Du blues aux sourires bleus, il n’y a qu’un pas. Une très longue étape, certes. Mais surmonté à merveille par Christopher Nkunku, enfin sorti d’un combat difficile de près de deux ans, entre blessures physiques et psychologiques. Ce jeudi soir, face à Israël, c’est l’équipe de France que l’attaquant de 26 ans a sauvé d’un (petit) piège en inscrivant le but du 2-1, quelques minutes après une surprenante égalisation israélienne. Une très belle réalisation de la part de l’ancien joueur du PSG, désormais membre de l’effectif de Chelsea, sa première sous le maillot tricolore après onze sélections.
Un but à la Nkunku, rapide et technique. Trouvé par Eduardo Camavinga, auteur de l’ouverture du score (7e), devant la surface adverse, le gamin de Lagny-sur-Marne contrôle dos au but, se débarrasse de la pression de quatre Israéliens et s’échappe vers la cage adverse pour tromper du gauche Omri Glazer (28e). De quoi mettre un immense sourire sur le visage du numéro 10, numéro placardé sur le dos d’un certain Kylian Mbappé en septembre, lors du précédent rassemblement. De quoi débloquer également le compteur bleu donc, deux ans et demi après sa première cape.
C’était le 25 mars 2022, contre la Côte d’Ivoire (2-1), première des quatre titularisations de l’attaquant en équipe de France. Une période durant laquelle il s’est révélé aux yeux de l’Europe sous le maillot du RB Leipzig, au point de s’installer dans le groupe de Didier Deschamps. Sa présence dans le groupe pour la Coupe du monde 2022 au Qatar n’est donc pas une surprise. Mais malheureusement, le 15 novembre de la même année : le ligament latéral du genou gauche est déchiré lors du dernier entraînement avant de s’envoler pour Doha.
“J’ai faim de montrer de quoi je suis capable”
Le début d’un cauchemar pour l’attaquant formé au PSG. Car si cette blessure ne met “que” trois mois à cicatriser, elle en entraînera d’autres, au RB Leipzig et surtout à Chelsea, club rejoint à l’été 2023. Résultat : quatorze matches en club disputés uniquement par Nkunku au cours de la saison écoulée. « J’ai traversé des étapes très difficiles psychologiquement, je découvrais cette période, étant blessé si longtemps, c’était la première fois. Ce sont des aventures qui rendent plus fort”, a-t-il reconnu mardi lors d’une conférence de presse à Clairefontaine.
Le plus dur pour lui ? “La Coupe du monde me manque”, a-t-il ajouté. Mais après des mois de travail, de « patience et de résilience », dit-il, le voilà debout et en forme, à l’image de cette performance face à Israël, qu’il faut relativiser en raison de l’adversité. “La vie d’un footballeur n’est jamais linéaire”, a-t-il philosophé devant les médias. J’essaie de savourer ce moment où je peux m’entraîner, où je peux jouer, où je peux m’amuser sur le terrain. Parce que ça m’a manqué. »
Pour ses supporters, chez les Blues de Chelsea ou chez les Bleus de l’équipe de France, l’optimisme est de mise pour la saison à venir. Dans un club au projet flou et à l’effectif pléthorique, il a déjà disputé onze matches (5 titularisations) depuis la mi-août, inscrivant sept buts, dont un triplé en Coupe de la Ligue anglaise. Ce jeudi soir à Budapest (Hongrie), il a quasiment doublé sans intervention israélienne (33e). Il s’en contentera cette fois. Malgré son âge (26 ans), Nkunku poursuit son apprentissage chez les Tricolores : « J’ai faim. J’ai faim de jouer, j’ai faim de montrer de quoi je suis capable. » On en a vu une partie, avant son remplacement par Guendouzi (76e), auteur du troisième but des Bleus. Didier Deschamps n’a pas manqué de saluer la prestation de son joueur en fin de match. « Christopher a beaucoup de jus et de fraîcheur avec Chelsea. Chez nous aussi. Il a fait de belles choses à gauche et en soutien de Kolo (Muani) par la suite. C’est très bien pour lui. Il a un potentiel important, mais est freiné par des blessures. »
