La France a gagné 500 usines entre 2016 et 2023, selon le nouveau baromètre gouvernemental

La France a gagné 500 usines entre 2016 et 2023, selon le nouveau baromètre gouvernemental
La France a gagné 500 usines entre 2016 et 2023, selon le nouveau baromètre gouvernemental

« Les indicateurs traditionnels montrent que le mouvement de désindustrialisation s’est interrompu au milieu des années 2010 et qu’une dynamique de réindustrialisation s’est amorcée », souligne la Direction générale des entreprises (DGE) qui lui consacre une étude. Mais mesurer la réindustrialisation reste délicat, reconnaît Bercy. Selon l’Insee, l’industrie manufacturière a recréé 130 000 emplois nets depuis 2017, dont 28 000 l’an dernier, mettant fin à une longue tendance à la baisse.

Depuis mars, le ministère de l’Économie s’est doté d’un baromètre pour suivre les ouvertures et fermetures d’usines effectives chaque année, ainsi que les augmentations de capacité significatives, comme celle réalisée par L’Usine Nouvelle depuis plusieurs années. En 2023, cela fait 201 ouvertures et extensions de sites industriels, « nettes » de fermetures de sites en France.

Un rebond plus marqué et plus précoce de l’emploi dans les métiers industriels

Pour mieux identifier le retour des usines, le ministère a mis en place deux nouveaux indicateurs. La première suit l’évolution de l’emploi dans les métiers industriels afin de répondre au constat selon lequel « la frontière entre industrie et services tend à s’estomper ». Contrairement aux statistiques de l’emploi industriel de l’INSEE, qui comptabilisent tous les emplois dans les entreprises du secteur, Bercy prend en compte les emplois correspondant aux métiers industriels exercés dans des entreprises de services, que ce soit dans la logistique, mais aussi les ingénieurs des bureaux d’études externalisés ou les techniciens, par exemple le contrôle qualité dans le commerce. .

« Une partie de la baisse de l’emploi dans l’industrie est liée à l’externalisation de certaines activités de services », rappelle la DGE, qui souligne que seulement 60 % des métiers industriels se retrouvent dans l’industrie. A l’inverse, les emplois correspondant à des métiers non industriels, comme le marketing ou le numérique, au sein d’entreprises industrielles ont été exclus du champ.

Cet indicateur des métiers industriels « révèle un phénomène de réindustrialisation plus marqué et plus précoce que les indicateurs traditionnels de l’emploi industriel », souligne Bercy dans son étude, avec un rebond du nombre d’emplois dans les métiers industriels de 2,5 %. entre 2015 et 2019, soit 75 000 emplois.

“L’indicateur traditionnel de l’emploi dans l’industrie montre plutôt un rebond de l’emploi industriel autour de 2017-2018, avec une progression plus faible jusqu’en 2019 de 33.000 emplois salariés nets supplémentaires entre 2017 et 2019, soit une hausse de 1%”, souligne l’étude. En 2022, Bercy estime à 108 000 emplois nets le nombre d’emplois créés dans les métiers industriels, contre +32 000 emplois dans le seul secteur industriel tel que défini par l’Insee.

Une augmentation du nombre d’usines

Autre indicateur : Bercy a lancé une estimation du nombre d’usines sur le territoire, défini comme les sites où au moins 50 % des salariés sont des techniciens ou des ouvriers des métiers industriels. Une fois de plus, l’estimation pour 2022 et 2023 “montre une reprise de la dynamique de réindustrialisation en sortie de crise”, se félicite Bercy.

Avec 16 520 usines estimées en 2023 (hors centres de R&D), la France comptait environ 200 usines de plus qu’en 2019 avant la pandémie de covid et 500 de plus qu’en 2016. Le nombre d’implantations industrielles se rapprocherait de son niveau de 2015, selon les chiffres de Bercy. De quoi contrebalancer, selon le ministère, les analyses moins optimistes de certains économistes sur l’ampleur du retour des usines.

 
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