Tensions entre Londres et Paris à propos de l’Irak en 2003

Tensions entre Londres et Paris à propos de l’Irak en 2003
Tensions entre Londres et Paris à propos de l’Irak en 2003

Des documents secrets lèvent le voile sur la fureur britannique face au refus de la de soutenir la guerre en Irak en 2003, révélant de profondes divisions entre Londres et Paris. Une plongée passionnante dans les arcanes de la diplomatie…

De nouvelles révélations viennent d’émerger sur les tensions entre Londres et Paris à propos de la guerre en Irak en 2003. Des archives britanniques fraîchement déclassifiées mettent en lumière l’ampleur du ressentiment du gouvernement de Tony Blair à l’égard de la France, et notamment du président Jacques Chirac, suite à l’opposition française à intervention militaire.

La colère de Londres face au vétérinaire français

Selon les procès-verbaux des réunions gouvernementales de l’époque, obtenus par les Archives nationales britanniques, le Premier ministre Tony Blair et son cabinet étaient indignés par la position française. Londres estimait que Paris avait « a miné le mécanisme de l’ONU » en refusant de soutenir une résolution autorisant une action militaire si l’Irak ne se conformait pas aux exigences de l’ONU.

Nous avons fait tout ce que nous pouvions, mais les Français n’étaient pas prêts à accepter qu’une intervention militaire suive si Saddam Hussein ne respectait pas les obligations de l’ONU.

Tony Blair, selon les archives

Le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Jack Straw, allait jusqu’à accuser directement Jacques Chirac d’avoir « torpillé » le processus onusien dans le but stratégique de « créer une fracture » entre la France et le Royaume-Uni. Straw a vu dans l’attitude du président français une volonté de s’affirmer comme « leader d’un monde bipolaire » en opposition aux États-Unis.

Le Royaume-Uni s’engage malgré l’opposition

Malgré le refus français et la forte opposition de l’opinion publique britannique, Tony Blair a choisi de rejoindre les États-Unis dans l’invasion de l’Irak lancée le 20 mars 2003, sans mandat de l’ONU. . Le gouvernement travailliste a justifié cette guerre par la prétendue présence d’armes de destruction massive en Irak, qui n’ont jamais été retrouvées.

Les archives montrent qu’à l’époque Londres se considérait comme ” motivé par une vision du monde promouvant la justice, la bonne gouvernance et le pluralisme», se distinguant ainsi des autres gouvernements occidentaux. Mais l’intervention en Irak et le conflit qui a suivi ont eu de lourdes conséquences sur la popularité de Tony Blair.

Blair exprime ses « regrets » mais assume ses responsabilités

En 2016, un rapport d’enquête indépendant concluait que le Premier ministre avait délibérément exagéré la menace posée par le régime irakien. Tony Blair a ensuite exprimé « sa douleur, ses regrets et ses excuses » mais a soutenu que le monde était plus sûr sans Saddam Hussein et que la guerre était justifiée.

Ces archives lèvent le voile sur l’intensité de la crise diplomatique entre deux alliés historiques. Ils illustrent les profondes divergences de vues sur ce conflit controversé, révélant des blessures qui ont mis du temps à cicatriser. Un épisode marquant qui continue de peser sur l’héritage des dirigeants de l’époque.

 
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