Bordeaux, fief du rugby en France. Personne ne peut plus le contester. Le sentiment est ici renforcé par un déplacement sans précédent du centre de gravité sportif bordelais. Le lent déclin sportif et financier des Girondins de Bordeaux, exilés au Matmut Atlantique, correspond à la montée en puissance de l’UBB qui vient de remporter sa quatrième participation consécutive aux demi-finales du Top 14. Les soirs de match, ces derniers mois , le public du nouveau stade, relégué en Ligue 2, n’a pas vraiment trouvé de quoi se réjouir tandis que Chaban, les ex-footballeurs de Lescure, affiche la plus forte fréquentation moyenne du Top 14 et du…
Bordeaux, fief du rugby en France. Personne ne peut plus le contester. Le sentiment est ici renforcé par un déplacement sans précédent du centre de gravité sportif bordelais. Le lent déclin sportif et financier des Girondins de Bordeaux, exilés au Matmut Atlantique, correspond à la montée en puissance de l’UBB qui vient de remporter sa quatrième participation consécutive aux demi-finales du Top 14. Les soirs de match, ces derniers mois , le public du nouveau stade, relégué en Ligue 2, n’a pas vraiment trouvé de quoi se réjouir alors que Chaban, les ex-footballeurs de Lescure, affiche la plus forte fréquentation moyenne du Top 14 et que les Lionnes du Stade Bordelais enchaînent les titres nationaux.
C’est donc presque naturellement que la LNR a choisi Bordeaux pour accueillir les demi-finales du championnat vendredi 21 juin (Toulouse-La Rochelle) et samedi 22 juin (UBB-Stade Français). Pas à Chaban mais au Matmut Atlantique, dont la taille est plus adaptée pour accueillir cette grande fête du rugby. Pas un billet à vendre. Plus de 80 000 spectateurs sont attendus sur les deux soirées. « Depuis quelques semaines, nous affichons complet », constate Séverine Perrier, directrice de l’hôtel Seeko’o (44 chambres) et présidente du club des hôteliers de la métropole bordelaise. « De nombreux établissements bordelais sont dans la même situation. Il doit encore rester quelques chambres mais il vaudrait mieux éviter de réserver à la dernière minute. »
Produit phare
Les professionnels le confirment : le sport se révèle être un excellent attrait touristique. Le rugby notamment. Le précédent (exceptionnel) de la Coupe du monde de rugby 2023 en apporte la meilleure preuve. Les retombées économiques liées à l’accueil de la compétition, entre le 8 septembre et le 28 octobre (cinq matches, 200 000 spectateurs au stade), ont été estimées à 48 millions d’euros par Bordeaux Métropole. Il y a eu 71 000 visiteurs étrangers durant cette période, dont 25 000 Britanniques et 15 000 Irlandais.
« Les spectateurs étrangers ont passé en moyenne 2,9 nuits à Bordeaux pour un panier moyen de 136 euros par jour. L’hébergement représente plus de la moitié des dépenses touristiques totales des visiteurs (51%), devant la restauration qui totalise 26% de ces dépenses pour les étrangers et 20% pour les Français. » Bordeaux Métropole a un bilan économique très positif : la collectivité avait alloué un budget de 6,6 millions d’euros pour accueillir la Coupe du monde ; elle estime qu’un euro investi génère donc 7,3 euros d’impact sur le territoire.
« Bordeaux a clairement une carte à jouer dans le développement de l’offre de tourisme sportif, poursuit Séverine Perrier. « C’est d’autant plus vrai qu’on a de bonnes équipes ici, l’UBB mais aussi les Boxers pour le hockey sur glace. » On peut également citer le tournoi Primrose où des joueurs de tennis de renom viennent s’entraîner sur la terre battue de Bordeaux avant Roland-Garros. Ou le retour du Tour de France à Bordeaux, en 2023, après treize ans d’évitement. Et les Girondins de Bordeaux ont encore l’espoir de se remettre sur les rails…
