Luis Enrique est un entraîneur heureux. Entraîneur de Barcelone en 2017 lorsque le Barça battait le PSG 6-1 après sa défaite 4-0 au Parc des Princes, il est désormais celui de Paris. Qui vient d’écrire un nouveau chapitre de sa légende personnelle, en renversant des Catalans, qui menaient 4-2 sur les deux matches. Il s’impose finalement 4-1 et atteint les demi-finales contre Dortmund, le 30 avril ou le 1er mai. L’Espagnol était en conférence de presse après la rencontre en coulisses au stade de Montjuic.
Comment vous sentez-vous après ce succès ?
LUIS ENRIQUE. Tout d’abord, c’était difficile d’affronter le Barça sur le plan émotionnel et personnel. J’ai essayé de contrôler mes émotions. J’ai fait mon travail lors des deux matches. J’espère que je n’aurai plus à jouer au Barça. Je suis super content. Nous avons été brillants au début, avec des premières minutes merveilleuses. Nous ne méritions pas de perdre mais nous avons perdu après la fuite de Lamine Yamal. À partir de là, l’équipe n’a cessé de s’agrandir. Les attaquants ont réalisé un match fantastique. L’expulsion était capitale mais même contre dix joueurs, il faut jouer ce type de match. Le score est juste.
Paris n’avait jamais réussi à inverser la tendance. Vous êtes le premier coach à y parvenir. Êtes-vous fier?
Je n’ai pas de boule magique mais j’ai dit hier (lundi) que c’était possible. Le résultat du match aller ne m’a pas semblé juste. Un match nul aurait été plus juste. Nous savions qu’il y aurait des buts. Les joueurs y ont cru. C’est le bonheur. Je ne peux pas le prouver mais je pense A. J’aurais adoré continuer à jouer en Espagne, à Madrid. Je dédie cette victoire aux 3000 supporters venus jusqu’ici.
“Mbappé a donné l’exemple”
Mbappé a-t-il prouvé qu’il était plus parisien que jamais jusqu’à la fin de la saison ?
Il était le leader incontesté de notre équipe. Les trois attaquants ont mis la pression sur cinq joueurs barcelonais. Il a donné l’exemple. Quand il transmet ça, nous sommes meilleurs.
Avez-vous beaucoup contribué à la gestion émotionnelle du PSG, un domaine où Paris sombrait auparavant ?
Tout au long de la saison, les fans ont vu une équipe en difficulté et qui travaille. Nous sommes une équipe, nous pouvons bien ou mal jouer mais nous chercherons le résultat. Il y a un lien entre les fans et l’équipe. C’est très positif. Tout le monde nous a vu éliminés, pas les supporters qui sont venus ici. Nous sommes vivants dans toutes les compétitions.
Dotmund en demi-finale, est-ce une surprise ?
Nous avons le temps de préparer cette rencontre. Nous allons d’abord profiter.
Vous avez fait un retour en 2017 avec Barcelone, un autre en 2024 contre Barcelone. Lequel vous procure le plus d’émotions ?
Je ne vais évidemment pas choisir entre les deux. Lorsque vous faites partie du football professionnel, le désir est de voir que vous rendez les gens heureux grâce à votre travail. C’est ce que je dis à mes joueurs : vous pouvez faire sourire les gens. La première remontée n’a servi à rien puisque nous avons été éliminés au tour suivant. J’espère que cela aidera à gagner quelque chose pour le club. J’espère atteindre la finale cette fois.
Vous avez eu une semaine complète de préparation, ce qui a peut-être été critiqué en France. Pensez-vous que cela a joué en votre faveur ?
En tant que coach, je comprends tous les points de vue. Avoir six jours pour préparer le match, soigner la mentalité de défaite, remonter le moral des joueurs et préparer la tactique ; c’est idéal. Maintenant, nous avons trois matchs par semaine. Il faut jouer chaque match avec le même professionnalisme. Le jour où nous gagnerons la Ligue 1, nous resterons professionnels jusqu’au bout.
L’expulsion d’Araujo a-t-elle été décisive ?
Je ne parle pas des arbitres en général. Depuis douze ans que je suis entraîneur, je ne les juge pas. Je parle de ce que je peux contrôler. Une expulsion conditionne un match comme celui-ci. Mais je veux que mes joueurs comprennent d’abord ce que ça fait de porter le maillot du PSG.
