Au bout de quelques mois, ils ont la même date de naissance. Et 128 ans plus tard, ils sont enfin réunis ! Ce sont les Jeux Olympiques modernes, nés en Grèce en avril 1896, et les Belém, l’un des voiliers français les plus célèbres, lancé à Nantes en juillet de la même année. Le trois-mâts de 58 mètres transportera la flamme olympique entre Athènes et Marseille, du 26 avril au 8 mai 2024. A cette occasion, le Chasseur de marée (groupe Ouest-France) publie son premier numéro spécial, consacré aux « cinq vies de Belem ».
Car en 128 ans, quelques aventures sont arrivées à ce célèbre trois-mâts ! Et malgré une construction rapide (six mois), elle tient toujours.
Mais l’histoire aurait pu s’arrêter avec sa première campagne. Ce cargo en acier, destiné au commerce transatlantique, atteint rapidement la ville brésilienne qui lui a donné son nom, Bélem do Parà. Lors de sa première nuit, le voilier prend feu. Un incendie est maîtrisé, mais les 115 mules qui constituent la cargaison périssent…
Un cargo français devenu yacht anglais
Au cours de sa courte carrière commerciale, le Belém traversera encore l’Atlantique trente-trois fois. Mais l’avènement des cargos à vapeur a condamné les voiliers à la casse… sauf le Belém, sauvé par son élégance. En 1914, le Belém a 18 ans et il change de nationalité. Lord Hugh Richard Grosvenor, duc de Westminster, l’un des hommes les plus riches du Royaume-Uni, a acheté le navire pour compléter sa collection de yachts. Pour une fois dans la longue histoire maritime, les Français peuvent remercier la plus perfide Albion…
Car le puissant Lord britannique est loin de laisser languir le navire : il réalise des travaux pour plus de 100 000 livres, soit plus de trente fois son prix d’achat ! Des années de travaux, qui commencèrent en 1914, sauvèrent le navire des ravages de la Première Guerre mondiale. Du commerce transatlantique, le Belém passe à une vie riche en Méditerranée.
Il y attire la curiosité d’un autre riche anglo-saxon : Arthur Ernest Guinness, fils du fondateur de la très célèbre brasserie irlandaise. Ce dernier rachète le yacht au duc en 1921, fait réaliser des travaux à Belfast (Irlande du Nord) et change le nom en Fantôme II.
Comment va-t-il redevenir français ? Pourquoi en faire un bateau-école ? Qui sont les marins à bord aujourd’hui ? Les réponses à ces questions, et bien d’autres, accompagnées de superbes photos, se trouvent dans ce beau hors-série qui ravira les marins… et tous les autres !
Numéro spécial n° 1 de Chasseur de marée, 96 pages, 9,90 €. Disponible en kiosque et sur le kiosque en ligne ici.