Il y a des paris qu’on regrette dès qu’ils sont faits. Mais dans le cas de Juraj Slafkovsky, Kent Hughes semble avoir parié sur le mauvais cheval en pleine course… et voilà que les conséquences commencent à se faire sentir.
Slafkovsky est un peu comme cet ami qui arrive toujours avec une bouteille de vin bon marché lors d’un dîner chic : on l’aime bien, mais à un moment donné, on se demande ce qu’il fait là.
Avec une moyenne de 0,25 point par match lors de sa première saison, on s’est dit que ça prendrait du temps, qu’il fallait lui laisser de l’espace pour grandir.
Puis l’an dernier, avec 50 points en 82 matchs, les optimistes y ont vu un pas en avant. Cette année, à 0,61 point par match, on se rend compte qu’il a peut-être atteint son plafond, et soyons honnêtes, ce plafond n’a rien d’un penthouse.
Pendant ce temps, un certain Lane Hutson, âgé d’à peine 20 ans, s’impose déjà comme l’un des meilleurs défenseurs offensifs de la LNH.
Avec une moyenne actuelle de 0,72 point par match en 36 matchs, il est tout simplement dans une autre stratosphère.
Mais attention, là où ça devient délicat, c’est quand on commence à comparer les contrats. Parce que, rappelez-vous, Slafkovsky a déjà décroché le jackpot avec un contrat de 7,6 millions de dollars par saison jusqu’en 2033.
Et franchement, pour ce genre de retour, cela ressemble presque à une arnaque. Peut-être que Slafkovsky devrait remercier son agent d’avoir convaincu Hughes que 0,61 point par match valait autant qu’un buffet à volonté.
Et maintenant, que fera Hughes lorsqu’il devra négocier avec Hutson ? Car, soyons sérieux deux secondes, comment justifier un contrat similaire, voire inférieur, pour un joueur dont la progression dépasse celle de tous ses coéquipiers ?
Hutson n’a peut-être que 36 matchs à son actif, mais ses chiffres sont déjà criants « superstar ».
En le comparant à des joueurs comme Nick Suzuki ou Cole Caufield, qui ont également signé des contrats d’environ 7,8 millions par année, Hutson semble prêt à surpasser leurs contributions beaucoup plus rapidement qu’eux.
Suzuki, par exemple, n’a obtenu que récemment une moyenne de 0,79 point par match après avoir disputé plus de 400 matchs.
Quant à Caufield, il lui a fallu quatre saisons pour flirter avec le point par match. Hutson pourrait y arriver avant même de terminer sa première saison complète.
Mais ce n’est pas tout. Jetons un coup d’oeil aux comparaisons. Quinn Hughes, après deux saisons, affichait une moyenne de 0,75 point par match, ce qui lui a valu un contrat de 7,85 millions par saison.
Cale Makar, dans une classe à part, a explosé à ses débuts avec 0,87 point par match lors de sa première saison, ce qui a évidemment augmenté sa valeur.
Si Hutson continue sur sa lancée, il sera plus proche des standards de Makar que de ceux de Quinn Hughes, ce qui signifie que son prochain contrat pourrait facilement dépasser 8 ou 9 millions de dollars par an. Bonne chance, Kent.
Et là, c’est tout le vestiaire qui pourrait en pâtir. Comment expliquez-vous à Suzuki, qui est censé être le capitaine et le visage de la franchise, que Hutson mérite plus ?
Comment justifier un salaire supérieur à celui de Caufield, dont le canon de tir fait frémir les gardiens adverses ?
Et ne parlons même pas de Slafkovsky, qui risque d’entendre des chuchotements dans les vestiaires sur sa « contribution limitée » bien qu’il soit payé comme un joueur de première ligne.
Ce genre de situation peut créer des tensions, voire des divisions, dans un groupe qui devrait plutôt se concentrer sur le prochain match.
Le problème est que Hughes semble avoir mis la charrue avant les bœufs en proposant à Slafkovsky un contrat trop généreux, basé sur les espoirs plutôt que sur les résultats.
Et désormais, chaque future décision contractuelle devra jongler avec ce précédent. À ce rythme, Hutson pourrait devenir le joueur le mieux payé de l’équipe dès 2026, et honnêtement, ce serait mérité.
Mais si Hughes continue de répéter ce genre d’erreurs, la flexibilité financière du Canadien pourrait rapidement disparaître, laissant l’équipe coincée avec des contrats qu’elle ne peut plus justifier.
Alors oui, Kent Hughes est ébranlé, et pour cause. Le dossier Slafkovsky pourrait bien être la plus grosse épine dans son pied depuis qu’il a pris les rênes de l’équipe.
Parce que dans le monde acharné de la LNH, chaque dollar compte, et lorsqu’un joueur comme Lane Hutson commence à exiger ce qu’il mérite, les chiffres ne mentent pas.
En attendant, Hughes ferait bien de commencer à préparer ses arguments expliquant pourquoi certains joueurs de son noyau valent leur pesant d’or, tandis que d’autres semblent peser un peu moins.
Misère