« J’en ai fait beaucoup trop… » confie Warren Barguil après une saison compliquée

« J’en ai fait beaucoup trop… » confie Warren Barguil après une saison compliquée
« J’en ai fait beaucoup trop… » confie Warren Barguil après une saison compliquée
Tour de Lombardie, ce samedi

On imagine que vous n’êtes pas mécontent de voir cette saison 2024 se terminer…

Paradoxalement, non. J’y pensais justement ce matin à l’entraînement. Je me suis dit que j’aimais toujours autant le vélo. Je me suis dit qu’à presque 33 ans (le 28 octobre), j’aimais toujours sortir m’entraîner et courir avec mes collègues. Je pense que j’aimerai toujours ça. Jeudi dernier, j’étais frustré de ne pas participer au Gran Piemonte. Quand on a mon âge et qu’on arrive à la fin de la saison, c’est plutôt bon signe, non ? Pourtant, c’est vrai, cette saison 2024 n’a vraiment pas été de tout repos.

Pour quelles raisons ?

Changer d’équipe n’est jamais simple (après six ans chez Arkéa, il rejoint DSM à l’intersaison). Je me souviens que lorsque j’ai quitté Sunweb pour Fortuneo (en 2018), ma première saison aussi a été compliquée. Il y a des repères à prendre, il faut s’adapter à un nouveau coach. Mon début d’année a été plutôt bon (6ème de la Muscat Classic, 6ème du Tour d’Oman, 4ème de la Drôme Classic), malheureusement la suite ne s’est pas déroulée comme je l’espérais. Après un stage de trois semaines en altitude (sur les pentes du volcan Teide), je me suis cassé une côte lors du Tour du Pays Basque (début avril). Cette blessure m’a privé des classiques ardennaises, mon premier objectif de la saison.

Le deuxième, le Tour de France, a également été bouleversé…

Mon début de Tour (son dixième) a été plutôt encourageant. Romain (Bardet) avait le Maillot Jaune, j’étais à ses côtés pour l’aider. Je pensais pouvoir alors être offensif et me glisser dans les échappées. Malheureusement, je me suis rendu compte que j’étais vite fatigué et que je n’arrivais pas à me dépasser. J’ai eu beau me battre, ça n’a pas marché. Sur les étapes de montagne, quand je voyais partir 30 ou 40 coureurs, je ne pouvais pas les accompagner. C’était déchirant. Je n’arrivais pas à monter haut dans les tours, je toussais beaucoup après l’effort. Physiquement et mentalement, c’était difficile. Je n’ai pas compris ce qui se passait. Je l’ai compris bien plus tard.

Vous souffrez de coqueluche…

Au début, nous n’avons rien trouvé. Comme il y a eu plusieurs cas de coqueluche dans l’école de mon fils, nous l’avons testé et j’en ai eu les symptômes. D’une certaine manière, cela m’a rassuré de savoir ce qui n’allait pas. En 2024, je n’ai pas été épargné mais j’ai aussi commis des erreurs.

Lesquels ?

Je ne me suis probablement jamais entraîné aussi dur l’hiver dernier. En changeant d’équipe, je prenais un nouveau départ. J’étais dans la peau d’un junior qui évoluait dans la catégorie espoir. Je voulais trop bien faire. En conséquence, j’en ai exagéré. Beaucoup trop. Je suis allé un peu à l’extrême. En février dernier sur la Drôme Classic, j’allais fort, j’étais même surpris par mon niveau, au pédalage, j’étais devant avec Skjelmose et Hirschi. Mais ça n’a pas duré.

Est-ce votre pire saison depuis votre passage chez les pros en 2013 ?

En termes de résultats, en points UCI, probablement. C’est aussi l’un des plus frustrants. Je me suis donné les moyens de réussir et ça n’a pas payé. Il y a beaucoup de déceptions. Cela dit, j’ai aussi eu beaucoup de plaisir à être équipier sur certaines courses. Quand Romain (Bardet) a remporté la première étape du Tour de France, on a vécu une belle chose, par exemple.

Quand on vit une saison difficile à ton âge, est-ce que tu te dis que tu es sur le déclin ?

Je suis conscient que je ne suis plus jeune, je sais qu’il y a une nouvelle génération qui grandit. Tout le monde n’est pas Pogacar. Ce qui me rassure, c’est de savoir pourquoi. Je n’abandonne pas. Et puis, sur certaines courses, comme la Bretagne Classic, j’avais vraiment de bonnes jambes. C’était probablement ma meilleure journée de la saison. J’y crois toujours. Il n’y a aucune raison pour que cela ne fonctionne pas l’année prochaine. Je ne me pose aucune question sur mon avenir. A moi de mieux gérer mon intersaison. J’ai toujours en tête cet objectif de gagner une étape du Giro, ce qui me permettrait de gagner sur les trois Grands Tours.

Qu’attendez-vous du Tour de Lombardie ?

Je serai au service de Romain (Bardet). J’espère l’accompagner le plus loin possible, le positionner au mieux pour qu’il obtienne un gros résultat. J’ai eu de bonnes jambes en Croatie (8ème au classement général Cro Race) la semaine dernière. Moralement, ça m’a fait du bien, j’ai envie de terminer sur une bonne note.

 
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