Hyundai réussira-t-il à réaliser un double coup dur ? C’est en tout cas ce qu’espère l’équipe japonaise à l’aube du dernier rallye de la saison qui se déroulera chez elle du jeudi 21 novembre au dimanche. A la tête du championnat du monde des rallyes WRC avec Thierry Neuville et également leader au classement des constructeurs, le directeur de l’équipe souhaite obtenir un savant mélange au service des deux objectifs pour réaliser le doublé.
Comment allez-vous gérer ce dilemme avec Neuville en tête mais son équipier chez Hyundai Ott Tänak conservant ses chances de titre ?
Avec 25 points d’avance sur Tänak et 40 points sur le leader de Toyota qui est Elfyn Evans, je pense qu’il a une avance suffisamment confortable pour pouvoir gérer son rallye et c’est évidemment ce qu’il va faire. FAIRE. Nous sommes dans une situation un peu compliquée car, d’une part, nous comprenons tout à fait qu’il doit sécuriser les choses en faisant tout pour éviter l’abandon. Cela serait très pénalisant pour lui lors de son match contre Ott qui pourrait très bien performer et marquer 30 points. Dans ce cas, on pourrait avoir une inversion des positions dans cette dernière manche du championnat.
Thierry jouera forcément la prudence pour éviter l’abandon. Mais nous, en tant que fabricant, ne pouvons pas nous le permettre. Il faut donc pouvoir trouver une stratégie d’équipe pour contrer l’attaque de Toyota (deuxième du championnat, à seulement 15 points de Hyundai) qui sera très puissante. Toyota est généralement très fort et encore plus sur son sol, il faut donc trouver un moyen d’aligner les intérêts tout en étant très réaliste sur ce que Thierry veut et doit faire.
Y aura-t-il des instructions pour les équipes ?
Nous n’avons pas de chauffeur confirmé comme numéro un. Avec Thierry, nous avons toujours un pilote qui mène le championnat depuis le début. Et dès la première épreuve de Monte-Carlo, où il a pris un départ admirable et réalisé une course exceptionnelle. Ce serait juste s’il terminait le championnat à cette position. Mais c’est le sport qui aura le dernier mot. En revanche, là où les consignes d’équipe ont leur place, c’est dans les stratégies que l’on peut déployer face à Toyota et donc le niveau de risque que l’on s’autorisera à prendre au cours de ce week-end qui va être très long. De plus, le Japon est toujours un rallye très délicat. Lors de la dernière édition, il y a eu du mauvais temps assez monstrueux, il va donc falloir rester vigilant dans la façon dont nous allons gérer la stratégie.
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Comment voyez-vous l’avenir du WRC ?
Nous sommes en train de définir les grands principes de la future réglementation qui entrera en vigueur en 2027 avec pour objectif numéro un d’avoir plus de participants, plus de constructeurs, plus de pilotes. Il est clair que nous devons nous concentrer très sérieusement sur la réduction des coûts. Le niveau d’investissement requis pour être compétitif est très élevé et augmente chaque année. Il faut donc absolument simplifier les voitures, réduire tout ce qui est consommable et probablement simplifier un peu ces voitures techniquement pour qu’elles soient plus accessibles pour les constructeurs mais aussi pour les conducteurs. Nous voyons clairement que nous n’avons qu’une poignée de pilotes qui sont vraiment capables de se battre pour la victoire et cela ne suffit pas car les voitures vont très, très vite et c’est aussi très coûteux de former les pilotes. Si on baisse le coût des voitures, c’est bon pour les constructeurs, c’est bon pour les pilotes et ça revitalise le sport.