Nice n’a plus perdu depuis trois matches avant de se rendre à Strasbourg dimanche mais n’a aucune marge d’erreur pour obtenir la qualification européenne, qui passe par l’obligation de revoir le meilleur de Khephren Thuram et Jean-Clair Todibo, dont les prestations sont scrutées avec attention.
Après un hiver désastreux et huit points récoltés en dix matches entre la 18e et la 27e journée, Nice, 35 points à l’aller, est rentré dans le rang. La qualification pour la Ligue des champions semble désormais compromise, avec cinq points de retard sur Brest et quatre derrière Lille.
Pourtant, l’OGCN s’est réveillé au fil des trois derniers matches. Deux nuls et une victoire lui donnent six points d’avance sur Rennes, 7ème du championnat.
Khephren Thuram et Jean-Clair Todibo ne sont pas étrangers à ce retour en forme. Et Francesco Farioli a besoin de ses deux vice-capitaines en pleine forme pour répondre aux objectifs imposés par la direction d’Ineos : disputer une compétition européenne la saison prochaine.
La saison n’a cependant été linéaire pour aucun des deux internationaux qui, au-delà des objectifs du club, ont des ambitions estivales. Thuram vise les Jeux Olympiques sous les ordres de Thierry Henry qui l’a lancé professionnellement en 2018 avec Monaco, tandis que Todibo espère disputer l’Euro en Allemagne avec Didier Deschamps.
« Match haut de gamme »
“Leurs saisons n’étaient pas les mêmes”, explique Farioli. “Khephren a eu beaucoup de problèmes physiques qui ne lui ont pas permis de jouer avec régularité.” Le milieu de terrain a en effet raté sept matches de L1 sur blessure et a souvent joué sans être en pleine possession de ses moyens.
Ses statistiques (un but, aucune passe décisive) en ont souffert. Mais ces problèmes physiques ne sont pas la seule raison. Thuram reconnaît qu’il lui manque encore de précision et de réalisme devant le but.
« A Marseille, il n’était pas à 100 % après le coup dur contre Lorient, raconte Farioli. “Il a serré les dents et a joué un jeu haut de gamme.” L’Italien dit également voir un joueur “sur la bonne voie, qui fait les bons choix et donne beaucoup à l’équipe”.
Sous contrat avec Nice jusqu’en juin 2025, Thuram (23 ans) se trouve également à un moment charnière de sa carrière. Tout s’arrangera cet été, une fois les objectifs niçois atteints.
« Todibo a réalisé un début de saison extraordinaire, lors des 15 premières journées », rappelle Farioli. « Sa contribution aux résultats de l’équipe a été exceptionnelle. Il a également été sélectionné en équipe nationale et de nombreux clubs s’intéressaient à lui à cette époque », notamment Manchester United.
Jusqu’à l’euro ?
Mais lors de la 16e journée, au Havre, il a été exclu. « Ce carton rouge a brisé son élan et l’a mis un peu en difficulté. Cela a été un tournant dans sa saison”, assure Farioli.
Les trois matches de suspension lui ont fait perdre le rythme. Il a mis du temps à retrouver son niveau et s’est parfois énervé, comme après la défaite à domicile contre Montpellier, où il a eu une discussion plus que animée avec un ultra niçois.
« Mais depuis un mois, il est redevenu le joueur que tout le monde connaît, celui du début de saison », souligne Farioli. « Le niveau qu’il montre à chaque entraînement est certainement le meilleur depuis le début de sa saison. Et depuis quatre matches, le terrain reflète ce dont il fait preuve à l’entraînement : une régularité à haut niveau.
Cela incitera-t-il Didier Deschamps, qui apprécie son jeu, sa puissance, ses qualités défensives, à le sélectionner ? Rien n’est moins sûr. Car au-delà des questions sur la capacité du jeune de 24 ans à maîtriser ses émotions en toutes circonstances, la concurrence est rude.
La fin de saison niçoise, qui annonce des matches tendus, comme ce déplacement à Strasbourg ou le match retour contre Le Havre, donnera une orientation…
