Qui est Mélanie Berger, cette femme de 102 ans au parcours exceptionnel qui portera la flamme olympique ? – .

Qui est Mélanie Berger, cette femme de 102 ans au parcours exceptionnel qui portera la flamme olympique ? – .
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A 102 ans, Mélanie Berger-Volle portera le plus haut possible la flamme olympique, malgré son épaule fragile, au nom des valeurs d’amitié entre les peuples qu’elle a défendues pendant la Résistance.

« Femme de l’ombre » pendant l’Occupation, elle n’en revient toujours pas d’avoir été choisie par le département de la Loire et la mairie de Saint-Etienne pour éclairer la ville lors de l’étape de la flamme qu’elle la portera le 22 juin, avant la Jeux Olympiques (26 juillet-11 août) et Jeux Paralympiques (28 août-8 septembre) à Paris.

Si le poids de la torche l’inquiète un peu, pas question de refuser : « J’ai toujours aimé le sport », explique cette femme élancée, qui marchait jusqu’à récemment une heure chaque jour.

Grand-mère de la gymnaste Emilie Volle, qui a participé aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996, elle se veut aussi un symbole pour les femmes « qui se sont battues pour faire du sport comme les hommes ».

« Mon idéal a toujours été d’unifier le monde », confie le centenaire. “Et les Jeux olympiques sont le moment idéal pour faire connaissance avec d’autres êtres humains.”

Née en Autriche en 1921 dans une famille ouvrière juive, Mélanie Berger débute le militantisme dès l’adolescence au sein d’un groupe d’extrême gauche. “Nous étions athées et quand j’ai commencé à me battre, ce n’était pas pour des raisons religieuses, c’était politique”, souligne-t-elle. “Je suis contre toutes les dictatures.”

Après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie en 1938, elle quitte son pays, passe par la Belgique et arrive en , à Paris au printemps 1939, déguisée en garçon.

« Maltraité »

Lorsque la France entre en guerre, tous les Autrichiens, même les réfugiés, sont considérés comme des ennemis et les autorités les mettent dans un train en direction d’un camp près de Pau.

“A la gare de Clermont-Ferrand, j’ai sauté” du wagon, se souvient-elle. Les autres filles n’osent pas la suivre. “Ils n’étaient pas politiques, ils ne savaient pas ce qu’était un camp.” Le jeune militant est bien conscient, au contraire, que « quand on a une chance, il ne faut pas la laisser passer ».

En 1940, elle se retrouve à Montauban, où commence à se reformer un groupe de militants trotskystes dont elle faisait partie avant la guerre. « Avec mon nom à consonance française, j’ai loué un appartement dans une maison délabrée, et à partir de là, nous avons pu commencer à travailler. »

Discrètement, le groupe rédige et distribue des tracts en allemand destinés à refouler les soldats du Reich.

En janvier 1942, la police fit une descente dans cette maison et elle fut arrêtée. Lors des interrogatoires, « j’ai été maltraitée, les hommes m’ont battue », raconte-t-elle pudiquement. « J’ai eu quelques séquelles, mais je suis toujours là !

Après 13 mois de détention à Toulouse, elle est transférée aux Baumettes à Marseille. Des membres de son groupe, ainsi que des résistants français, préparent alors sa fuite.

« Non » au nazisme

Le 15 octobre 1943, ils viennent la chercher, accompagnés d’un soldat allemand acquis à la cause, alors qu’elle est hospitalisée pour un ictère.

«Je me suis échappée en chemise de nuit», rit-elle encore.

Une fois rétablie, elle fait campagne jusqu’à la Libération sous de fausses identités.

Après la guerre, elle épouse Lucien Volle, également résistant qui participa à la libération du Puy-en-Velay. Ensemble, le couple commence à se consacrer à un travail de mémoire.

«Nous avons continuellement eu du mal à expliquer, non pas ce que nous avions fait, mais pourquoi nous l’avions fait», souligne Mélanie Volle-Berger.

Elle a depuis reçu de multiples décorations, dont la Légion d’honneur. «Je n’ai pas fait grand-chose», estime-t-elle. “Mais j’ai dit ‘non'” au nazisme.

Aujourd’hui très inquiète du retour des extrêmes en Europe, elle espère que les jeunes sauront à leur tour défendre la démocratie. Et malgré son grand âge, elle compte bien profiter des pour faire résonner son message. “Je voulais changer le monde et je veux toujours le changer.”

Mélanie Berger-Volle Jeux Olympiques 2024 Jeux de Paris

 
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