que reste-t-il de notre humanité ? – .

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Que reste-t-il de notre humanité ?

Lettres de lecteurs

Publié aujourd’hui à 9h24

Genève, le 7 mai

Depuis la fin de mon mandat le 31 mai 2020, je suis soumis au silence politique. J’ai décidé aujourd’hui de sortir. Il suffisait d’une banderole, de quelques mots écrits sur un morceau de tissu au milieu d’Uni Mail : « Du fleuve à la mer… »

Ce slogan désormais étrangement familier qui flotte au cœur de l’alma mater. Or, qu’exprime-t-elle sinon la disparition pure et simple de l’État d’Israël ? Un moyen rapide de trouver une solution à des années de conflit. Il ne s’agit plus ici de demander la paix ; proposer une solution à deux États ou même un processus pour y parvenir. Non, l’option privilégiée est la dissolution pure et simple.

Au-delà des slogans et des revendications, ce qui se joue depuis le 7 octobre, dans le lobby d’Uni Mail et partout ailleurs, c’est aussi une indignation à géométrie variable. Un monde manichéen qui voit s’affronter les gentils et les autres ; les victimes dignes de notre tristesse collective et les autres, celles que l’on oublie.

Cependant, même si nous pouvons et devons exprimer notre profonde empathie et notre tristesse pour les dizaines de milliers de civils palestiniens tués par la guerre qui se déroule sous nos yeux ; nous devons avec la même force et la même indignation déplorer les 1 200 victimes civiles massacrées le 7 octobre en Israël et nous souvenir des personnes toujours retenues en otages.

Que reste-t-il de notre humanité si nous acceptons d’oublier les uns au détriment des autres ? Qu’est-il arrivé à notre capacité de discernement politique si nous avons la folie d’imaginer que le Hamas défend une autre cause que la sienne, à savoir un pouvoir qui n’a aucune considération pour la démocratie, le respect des droits de l’homme et l’émancipation ?

Depuis le 7 octobre, à Genève comme ailleurs, on assiste, abasourdis, groggy, à un braquage de la liberté d’expression, de parole libérée, souvent violente, parfois antisémite. Contradictoire avec bon nombre des valeurs fondamentales que nous prétendons défendre. Pour ma part, aujourd’hui, j’ai fini de me taire.

Sandrine Salerne

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