Mathieu Bastareaud, vous êtes le coordinateur sportif du Rugby Club Toulonnais depuis la fin de votre carrière en 2023, en quoi consiste exactement votre rôle ?
Mathieu Bastareaud. : Pierre Mignoni a des adjoints sur le terrain et je suis son adjoint en dehors du terrain. Je m’occupe de la logistique et des relations entre le côté sportif et tous les autres services du club. Je gère beaucoup d’organisation, que ce soit pour les plannings de formation, les déplacements ou encore les relations avec les services communication, marketing et commercial. J’essaie de faire en sorte que tout soit huilé autour des joueurs, qu’ils soient dans les meilleures conditions possibles sur le terrain.
Est-ce la reconversion que vous envisagiez ?
MB : Non, pas du tout. J’avais commencé à obtenir mon diplôme pour coacher des jeunes. Puis Pierre (Mignoni) m’a proposé ce poste, nous en avons discuté et ce rôle à jouer sur la liaison entre le côté sportif et administratif m’a semblé intéressant. Il m’a fallu six mois pour m’adapter car je ne connaissais pas exactement ce qu’était ce poste, mais une fois que je l’ai compris, j’ai commencé à aimer voir comment ça se passait dans les coulisses d’un club de rugby.
Vous semblez toujours proche du terrain comme lorsque vous parliez après la défaite contre La Rochelle en match de barrage la saison dernière…
MB : C’était aussi le souhait de Pierre que je reste connecté à ce groupe. Je parle beaucoup avec les joueurs, j’essaie de garder tout le monde connecté à ma manière. Je reste attentif aux joueurs, à leur bien-être, ce ne sont pas des robots donc quand ils ne se sentent pas bien, j’essaie de prévenir un peu le staff.
Comment vivez-vous le début de saison de l’équipe en tant qu’observateur sur le terrain ?
MB : Les joueurs adhèrent au plan de jeu, ils commencent à assimiler la méthode de travail des entraîneurs. Il y a une bonne dynamique de groupe, tous les joueurs se battent les uns pour les autres, ils sont soudés, je n’ai pas vu un seul tricher depuis le début de la saison. C’est super positif car ils ont envie d’écrire leur histoire.
Je pense qu’il y aura un peu d’émotion même si je ne joue pas
Ce match est délocalisé à Créteil, dans votre ville natale. Que ressentez-vous ?
MB : La première chose que je me suis dite en voyant qu’on allait jouer à Créteil, c’est : ‘Tu n’aurais pas pu tenir deux ans de plus !’ Je suis né là-bas, j’y ai grandi, j’ai commencé le rugby à cinq ans au Rugby Club Créteil-Choisy jusqu’à mes quinze ans et mon père vit toujours à Créteil. Ça aurait été énorme de jouer ce match.
Redoutez-vous le moment où vous arriverez au stade ?
MB : Je pense qu’il y aura un peu d’émotion même si je ne joue pas. Reconnaître le quartier, se remémorer les souvenirs et voir toute ma famille dans les tribunes… J’ai bloqué toutes les places normalement attribuées aux joueurs pour ce match (rires). Il y a deux stades où j’aurais aimé jouer, celui-ci et le Parc des Princes.
Avez-vous parlé aux joueurs de l’importance de ce mouvement à vos yeux ?
MB : Ils ont été prévenus. C’est simple : s’ils me font honte à Créteil, ils rentrent à Toulon en bus (rires).