quatre places, luxe et performances garantis… y compris électrique ! – .

Maserati GranCabrio : la suite logique

Ce n’est pas toujours vrai, mais souvent les coupés finissent souvent par être… coupés. En effet, de nombreux constructeurs ne résistent pas à la tentation de retirer le toit pour transformer leur création en cabriolet. C’est notamment le cas chez Maserati qui, pour la deuxième fois, cisele le toit de son coupé GranTurismo et le transforme ainsi en Maserati GranCabrio.

Voiture d’esthète, le cabriolet italien l’est à plus d’un titre. D’abord parce que tel un grand hors-bord amarré au port de Saint-Tropez, il affiche une taille impressionnante, avec, à 4 cm près, 5 m de long sur 1,96 m de large, mais aussi parce que sa robe est tirée à quatre épingles. Épaules subtilement marquées, calandre généreusement évasée où trône fièrement le trident de la maison et capuche sans fin (3 m2 !) magnétisent les rétines, éléments indispensables pour susciter l’émotion – et l’envie de signer le bon de commande – chez l’amateur de belles choses qui dépensent sans compter. Tu montes ?

Pour la première fois, les amateurs du cabriolet de luxe Maserati GranCabrio ont le choix entre un V6 de 550 ch ou une version 100 % électrique baptisée ici Folgore et développant 762 ch !© maserati

Maserati GranCabrio : grande pour les bonnes raisons

Si la longueur de la Maserati GranCabrio indique clairement que c’est avant tout avec les Etats-Unis en tête que le constructeur de Modène a conçu cette nouvelle génération, et qu’il faudra donc être vigilant dans les petites rues d’Europe, cette taille de barge n’a pas que des défauts. Allongé à 2,93 m, l’empattement profite au confort des passagers arrière qui n’ont certes pas besoin d’être bâtis comme des montagnes mais peuvent avoir plus de douze ans pour s’y installer. Un vrai plus, dans un monde haut de gamme qui oublie souvent qu’on peut être riche et avoir de vrais amis avec qui faire un tour.

En contrepartie, l’équipage tout entier devra se limiter au niveau des bagages, avec un coffre minuscule (172 dm3 et même 131 dm3 toit ouvert), mais de vraies places arrière sont toujours un bon point. D’autant que cet aménagement témoigne d’une création sérieuse, avec des matériaux nobles et des assemblages satisfaisants à défaut d’une originalité débordante. En effet, plus encore que la traditionnelle et élégante horloge à aiguilles placée au milieu du tableau de bord remplacée par, c’est dommage, un affichage numérique, le système à double écran tactile pour le multimédia (12,3 pouces) et les commandes vitales placées en dessous (climatisation, conduite, etc., sur 8,8 pouces) jurent un peu dans cette voiture de luxe. Et ce n’est pas non plus sans conséquence en termes d’ergonomie, avec l’obligation systématique de quitter la route des yeux. Mais, puisqu’il ne faut que 14 secondes pour ouvrez le toit et rafraîchissez-vous, même lorsque vous roulez à des vitesses allant jusqu’à 50 km/h, la brise vous rafraîchira au lieu de la climatisation. Et retirer le toit de cette diva peut aussi se faire sans crainte de pneumonie en hiver, avec une protection satisfaisante pour les occupants placés à l’avant. Ce dernier peut également se réchauffer via un chauffe-nuque et l’ajout d’un filet déflecteur d’air qui, s’il condamne l’utilisation des places arrière, limite au minimum les turbulences à bord. Dernier détail témoignant d’un goût certain pour l’élégance de cette italienne sans toit, sachez que la Maserati GranCabrio décline sa capote en cinq coloris, histoire de satisfaire ceux qui se soucient du moindre détail.

La Maserati GranCabrio est dotée d’une capote en toile qui disparaît en quatorze secondes lors d’une conduite jusqu’à 50 km/h.© Maserati

Le plaisir du grand tourisme… à deux égards !

Si Maserati est réputée pour être une marque luxueuse et sportive, sa gamme se divise en deux parties. Si vous êtes accro à la conduite, ce n’est pas cette GranCabrio qui est faite pour vous mais un coupé MC20, ce dernier également disponible pour la conduite à ciel ouvert, avec le spider Cielo. Au contraire, à l’image du coupé GranTurismo dont il dérive étroitement, la GranCabrio privilégie le grand tourisme, savant mélange de confort, de luxe et de hautes performances. Mais reposant sur la plateforme STLA Large du groupe Stellantis, le cabriolet au trident propose aussi, une première à ce niveau de gamme, le choix entre mécanique thermique ou 100 % électrique dans la version Folgore. La première reprend le fameux V6 Nettuno dégonflé à 550 ch de la MC20, ce dernier se distinguant ici aussi par un carter humide. Le moteur dispose bien entendu du dispositif de préchambre de combustion d’origine, une technologie unique sur le marché jusqu’ici réservée à la Formule 1. Autre spécificité de cette GranCabrio, comme le coupé GranTurismo, elle n’est disponible qu’avec une transmission intégrale (propulsion arrière pour MC20) et bien entendu, le V6 est ici placé en position centrale avant. Au passage, il y a de la place sous le capot pour mettre plus gros ! Côté moteurs, la version Folgore 100% électrique en possède trois, un à l’avant et deux à l’arrière développant chacun 300 kW. Autrement dit, cela donne 560 kW en cumulé (soit 762 ch) et encore plus en mode Corsa (830 ch), sachant que le couple maximal est annoncé à 1 350 Nm ! Alimentée par une batterie de 92,5 kWh (soit 83 utilisables), la même que celle du coupé fournie par LG Chem, la GranCabrio annonce des performances très élevées, y compris lors de la recharge. En effet, le cabriolet italien entre dans le petit club des 800 V de tension, permettant de supporter des puissances en courant continu allant jusqu’à 270 kW. Et, entre les deux versions, le cœur balance.

En thermique, l’ambiance est là, mais moins la musique

Assis les fesses au ras du sol avec le capot géant que Maserati baptise Cofango dans son viseur, le conducteur de la GranCabrio n’a qu’à ouvrir le toit pour que la journée soit belle. Mais si les grandes palettes au volant (une des marques de fabrique de Maserati et Ferrari) sont là, tout comme la noblesse de l’architecture mécanique, les oreilles restent sur leur faim au démarrage. Très discret, pour ne pas dire effacé, le V6 Nettuno donne la sensation d’être rauque, pour ne pas dire malade, avec des relents de trois cylindres peu en phase avec le frisson attendu. C’est logique, car à faible charge et sur les programmes de conduite les plus sensés, le moteur ne tourne parfois que sur la moitié de ses cylindres, désactivant la rampe de droite pour réduire la consommation. En basculant le programme de conduite sur les options plus piquantes (Sport et Corsa), le sourire revient avec une bande sonore bien plus agréable à l’oreille et un tempérament plus endiablé. Plus encore que les 550 ch, les 650 Nm de couple garantissent de belles performances, le tout associé à une boîte de vitesses à huit rapports toujours dans le bon tempo, à tel point qu’on n’utilise finalement les palettes que pour s’amuser. Mais si le comportement routier sain et équilibré vous invite à rouler vite et en toute confiance, le gabarit de l’engin vous invite à garder la tête froide. En effet, ce bateau de 5 m de long n’est pas un monstre d’agilité, d’autant que Maserati n’a pas jugé bon de l’équiper de roues arrière directrices. De plus, le poids, avec près de deux tonnes sur la balance, finit par se faire sentir (et les freins, qui en souffrent aussi) si l’on conduit cette GranCabrio comme une Gran-malotru. Cette GT italienne est extraordinaire, d’autant que sa suspension pneumatique travaille efficacement côté confort. Mais si vous recherchez une voiture de sport, il y a la MC20 chez Maserati.

Personnalisable selon vos envies, l’intérieur de la Maserati GranCabrio est accueillant et bien présenté. Mais le principe du double écran tactile n’est pas si pratique à l’usage, avec obligation de quitter la route des yeux.© maserati

Cabriolet 100% électrique : un monde à part

Il est évident que Maserati vendra plus de GranCabrio thermiques que de Folgore 100 % électrique. Mais conduire ce cabriolet vaut le détour. Pour sa performance, époustouflante tout d’abord avec une puissance immédiate qui fait défiler le paysage à la moindre caresse de l’accélérateur à la vitesse de la lumière. Le 0 à 200 km/h s’efface en moins de 10 secondes… Tout cela, bien entendu, sans casser la charge avec un rapport fixe. L’autre prouesse de l’engin est de bien composer avec un excédent de poids important par rapport au coupé (2 340 kg annoncés). Avec un centre de gravité plus bas perché, on a même la sensation au volant d’avoir une voiture moins sensible au sous-virage, un gain auquel les deux moteurs arrière ne sont sans doute pas étrangers, permettant de moduler le couple entre les roues afin de le rendre plus agile. Mais, là aussi, il faut garder le sens des proportions et surtout éviter de déconnecter les aides électroniques, car la brutalité de l’arrivée du couple nécessite des réflexes très vifs. Et bien sûr, le poids et l’encombrement nous invitent à respecter la machine et à simplement rester humble au volant, une règle qui s’applique à toutes les voitures de sport modernes bourrées d’aides électroniques. La seule véritable déception au volant du premier cabriolet électrique quatre places de luxe de l’histoire, tient aussi à une histoire musicale. Si Maserati équipe cette Folgore d’une bande-son artificielle dont le volume augmente selon le programme choisi et qui n’est pas désagréable à écouter, impossible… de l’éteindre ! Dommage, car l’expérience de conduire en plein air sans autre bruit que le chant des oiseaux rendrait l’expérience encore plus extraordinaire.

Maserati GranCabrio : le bilan

Moins doué pour le chant que le modèle précédent (ah, le V8 !), mais plus rigoureux en tous points, Cette Maserati GranCabrio a de quoi plaire aux amateurs de voitures de grand tourisme d’exception. Et bien sûr, pour ce dernier, le prix (208 850 € pour le Folgore et 234 550 € pour le Trofeo essence) ne sera probablement pas un réel problème !

 
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