l’essentiel
Il est apparemment difficile d’être agent (en CDD) du service des sports de la mairie de Toulouse et de critiquer le jeu du TFC. Victime d’une altercation lors d’un match avec un représentant d’un partenaire majeur du club dans une loge du Stadium, Kevin a tout perdu. Les interventions et les pressions de la municipalité, dont il a des preuves écrites et enregistrées, lui ont coûté son poste. Il est au fond du trou.
Vous souvenez-vous de ce que vous faisiez le soir du vendredi 15 mars ? Non ? Il y a au moins un Toulousain qui s’en souvient très bien. Comme le début d’une longue descente aux enfers. Ce jour-là, Kevin, qui effectue une période d’essai au sein des services sportifs de la mairie de Toulouse, a été invité par son parrain à assister au match de football entre le TFC et l’Olympique dans la loge de Saint-Sernin. Lyonnais. Les choses s’annoncent plutôt bien d’autant que les Violets marquent et prennent l’avantage. Fervent supporter, Kevin se lève comme un seul homme pour manifester sa joie en tapant dans la main de son voisin, radiologue qu’il vient de rencontrer. Un bonheur de courte durée.
Sur le terrain, les joueurs du TFC s’enlisent et finissent par perdre sur le score de 3 à 2. Assis à son siège, Kevin a du mal à retenir sa frustration et dit tout haut ce que tout le monde pense. . « Les données ne font pas tout », dit-il en référence au système de recrutement du TFC, qui choisit ses joueurs en fonction de leurs performances physiques et techniques digitalisées.
Chaleur dans les tribunes
“C’est à ce moment-là qu’un homme se retourne et m’insulte”, assure Kevin, genre, Toi, tu n’as rien à faire ici, tu bois mon champagne, sors d’ici « . Les agents de sécurité interviennent, mais le monsieur menaçant en question, qui se trouve dans le sein d’un partenaire majeur du club, continue son scandale. Kevin, qui ne comprend absolument pas son insistance, va récupérer « 2 ou trois gifles » sur la joue, collées au collier par l’un des agents de sécurité. “Les gens autour de nous étaient indignés, c’était une véritable attaque”, poursuit le jeune homme qui se sent humilié. Et quand son adversaire apprend qu’il travaille à la mairie, c’est le coup de grâce. “Il m’a dit qu’il allait appeler le maire Jean-Luc Moudenc pour régler mon sort.”
Faut-il y voir un lien de cause à effet ? Pourtant, la semaine suivante, Kevin est convoqué par le directeur du service des sports pour un entretien préalable à son licenciement. «Je me suis liquéfié, raconte-t-il. Dans le courrier du directeur des ressources humaines de la mairie, il lui est reproché « son comportement et ses propos lors du match du TFC » pour justifier la procédure. « On est même partis en apprenant que j’étais ivre, ce qui est faux », s’insurge Kevin, qui a travaillé à la mairie pendant 4 ans.
Un partenaire du TFC furieux claque la porte…
Difficile en tout cas de comprendre comment une altercation privée, dont il a été victime, a conduit à son licenciement professionnel. D’autant que l’agent de la mairie n’était pas là en sa qualité, mais avait été invité au Stade par son parrain, lui-même sponsor du TFC. Qui, au vu de la tournure des événements, a écrit au président du club, Damien Comolli, pour dénoncer l’attitude et la version des faits colportée par son directeur général adjoint de l’époque, lui expliquant qu’il ne renouvellerait pas son mandat. partenariat.
Nous sommes ici aujourd’hui. Kevin a fait appel devant le tribunal administratif contre son licenciement et a également engagé des poursuites pénales pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de l’ancien directeur adjoint du TFC et de l’individu à l’origine du problème. Se cachant derrière une procédure en cours, le Capitole ne souhaite pas faire de commentaire sur le sujet. Quant au TFC, il a dénoncé dans un tweet des « accusations diffamatoires » et se réserve le droit d’attaquer les articles de presse qui ont relayé cette pitoyable histoire. Alors, les data sont-elles compatibles avec le football ?