l’essentiel
Sacré champion de France avec les Cadets Gaudermen d’Agen il y a deux saisons, le sélectionneur a récidivé cette année avec les Cadettes, en s’imposant la semaine dernière en finale.
Jean-Luc Le Roux possède une particularité rare au sein du SU Agen. Samedi dernier, après le succès des Cadettes en finale contre le Stade Toulousain, il est entré dans le cercle des éducateurs en ayant réalisé le doublé. Car, il y a deux ans, le sélectionneur a aussi été sacré champion de France. Sauf que cette fois, c’est arrivé avec les cadets Gaudermen. « J’apprécie ces deux titres. C’étaient vraiment de belles aventures. J’ai déjà envie d’y retourner, même si ce n’est pas facile d’aller jusqu’au bout», s’amuse l’intéressé. Même s’il se veut modeste, le Bayonnais a néanmoins une histoire très riche.
Lire aussi :
EN IMAGES, EN IMAGES. U18 Féminines Elite : revivez le succès du SU Agen en finale du championnat de France face au Stade Toulousain
“En coaching, l’approche est différente”
Ancien joueur, le troisième ligne a connu le rugby à domicile, au Stade Boucau. Ensuite, près d’Orléans et de Nîmes, mais aussi en Afrique, du fait de ses déplacements professionnels. Car l’homme, aujourd’hui âgé de 56 ans, était militaire. « J’essayais même d’organiser des tournois interrégionaux entre équipes militaires locales. » Malheureusement, la carrière de joueur de Jean-Luc Le Roux prend un autre tournant en 2007. Une fracture du ménisque lors d’un match avec la 48e RT met un terme à sa carrière. Mais l’homme a vite rebondi avec l’opportunité de se lancer comme éducateur. « J’ai rencontré Olivier Matéo à Colayrac. Il m’a demandé d’entraîner les jeunes, et ça m’a tout de suite plu. »
Lire aussi :
Elite U18 Féminines : le SU Agen domine le Stade Toulousain et conserve brillamment son trophée de champion de France
L’intéressé commence ainsi par “les petits” de la LCC, l’Entente Layrac Colayrac Caudecoste, et “monte tranquillement”. A l’issue de ce groupe, il rejoint le Rallye Agen Garonne. « Lorsque le RAG a changé, on m’a demandé de devenir éducateur au SUA. C’est ainsi que j’ai débuté avec Jérôme Castendet et Gilles Cochis. » D’emblée, il prend en charge les Gaudermen, « une catégorie transitionnelle bien particulière, entre les minimes et le niveau supérieur ». Le tout avec succès. En 2022, le SUA devient champion de France. Jean-Luc Le Roux fait partie du staff, aux côtés de Gilles Cochis, David Tastet et Malik Djebablah. «C’était ma première grosse émotion à ce niveau», avoue l’intéressé.
“L’émotion était la même”
Mais ce n’était pas la dernière. Cette saison, l’ancien troisième ligne rejoint Thomas Picarrougne pour s’occuper de la défense et du jeu au sol des Cadettes. « Nous voulions faire quelque chose ensemble il y a quelques années, mais cela n’a pas pu se produire. Benoît Valbonesi quittant son poste, Thomas est venu me solliciter. J’ai dit oui, et c’était un bon choix… » Car les Agenaises, championnes de France en titre, ont récidivé samedi dernier au stade Pierre-Rajon de Bourgoin contre Toulouse. « L’émotion était la même. Ce sont des aventures humaines exceptionnelles. Les filles étaient très déterminées et nous avons pu compter sur un groupe exceptionnel. »
Lire aussi :
U18 Femmes Elite : « On est parti de zéro et on a construit de belles choses », réactions après Agen-Stade Toulousain
En deux ans, Jean-Luc Le Roux réalise le doublé en passant avec succès de Cadets en Cadettes. « En coaching, l’approche est différente. Les filles sont beaucoup plus exigeantes en matière d’informations. Ils sont un peu plus précis. Au niveau des affect aussi, c’est un peu plus différent”, reconnaît le coach, avant de poursuivre : “J’ai dû m’adapter. Après les matchs, ce n’est pas la même ambiance… Avant les matchs non plus ! Nous ne pouvons pas accéder aux vestiaires, nous devons donc trouver un autre moyen de faire passer les instructions. » Au bout de quelques mois, Jean-Luc Le Roux a su s’adapter. Et c’est aussi la force des bons coachs…
Quel avenir pour la saison prochaine ?
En septembre, le SUA espère avoir une équipe féminine. Un projet dont Jean-Luc Le Roux devrait faire partie, s’il voit le jour. « J’y travaille avec Thomas Picarrougne. Nous espérons monter une équipe seniors», confie le Bayonnais. Par ailleurs, celui qui prépare actuellement un diplôme d’entraîneur à XV et sert comme réserviste dans l’armée « sera toujours avec les Cadettes ». A 56 ans, Jean-Luc Le Roux visera donc un troisième trophée la saison prochaine. Et comme on ne dit jamais deux sans trois, on ne peut que lui souhaiter de remporter un nouveau bouclier…
