L’équilibre budgétaire du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) de Paris 2024 a longtemps été un sujet d’inquiétude avant la tenue de l’événement. L’État avait garanti 3 milliards d’euros, au cas où. Enfin, le budget de la structure, qui aura été de l’ordre de 4,5 milliards d’euros, “serait proche de l’équilibre budgétaire, voire d’un léger excédent”» précise le député (Ensemble pour la République) de Saône-et-Loire Benjamin Dirx, rapporteur de la commission des finances sur les crédits pour la mission sport, jeunesse et vie associative, inscrits dans le projet de budget 2025. C’est ce que ça “Le Cojop a indiqué lors de son audition”ajoute-t-il.
Interrogée, la direction du Cojop n’a ni confirmé ni infirmé cette affirmation. Un conseil d’administration est prévu le 12 décembre, au cours duquel le sujet devrait être à l’ordre du jour. « Le rapport financier arrivera d’ici quelques mois », plus “rien n’indique à ce stade que le budget ne soit pas équilibré”a déclaré le président de la Cojop, Tony Estanguet, le 8 septembre sur Franceinfo. Et d’insister : « Depuis le début, notre objectif a été de maintenir l’équilibre budgétaire. »
Dans son rapport, Benjamin Dirx rappelle que “cette perspective” des comptes en équilibre serait “soutenu” par deux éléments : les revenus de la billetterie “supérieur aux prévisions, entre 1,34 et 1,35 milliard d’euros par rapport aux 1,24 milliard d’euros initialement anticipés”et “un chèque” les frais de sécurité, « grâce au lancement précoce des marchés », ce qui aurait permis » fixer des fourchettes de prix avant le début des Jeux et éviter l’inflation des prix ».
Mais la tenue du budget de Paris 2024 tient aussi, en partie, au contrôle exercé par l’État sur les prévisions de dépenses et de recettes de la Cojop, ainsi qu’au soutien financier qu’elle lui a apporté. à ce dernier à deux reprises, en décembre 2022 et en juin 2024.
Dans son rapport, Benjamin Dirx rappelle que« Au total, la contribution de l’État au Cojop a presque doublé, passant de 80 millions d’euros initialement prévus à 154,4 millions d’euros ». Dans les documents annexés au projet de loi de finances pour 2025, le financement de l’État en faveur du Cojop est estimé à 157,8 millions d’euros.
La répartition de tout excédent
L’État n’est cependant pas le seul à avoir « mis à la cagnotte » afin d’assurer l’équilibre du budget de Paris 2024 : les collectivités territoriales liées aux Jeux (Ville de Paris, Région Ile-de-France, Métropole du Grand Paris) ont également apporté leur contribution pour au moins 46 millions d’euros.
Par ailleurs, au-delà de sa contribution directe au budget du Cojop, l’État a pris à sa charge certaines dépenses (pour plus de 20 millions d’euros) qui, dans un premier temps, devaient être supportées par les organisateurs : dépenses matérielles pour le laboratoire français antidopage, achat de matériel distribué gratuitement au monde sportif après les Jeux.
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Si l’excédent des comptes de Paris 2024 se confirme au moment de la dissolution de la structure, prévue en 2025, à qui sera-t-il versé ? Ce sera à l’assemblée générale du Cojop (dont le statut est celui d’une association loi 1901) de trancher. La date de cette réunion “n’a pas encore été arrêté”selon la direction du Cojop.
Selon le contrat ville hôte des Jeux « 20 % de ces fonds seront alloués au Comité International Olympique (CIO), 20 % au Conseil National Olympique et Sportif français (CNOSF) et 60 % aux dépenses générales dans l’intérêt du sport »se souvient Benjamin Dirx. À qui conviendrait-il « qu’un maximum de ces fonds soient reversés au mouvement sportif ». Ce sujet de distribution n’a pas “pas encore abordé”» déclare la direction de Paris 2024.