L’histoire d’Aline | Le Journal de Montréal – .

L’histoire d’Aline | Le Journal de Montréal – .
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Il était 4h35 du matin en début de semaine. Je m’apprêtais à prendre un vol Montréal-Toronto, après m’être levé au milieu de la nuit. Une dame âgée, accompagnée d’un homme plus jeune, me reconnaît dans le terminal. Elle s’approche timidement de moi et me demande si j’ai deux minutes à lui accorder. Le gars à côté de lui est son fils. Il ajoute qu’il comprendrait si je ne voulais pas être dérangé à cette heure-là, mais que l’histoire que sa mère veut me raconter est incroyable.

Elle me dit qu’elle a possédé la même voiture pendant 17 ans ! Une Nissan Altima 2002 gris argenté, achetée d’occasion en 2006, alors qu’elle n’avait que 51 000 km au compteur. À l’automne 2023, la dame – prénommée Aline (qui a insisté pour que je lui parle) – retrouve sa voiture, toujours fidèlement entretenue, après avoir fait quelques courses. Lorsqu’elle le démarre, elle constate que l’échappement tourne comme un fou, au point d’en avoir peur. Elle appelle alors son fils médecin urgentiste qui, malgré sa journée bien remplie, la rejoint.

Il constate alors que le pot catalytique et une grande partie du tuyau menant à l’arrière ont été volés… en plein jour, qui plus est ! Abasourdis, ils ont fait remorquer la voiture jusqu’à un garage voisin. Un garage de mécanique générale méconnu mais qui, dans le contexte, fera l’affaire. D’autant plus que le mécanicien de confiance d’Aline avait récemment fermé son garage et pris sa retraite faute de remplaçants.

Le mécanicien sur place, alors seul avec la femme puisque son fils devait revenir rapidement à l’hôpital, a estimé la réparation à environ 2 700 $. Il affirme que l’ensemble du système d’échappement doit être remplacé en raison des dommages causés. Aline est découragée, d’autant que ledit mécanicien lui mentionne que sa voiture n’en vaut pas la peine, vu son âge et qu’il y a soi-disant d’autres travaux à faire. Sans jamais lui dire qu’elle pourrait utiliser son assurance en cas de sinistre pour vol ou vandalisme, il lui propose donc d’appeler une déchetterie, qui pourra venir récupérer la voiture. Au téléphone, on lui propose la somme de 275 $, précisant que le remorquage serait gratuit. La dame est dans tous ses états, dépassée par cette succession d’évènements. Lorsqu’elle raccroche, le mécanicien lui dit qu’il peut lui offrir 800 $ car il le gardera pour les pièces.

La dame, sans ressources, accepte donc la proposition, découragée et épuisée. Elle signe l’inscription, prend les 800 $ en espèces et appelle un taxi dans lequel elle pourra transporter ses quelques affaires et ses achats. Le mécanicien lui remet sa plaque d’immatriculation et lui souhaite bonne chance.

C’est le lendemain qu’Aline, 79 ans, a de nouveau parlé à son fils pour lui raconter l’histoire. Ce dernier est alors furieux et regrette amèrement d’avoir quitté les lieux trop tôt, alors que sa mère le lui avait suggéré. En fait, la voiture de 21 ans n’avait que 93 000 km au compteur. Elle n’avait parcouru que 42 000 km en 17 ans, ne servant essentiellement qu’aux courses de Madame. Sinon, elle était toujours transportée par quelqu’un d’autre, car elle n’aimait pas conduire.

Netcarshow/Nissan

Son fils me dit que non seulement la voiture avait un faible kilométrage, mais qu’elle était en meilleur état que sa propre BMW 2021, confiée à sa mère par un mécanicien véreux qui, selon toute vraisemblance, était responsable de ce stratagème. En effet, Aline avait négligé de dire à son fils que la référence au garage où ils s’étaient rendus provenait d’un dépliant publicitaire déposé sur le pare-brise de la voiture, dans ce fameux parking du centre commercial. , le même jour… On soupçonnait donc sans preuve, le mécanicien d’avoir lui-même ou par l’intermédiaire d’un autre malfaiteur, volé le pot d’échappement, pour ensuite hameçonner la dame qui s’est jetée dans la gueule du loup.

Le garage ayant été fermé le lendemain de l’incident, survenu un vendredi, c’est donc lundi matin vers 8h30 que le fils d’Aline s’y est présenté pour obtenir des explications. Le mécanicien, soudain antipathique, explique au fils que la voiture avait déjà été envoyée dans une déchetterie, et qu’il n’avait plus de temps à perdre. Ce dernier aurait alors quitté les lieux, après s’être fait montrer la porte, pour se rendre accompagné de sa mère dans un bureau de la Société de l’assurance automobile du Québec. Sur place, il a été informé que la voiture avait été vendue vendredi à une société à numéro, puis revendue le même jour à un tiers. C’est à ce moment-là qu’Aline et son fils réalisent qu’ils s’étaient littéralement fait voler cette Altima. Une voiture sans grande valeur marchande, mais qu’elle aimait encore aujourd’hui.

Au mieux, cette Nissan de 93 000 km aurait pu être revendue 4 000 $, peut-être 5 000 $, compte tenu de son état. Pourtant, le fils d’Aline (dont je ne connais pas le prénom) croit plutôt à la théorie de l’export, la page Facebook du garage en question informant que des véhicules de marques japonaises et américaines y sont achetés pour l’export. . Bref, une astuce de la pire espèce. Mais il semble qu’à ce stade, il n’y avait rien à faire. Même la police aurait prétendu qu’il était trop tard, car la dame a signé et vendu sa voiture de son plein gré, sans pouvoir non plus prouver ce qu’elle disait. Morale de l’histoire : si vous avez subitement un problème mécanique et que par « hasard » un dépliant est collé sur votre pare-brise vous dirigeant vers un garage sans banderole, méfiez-vous. C’est sans aucun doute un stratagème de la pire bassesse.

 
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