Assis à son bureau, avec une expression concentrée, Hans Hartung finalise les derniers préparatifs de son exposition qui se tiendra prochainement à la Fondation Maeght. Nous sommes en 1971 et l’artiste, âgé de 66 ans, jouit d’une renommée internationale.
De Venise à New York en passant par Paris, cet Allemand né à Leipzig en 1904et naturalisé français après la Seconde Guerre mondiale, est alors considéré comme le grand représentant de l’abstraction lyrique.
Rencontre dans l’atelier de Hans Hartung
« Si je fais un petit geste, ça ne fait rien du tout. Si je fais un grand geste, cela a déjà un autre effet ! »
Quelques jours avant le vernissage, le peintre reçoit une équipe de télévision dans son atelier situé non loin de la fondation, à Antibesau cœur de la fabuleuse villa qu’il a construite avec son épouse, Anna-Eva Bergman, également artiste. Le lieu abrite aujourd’hui le fondation Hartung-Bergmanqui a partagé cette vidéo d’archive exceptionnelle sur sa chaîne YouTube.
C’est ici que Hans Hartung réalise depuis dix ans ce qu’il appelle ses « grands formats »des peintures aux dimensions monumentales qui lui permettent de décupler la taille et l’intensité de ses gestes : « Si je fais un petit geste, ça ne fait rien du tout. Si je fais un grand geste, cela a déjà un autre effet», explique Hans Hartung avec son accent pour couper au couteau.
L’artiste au travail
On retrouve alors l’artiste assis devant son chevalet. Pastel, crayon… En à peine deux minutes, il crée un dessin sur une feuille de papier baryté (intitulé PM1971–1). Tout l’art de Hartung est là : d’un geste assuré et énergique, il trace sur la surface immaculée un tourbillon de lignestantôt droites, tantôt arquées, qui se chevauchent. Au spontanéité du geste répond un parfaite maîtrise de ses outilsque l’artiste considère comme une extension de son propre corps. Un regard fascinant sur les coulisses de la création.
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