Félix Auger-Aliassime appelle à la « cohérence » dans le calendrier

Canada a annoncé il y a dix jours que Félix Auger-Aliassime s’était retiré pour les rondes éliminatoires de la Coupe Davis prévues en novembre.


Publié à 1h40

Mis à jour à 6h00

Selon la fédération, le Québécois voulait plutôt « soutenir les initiatives éducatives au Togo », comme il l’a fait par le passé. Mais les motivations du retrait d’Auger-Aliassime vont bien au-delà de son engagement humanitaire.

Le 21e Le joueur classé au monde s’apprêtait à entamer la dernière ligne droite de la saison lorsqu’il a accordé une interview à La pressejeudi dernier, depuis sa résidence en Europe. Il s’apprêtait à aller souper. Le bruit des plats résonnait de la salle à manger jusque dans sa chambre.

Au cours des prochaines semaines, Auger-Aliassime participera à des tournois à Anvers, Bâle, Paris et Metz avant de terminer sa saison. Il fera donc l’impasse sur la finale de la Coupe Davis, prestigieuse compétition internationale remportée par le Canada en 2022.

L’idée trotte dans la tête du joueur de 24 ans depuis longtemps, car « c’est difficile pour l’équipe, pour Tennis Canada ». Mais en raison de la lourdeur de l’horaire et des courtes périodes de repos, «c’est la décision que je considère comme la meilleure à prendre pour la longévité de ma carrière», explique Auger-Aliassime.

Blessé à cause d’une surcharge de travail entre les saisons 2022 et 2023, il refuse de revivre le même cauchemar. Selon lui, les autorités doivent se pencher sur le phénomène de cumul des tournois et leur positionnement dans le calendrier. Dans le cas contraire, le produit proposé au public souffrira un peu plus chaque année.

« Ce n’est pas aujourd’hui, en se parlant, qu’on va changer les choses au niveau du calendrier ATP, mais beaucoup de joueurs en ont parlé cette année, [Carlos] Alcaraz en particulier. J’aime le tennis, j’aime jouer, ce n’est pas le sujet. Le problème est plutôt que les gens qui participent au circuit ATP et aux compétitions de la Coupe Davis ont besoin de se parler. Il faut qu’il y ait de la cohérence”, confie-t-il.

Auger-Aliassime avait déjà entamé sa réflexion durant l’été, assure-t-il. « J’avais prévu et prévenu à l’avance qu’il y avait une incertitude quant à mon jeu à la fin de l’année si nous étions qualifiés et que j’allais prendre une décision après la compétition en septembre. Et au vu du calendrier, de ma position au classement aujourd’hui, au vu de mes priorités, le choix est devenu assez logique. »

Prendre du recul

Il y a deux ans, à cette époque de l’année, Auger-Aliassime remportait en quelques semaines les tournois de Florence, Anvers, Bâle et la Coupe Davis.

«Cette séquence de victoires était fantastique, on ne le regrette pas», insiste le Québécois. Mais dans les mois qui suivirent, son corps lâcha. Diverses blessures liées à la fatigue et à une mauvaise préparation l’ont contraint à s’absenter plusieurs semaines.

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PHOTO OLIVIER MATTHYS, ARCHIVES PRESSE ASSOCIÉE

Félix Auger-Aliassime a remporté trois tournois en quelques semaines fin 2022, en plus de la Coupe Davis avec le Canada.

Alors, quand il se concentre sur le calendrier et la préparation nécessaire pour pouvoir rebondir en 2025, cela n’a aucun sens pour lui de repousser l’addition jusqu’à la mi-novembre. En se justifiant, il invite aussi les autorités à revoir leurs priorités.

« De combien de temps disposons-nous entre la fin de la saison et le début de l’année prochaine ? Cela commence déjà fin décembre avec la United Cup, qui donne des points ATP, qui commence le 27 décembre. Et la finale de la Coupe Davis a lieu le 24 novembre. Cela ne fait donc que trois semaines. Pour donner une explication au grand public, je pense que tout le monde comprend que c’est… » termine-t-il brusquement, hésitant avant d’aller plus loin.

« En fait, il faut le revoir, cela va plus loin que cela. A la Coupe Davis, il y aurait moyen de repenser le format ou de repenser la compétition, car une coupe du monde de tennis mérite d’avoir une meilleure place dans le calendrier. Ou alors ne pas y jouer chaque année et le rendre un peu plus rare. Il y a beaucoup de choses qui peuvent être explorées et qui n’ont pas encore été explorées. C’est pour cela que les joueurs, comme moi, se retrouvent en position de dire que cette année, je ne jouerai pas la Coupe Davis. »

Fin de saison

Auger-Aliassime restera dans les mémoires pour la saison 2024 grâce à sa médaille de bronze décrochée en double mixte aux côtés de Gabriela Dabrowski aux Jeux olympiques de Paris. Médaille conservée dans son salon, toujours dans son écrin d’origine.

Il est également passé à un tour d’obtenir la même distinction en simple contre Lorenzo Musetti, mais a dû se contenter de la quatrième place.

« Chaque fois que j’y pense, que je vois des photos, c’est un souvenir incroyable. C’est sûr que ce sera particulièrement spécial aux prochains Jeux. Je vais regarder en arrière et dire que ce ne sont que de bons souvenirs, mais pour l’instant, je suis sur d’autres objectifs. Moi-même, mon équipe, ma famille, nous avons évolué. La vie continue. »

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PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

Félix Auger-Aliassime et Gabriela Dabrowski ont remporté la médaille de bronze en double mixte aux Jeux olympiques de Paris.

Et cela se poursuit en Europe, dans des tournois disputés sur surfaces dures, en salle, un environnement dans lequel le Québécois excelle.

Insatisfait de sa saison à certains égards, car il n’a pas réussi « comme par le passé à enchaîner plusieurs victoires d’affilée », Auger-Aliassime a tout de même frôlé l’extase, notamment lors de la finale du Masters 1000 de Madrid, en mai. , contre Andrey Rublev.

La clé, pour le droitier toujours en quête d’un premier titre cette saison, se résume à une meilleure préparation. « On met les choses en place dans notre préparation physique, dans mon entraînement quotidien, même en tournois. On a un peu changé notre approche, je fais toujours des séances de préparation physique et de récupération qui sont plus précises. »

Au terme de sa sixième saison complète sur le circuit ATP, « on connaît un peu mieux mon corps, on sait qu’il y a des zones qui peuvent être fragiles par rapport à ma composition », constate-t-il.

Il jure être « dans une bonne dynamique », pour ménager son corps sur le long terme.

« Lorsque je planifie des tournois, j’essaie de faire quelque chose qui a du sens pour moi. Je veux avoir une longue carrière où j’apprécie jouer au tennis le plus longtemps possible. »

 
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