est juste une question de date”, a-t-il déclaré. Mais sous quelle forme, sur quels supports, sur quelle chaîne ? “Nous travaillons sur d’autres pistes”, a-t-il ajouté, sans plus de précisions.
Sur CStar ?
On parle d’un projet de plateforme numérique entièrement dédiée aux programmes de l’hébergeur-producteur. Encore faut-il pouvoir générer suffisamment de revenus pour financer un talk-show quotidien sans les revenus publicitaires liés à la grande visibilité de la télévision. Autre hypothèse : un transfert vers CStar, autre chaîne gratuite du groupe Canal, qui continuera d’exister sur la TNT.
Quant à C8, plus généralement, elle est aujourd’hui la chaîne la plus regardée du bataillon de la télévision numérique terrestre (TNT) : 3% de part d’audience en 2024, selon le bilan de l’année publié lundi par Médiamétrie, à égalité avec Arte, juste devant TMC, 2,9%. « Comment comprendre cette décision sans précédent dans l’histoire de TNT ? Quel mépris pour le public ! », s’est indigné, sur X, cet été, Gérald-Brice Viret, directeur général de Canal+ en France. Une pétition de soutien a récolté plus d’un million de signatures.
Plan social
Pourtant, malgré son succès indéniable, C8 reste déficitaire. « Les dirigeants du groupe Canal ont été surpris par le caractère radical de la décision d’Arcom. C’est encore tout un problème, on supprime une chaîne de télévision. Ils avaient sous-estimé la détermination du régulateur à ne plus laisser ses sanctions rester sans effet. Mais la mise à l’écart de C8 est-elle un si gros problème pour Vincent Bolloré ? Pas sûr. Cela lui a coûté cher», analyse un spécialiste de l’audiovisuel.
La décision d’Arcom intervient dans un contexte particulier pour Canal : le groupe vient d’entrer en bourse à Londres, ce qui témoigne de sa dimension désormais largement internationale, et doit réaliser des économies pour rassurer les investisseurs. Ses dirigeants ont annoncé un plan social concernant 250 postes – dont 150 licenciements imputés à la fin annoncée du C8.