l’association « Bleus et fiers » porte plainte contre Mostafa Mohamed et le FC Nantes

l’association « Bleus et fiers » porte plainte contre Mostafa Mohamed et le FC Nantes
l’association « Bleus et fiers » porte plainte contre Mostafa Mohamed et le FC Nantes

Le 5 juin, l’association de supporters LGBT+ luttant contre l’homophobie, Bleus et Fiers, a porté plainte contre trois joueurs de Ligue 1, dont Mostafa Mohamed, attaquant du FC Nantes, pour « incitation publique à la haine en raison de l’orientation sexuelle ». Leur club respectif et la Ligue de Football Professionnel sont visés par la même plainte.

Le 19 mai, lors de la dernière journée de Ligue 1 consacrée à la lutte contre l’homophobie, l’attaquant du FC Nantes Mostafa Mohamed n’a pas participé au match contre Monaco. L’année dernière, le joueur égyptien avait également refusé de jouer le match contre Toulouse, lors de la journée de sensibilisation aux violences contre les personnes LGBT+.

Le même jour, le Monégasque Mohamed Camara avait caché l’insigne contre l’homophobie sur son maillot et recouvert les couleurs de l’arc-en-ciel de noir sur le logo de la Ligue 1 collé sur sa manche. Il a également dû refuser de poser sur la photo d’avant-match.

La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a vivement réagi et appelé à des sanctions. “Je trouve que ce comportement est inacceptable et doit faire l’objet des sanctions les plus sévères contre le joueur, mais aussi contre le club qui a permis que cela se produise.” Invoqué le 30 mai par la commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel, le joueur malien de Monaco a refusé de participer à des ateliers de sensibilisation pour lutter contre l’homophobie ; il a été suspendu pour quatre matches.

Quant à Le Lillois Nabil Bentaleb, lui, a refusé de poser devant la banderole de la LFP luttant contre l’homophobie lors de l’avant-match.

L’association « Bleus et fiers » regrette que la Ligue de football professionnel (LFP) ne se soit saisie que d’un seul dossier, celui de Mohamed Camara.

“Eelle a l’obligation et c’est dans son rôle, dans ses statuts, de faire un signalement au procureur de la République, chose qu’elle ne fait jamais : quand il y a des chansons homophobes, elle doit aussi signaler les signalements au procureur, mais elle ne le fait jamais », souligne Jean-Baptiste Montarnier, président de l’association des supporters LGBT+.

Jugeant les sanctions trop faibles, l’association Bleus et Fiers a porté plainte contre les trois joueurs, leurs clubs respectifs et la LFP. “Les actions de sensibilisation ne suffisent pas puisque les chants et actes homophobes perdurent dans le football français.”

L’association souligne le faible nombre de sanctions contre des clubs pour actes et chants homophobes, de l’ordre de 90 000 euros lors de la dernière saison. « Il y a quelques semaines, Luton, en Premier League anglaise, a été victime de chants homophobes : ils ont été condamnés à une amende de 170 000 euros de sanctions pour un seul club”, compare Jean-Baptiste Montarnier. Il regrette également l’impunité dont jouissent les partisans des chants homophobes.

“La seule sanction qu’il y a eu cette année, c’était contre le PSG, car le ministre a réagi dans les médias et la LFP s’est saisie du sujet et a fermé la tribune à un match”explique le militant.

L’association NOSIG, le centre LGBTI+ de Nantes, a réagi positivement à la plainte déposée par « Bleus et Fiers ». Anne-Lise Céran, co-présidente de l’association, fan de football et supporter des Canaris, souligne le manque de sensibilisation de cette journée de lutte contre les violences homophobes.

« Voir des joueurs que nous aimons s’opposer à cette violence est super important pour nous. Le fait qu’ils refusent de jouer ou qu’ils mettent quelque chose sur le badge arc-en-ciel signifie qu’ils soutiennent cette violence envers les personnes de la communauté LGBT. C’est du soutien et c’est sérieux. L’homophobie n’est pas une opinion, c’est un délit.

« Si les joueurs refusaient de jouer une journée contre les violences faites aux femmes parce que ce serait contraire à leurs valeurs de dénoncer ces violences, quelle serait la réaction du public ? demande Anne-Lise Céran. Ou si c’était une journée dédiée contre le racisme dans les stades et qu’un joueur refusait de jouer ? C’est le même principe, lors de cette journée, nous dénonçons les violences et les discriminations subies par les personnes LGBTI+.

L’année dernière, le joueur nantais a reçu une sanction financière, une somme reversée à une structure de lutte contre les violences homophobes, selon le FC Nantes.

Le Nosig, qui regroupe la quasi-totalité des associations de Loire-Atlantique, précise qu’aucune d’entre elles n’a pour l’instant « reçu de l’argent du FC Nantes, ni l’année dernière ni cette année ».

“C’est dommage, c’est un effet d’annonce qui n’est finalement pas suivi d’action”a réagi la députée LFI de Loire-Atlantique, Ségolène Amiot, à l’origine d’un groupe d’étude « Discriminations et LGBTQI-phobies », à l’Assemblée nationale.

“Ces associations permettent d’intervenir, d’expliquer, d’éduquer les clubs et de faire en sorte que les joueurs et les jeunes apprennent à vivre ensemble.”

 
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