« Sans Covid, les Zèbres auraient pu être champions »

« Sans Covid, les Zèbres auraient pu être champions »
« Sans Covid, les Zèbres auraient pu être champions »

L’expression déconfite lorsqu’on évoque cette dernière saison au Sporting de Charleroi, le visage de Ryota Morioka ne se détend que lorsqu’il raconte ses plus belles années au Zèbre. En fin de contrat, celui arrivé durant l’hiver 2019 au Mambourg s’apprête à clôturer le chapitre le plus volumineux de sa carrière sur une note positive, avec une nouvelle titularisation et des Playdowns collectivement réussis. Un avis qu’il ne partage pas du tout. Pour lui, c’est avant tout la fin d’un calvaire…

Ryota Morioka, comment abordez-vous ce dernier match avec le Sporting ?

Ce sera pour moi un match comme un autre. Dans mes clubs précédents, je n’ai jamais vraiment ressenti cette nostalgie en partant. Peut-être que je serai un peu ému après la rencontre, mais ce n’est pas vraiment mon style. D’autant que physiquement et mentalement, la saison a été difficile. J’aurais aimé apporter plus à l’équipe et l’aider à gagner des points. Pour moi, ce sera juste le dernier match de la saison…

Attendez-vous des marques d’affection de la part du public ? Vous avez participé aux Playdowns, n’est-ce pas un départ par la petite porte ?

Peut-être, mais c’est la pire saison depuis mon arrivée à Charleroi. Je veux avant tout demander pardon. Je suis déçu de ne pas avoir pu afficher un meilleur niveau physique. Les choix du coach ? Non, ils dépendent de ma forme physique, qui n’a pas été bonne. Si j’avais été en forme, j’aurais joué davantage. Je ne blâme personne, ce sont juste les blessures qui m’ont handicapé.

En quatre ans et demi, vous avez expérimenté les deux cycles de Felice Mazzù, ainsi que des passages de Karim Belhocine, Edward Still et maintenant Rik De Mil. Quelle philosophie correspondait le mieux à vos qualités ?

Ce sont des philosophies très différentes. C’est difficile de répondre, car tout dépend de ma condition physique. Sous Belhocine, je me sentais très bien, je n’avais pas toutes ces douleurs. L’équipe était performante et nous avons obtenu d’excellents résultats. Puis Edward est arrivé et il m’a été difficile de maintenir ma forme.

Quels ont été vos meilleurs moments à Charleroi ?

Sans hésitation, c’était la saison 2019-2020 avec Karim Belhocine. C’est là que nous avons obtenu notre meilleur classement, avec cette troisième place. Il y avait les résultats et l’ambiance.

Un moment clé ?

L’apparition du Covid alors que nous étions en plein exercice. Si la compétition n’avait pas été interrompue, nous n’aurions peut-être pas terminé troisième mais plutôt deuxième, voire premier. On ne le saura jamais, mais j’ai le sentiment qu’on aurait pu faire encore mieux (NDLR : ils venaient de battre Gand, deuxième, juste avant la fin de la phase classique), il restait les playoffs à jouer. Peut-être aurions-nous aussi ralenti, mais notre élan a été coupé court, même si l’élan était positif…

Il y a aussi votre repositionnement de milieu offensif à milieu défensif…

Oui c’est vrai. C’était un grand changement pour moi. Je me souviens de ce match à Malines (3 novembre 2019). Diandy s’est blessé juste avant la pause. A la mi-temps, Belhocine annonce que Shamar Nicholson le remplace. Je me demandais : mais qui jouera devant la défense ? Quand j’ai réalisé que c’était moi, j’ai été surpris. Je ne m’y attendais absolument pas (il rit). Je ne m’étais même jamais entraîné à ce poste. Cela a changé mon style de jeu.

Votre pire moment ?

Il n’y en a pas une en particulier, mais plutôt une accumulation de toutes ces blessures. Quand on est blessé une, deux ou trois fois, on peut l’accepter. Mais quatre, cinq, six ou dix fois, c’est dur à vivre.

Quelle a été votre réaction lorsque vous avez réalisé que votre contrat ne serait pas renouvelé ?

J’avais un accord avec le club, mais je ne sais pas si je peux en parler… J’ai accepté la décision de la direction. Moi-même, je n’étais pas satisfait de ma saison et je ne suis plus très jeune (33 ans). Si j’avais fait une excellente saison, avec un temps de jeu important, j’aurais été frustré. Mais cela est compréhensible.

Avez-vous pris une décision concernant votre avenir ?

J’aimerais rester en Europe, mais je me rends compte que ma condition physique n’est pas idéale pour poursuivre ma carrière. Je ne peux pas jouer sans douleur ni blessure. Je ne veux absolument pas voir une deuxième saison comme celle-ci. L’autre possibilité serait de retourner au Japon retrouver mon préparateur physique, qui me permettrait de récupérer toutes mes capacités physiques. Je jouerais alors dans un club japonais. Je suis partagé entre ces deux options. J’aimerais retrouver mon entraîneur mais aussi vivre en Europe.

Certains acceptent en fin de carrière de passer en D2. Est-ce que cela pourrait être votre cas ?

Ce n’est pas impossible, cela dépendrait du projet sportif. Un club qui ambitionne de monter en D1 pourrait être intéressant. Mais je n’ai pas encore pris de décision…

Viendras-tu encore à Mambourg pour soutenir les Zèbres ?

Peut-être une fois, mais regarder le football, ce n’est pas mon truc.

 
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