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Ex-numéro 20 française chez les valides, la tennisman niçoise Marie Temin, devenue tétraplégique, se bat pour participer aux Jeux Paralympiques de Los Angeles

Ex-numéro 20 française chez les valides, la tennisman niçoise Marie Temin, devenue tétraplégique, se bat pour participer aux Jeux Paralympiques de Los Angeles
Ex-numéro 20 française chez les valides, la tennisman niçoise Marie Temin, devenue tétraplégique, se bat pour participer aux Jeux Paralympiques de Los Angeles

Le portail grinçant d’un court, les ballons jaunes épars et ce filet qui s’élève comme un Everest, un adversaire si familier qu’il s’est transformé en une vieille amie : Marie Temin a trouvé ses repères depuis mai 2023.

Plus qu’un rendez-vous, une renaissance. Onze mois après être devenue tétraplégique, à la suite d’un accident domestique que la pudeur oblige à abandonner aux tréfonds du passé, la Niçoise a pris la décision de reprendre le tennis.

Une passion, un sport et une philosophie de vie qu’elle avait mis de côté pour se reconstruire et poser les bases d’un quotidien à repenser dans un fauteuil.

« Au fond, je ne voulais plus entendre parler de tennis, rétablit l’ancien numéro 20 français. Puis c’est revenu et j’ai dit à mon père que je recommençais le jour de son anniversaire. Je l’ai surpris. Avec mes deux frères, je pense qu’ils ont retrouvé la joie de vivre après.

Ébranlée, la structure familiale a résisté au choc. Il s’est avéré et continue d’être un soutien indéfectible.

« J’ai la chance d’être entouré de gens et c’est ce qui me permet de tenir le coup au quotidien. Sans cela, cela aurait été complètement différent »résume Marie, qui s’accroche malgré le combat qu’elle mène pour renouer avec ses sensations tennistiques. « C’est dur et frustrant parce que le tennis était facile, c’était mon sport. Ici, je réapprends tout et c’est difficile de redevenir débutant du jour au lendemain. Ce que je dois gérer, c’est la manipulation en fauteuil. Quantifier le temps qu’il me faudra pour y arriver est une véritable galère, je peux vous le dire. (rire). Il faut faire preuve de beaucoup de patience. Quelque chose que je n’avais pas avant mon accident et quelque chose que j’apprends chaque jour.

Diplômée du TC Giordan, à l’ouest de Nice, elle ne se ménage pas et porte un regard critique sur son évolution, malgré des progrès évidents et une attitude redoutable, alors que sa rééducation l’occupe trois jours par semaine.

“Je ne peux pas mesurer le chemin parcouru parce que je suis toujours dans mon combat, elle livre. Malheureusement, je passe toujours ma vie dans les hôpitaux. Je suis concentré sur ma rééducation. On m’a dit que les trois-quatre premières années, il fallait tout donner. Je ferai tout pour récupérer le plus possible.

« Elle a une volonté incroyable, toujours souriante. Marie, c’est une leçon de vie »

Yann Lejeune, son préparateur physique

Chaque jour lui offre de petites victoires dans sa quête d’autonomie. Une entreprise l’a aidée à acheter sa chaise tandis qu’elle disposera bientôt d’une voiture adaptée à sa paralysie des quatre membres.

Même si elle doit encore financer ce véhicule dont le coût est estimé à 90 000 euros minimum, puisque la résidente monégasque est toujours confrontée à cela. “très cher” monde du handicap. Elle doit aussi compter sur sa famille et ses amis pour se rendre à l’entraînement (2 heures de tennis et 2 heures de physique par semaine).

“Les médecins ne commentent pas du tout l’avenir, souffle le natif de Nice. On ne me dit pas : « Tu marcheras encore ou pas ». Nous ne le savons pas. Je veux avoir une vie normale, mais si je dois m’asseoir, je le ferai.

Le champion de de 2ème série 2019 travaille avec le préparateur physique Yann Lejeune. Ce dernier la connaît depuis l’enfance. Ensemble, ils ont réveillé son bras droit, sa sangle abdominale, ses mains paralysées et ses doigts encore immobiles.

Pour l’escorter, le duo peut compter “sur la volonté hallucinatoire” et ça “sourire” toujours accroché au visage de Marie. Ces compagnons de voyage auraient pu se perdre lorsque la pluie est tombée. Ils restaient de précieux soleils, toujours plus brillants.

« Elle ne fait que progresser. Marie, c’est une leçon de vie, underlines Yann Lejeune. Elle a été une athlète valide de haut niveau et a une mémoire musculaire. Lorsque les médecins la voient tous les trois mois, ils sont surpris de ses progrès.

« Quand je me suis réveillé de mon opération, j’étais presque un légume. Aujourd’hui, j’arrive à être relativement indépendant”

Marie Temin, sur ses progrès

« Quand je me suis réveillé de mon opération, j’étais presque un légume. Aujourd’hui, j’arrive à être relativement indépendante et à me déplacer. Il y a deux ans, je n’aurais jamais pensé que je serais sur un court de tennis. Je me porte bien avec tout ce que j’ai eu.rembobine la gagnante d’un tournoi ITF en 2017. C’était à Hammamet en Tunisie, son seul titre remporté chez les pros. « On me dit que je progresse vite parce que je sais jouer au tennis, reprend l’ancien joueur du Nice LTC. Je connais le jeu. » Malgré son accident, la trentenaire n’a rien perdu de son état d’esprit. Réalisé, décliné, il a conservé son ADN. « Seule ma mobilité a changé. Mon jeu reste offensif, c’est ma force. Pourquoi le changer ?

Les Jeux Paralympiques de Los Angeles sont sa cible et le cœur de son combat. Les JOP de Paris ont davantage insisté sur cet objectif. Le tennis vibre pour les Grands Chelems, Marie aussi, mais l’Olympisme nourrit désormais sa soif. Plus intensément. “C’est un objectif un peu fou, dit-elle. Mais j’ai toujours mis la barre un peu haute. J’ai toujours eu besoin d’adrénaline, même avant mon accident. La concurrence est ce qui me motive. Revenir juste pour faire du commerce, ça ne m’intéressait pas. J’ai toujours regardé les JO, mais moins que les Grands Chelems. Je ne pouvais pas les faire debout mais pourquoi ne pas les faire assis ? Quitte à revenir sur le circuit, pourquoi ne pas tenter d’atteindre le plus haut niveau. Mon histoire avec le tennis n’était pas terminée et une lionne ne meurt jamais.

Questions à Olivier Vergonjeanne, entraîneur de Marie Temin

“Je n’ai jamais rencontré quelqu’un avec une telle résilience”

Entraîneur pendant 25 ans de Laurent Giammartini, numéro 1 mondial du tennis fauteuil en 1993, puis de Christine Schoen pendant douze ans, la Cagnoise qu’il a conduite aux Jeux paralympiques de Londres en 2012, Olivier Vergonjeanne est un pionnier du tennis fauteuil en France. Une discipline qu’il a développée au sein de la FFT. Depuis l’année dernière, il accompagne Marie Temin dans son immense défi.


Olivier, comment as-tu rencontré Marie ?

Marie, je la croisais de temps en temps. C’était bonjour, bonsoir. J’ai appris son accident, qu’une joueuse de tennis était en soins intensifs, par l’ex-petite amie de mon fils qui était kiné à l’Archet. Assez vite, j’ai fait le parallèle avec Marie. J’ai envoyé un message à son père pour lui dire que j’étais là en cas de besoin. Pendant un an, je n’ai pas eu de réponse et j’ai respecté cela. J’allais appeler son frère mais Marie m’a rappelé. Nous avons pris rendez-vous en mai 2023. La première séance a été un véritable test, elle est sortie avec une banane.


Où est-elle aujourd’hui ?

Il s’agrandit, gagne en puissance et en vitesse. Elle parvient à engager, ses coups droits et revers passent, mais elle est encore soit trop près, soit trop loin dans l’échange. Dès qu’il brisera la barrière psychologique liée à la lecture des trajectoires, tout ira bien. Elle doit savoir quand récupérer le ballon, au premier ou au deuxième rebond. Elle rejoindra notre équipe en N3. On ne sait pas encore quand débutera le championnat. Pour ma fin
carrière, Marie, c’est une joie sur le plan humain et sportif. Elle commence à écrire son histoire et ce sera magnifique


Los Angeles, est-ce jouable ?

Bien sûr. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un avec une telle résilience. Elle est impatiente mais dès qu’elle est dans le coup, elle en fait ce qu’elle veut (rires). En décembre, j’avais l’impression qu’elle avait pris un coup mental. Cela n’allait pas assez vite pour elle. Je lui ai dit que j’allais m’asseoir sur la chaise. J’ai appris à enseigner mais j’y vais à deux par heure par rapport aux joueurs de haut niveau. Et elle a encore souri car elle a réussi à me mettre plusieurs fois à quatre mètres du ballon. Elle a compris que jouer contre un professeur debout et un adversaire en fauteuil roulant n’avait rien à voir l’un avec l’autre. Qu’il n’y avait pas besoin de mettre des pains à 150 km/h. Il faut juste que le ballon soit bien placé. Et elle l’a déjà.

 
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