Le Belge Rik Van Looy, l’un des meilleurs coureurs de l’histoire, est décédé à l’âge de 90 ans. Le premier vainqueur de tous les Monuments du Cyclisme a succombé à la foudre.
Actif dans les années 1950 à 1970, il était considéré comme le plus grand champion belge avant l’avènement d’Eddy Merckx à la fin des années 1960. Ce dernier, son « ami », a également salué dans un communiqué « un super champion quasi imbattable dans les classiques ».
“Rik était un grand champion, une icône absolue avec un palmarès incroyable”, explique Merckx (79 ans) qui fut le coéquipier de Van Looy pendant une saison (1965). « Je suis content d’avoir pu courir contre lui, ajoute Le Cannibale. Récemment, même s’il était malade, il a pris la peine de m’appeler alors que j’étais à l’hôpital après ma chute, il y a dix jours.
« Ce n’est que le mois dernier que son état s’est rapidement détérioré. Il y a quelques jours, je lui ai moi-même adressé des mots d’encouragement», raconte Merckx, le seul cycliste belge à avoir plus de victoires que Van Looy (525 contre 371).
« Extraordinairement populaire »
Son gabarit imposant ne lui a jamais permis de remporter un Grand Tour (malgré 37 victoires d’étapes en France, en Italie et en Espagne) mais grâce à son efficacité au sprint, il a été le premier, avant Merckx et Roger De Vlaeminck, à remporter les cinq Monuments du Cyclisme ( huit succès au total) : Milan-San Remo (1958), le Tour des Flandres (1959, 1962), Paris-Roubaix (1961, 1962, 1965), Liège-Bastogne-Liège (1961) et le Tour de Lombardie (1959).
Surtout, l’Anversois (de son vrai prénom Hendrik), également double champion du monde et de Belgique, est le seul à avoir remporté toutes les classiques de son - (seize victoires en tout, dont les Monuments), ce que Merckx, jamais vainqueur de Paris-Tours, n’y est pas parvenu.
Livreur de journaux (à vélo) dès l’âge de 12 ans, Van Looy réalise l’exploit en 1962 de remporter en une semaine les trois classiques flandriennes (Flandre, Roubaix et Gand-Wevelgem).
Un palmarès extraordinaire
Il a l’immense mérite d’avoir bâti un palmarès extraordinaire face à des adversaires d’un niveau exceptionnel, de Rik Van Steenbergen à Eddy Merckx, en passant par Fausto Coppi, Ferdi Kubler, Hugo Koblet, Louison Bobet, Jacques Anquetil, Raymond Poulidor ou Charly Gaul. Son compatriote Roger De Vlaeminck (77 ans), l’un des trois lauréats des cinq Monuments, a exprimé sa “douleur de voir” son “idole” partir.
« Nous nous sommes affrontés pendant environ quatre ans. J’ai encore une photo de Van Looy, Eddy Merckx et moi-même avant le départ d’une course”, se souvient De Vlaeminck.
« Figures monumentales »
À son apogée, Van Looy recevait jusqu’à un millier de lettres d’admirateurs par semaine. “Les plus jeunes ne s’en rendent peut-être pas compte, mais il était extraordinairement populaire”, a déclaré Lucien Van Impe, le dernier vainqueur belge du Tour de France (1976).
Le Français David Lappartient, président de l’Union cycliste internationale (UCI), s’est dit “attristé” par l’annonce du décès de Rik Van Looy, qui était “une figure monumentale de l’histoire du cyclisme, dont l’héritage vivra pour toujours”.
/ATS