« Cela aurait été un véritable gâchis d’arrêter de jouer au football »

« Cela aurait été un véritable gâchis d’arrêter de jouer au football »
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Je dois dire que j’ai été surpris car je pensais recommencer avec le noyau professionnel, ne serait-ce que pour me préparer ou au moins pour me juger. Le club a vu les choses différemment. J’ai ensuite essayé de trouver des solutions et des opportunités en Belgique et à l’étranger. Mais pour X raisons, cela n’a pas eu lieu.

Vous avez joué quelques matches avec l’équipe B en Nationale 1. Comment avez-vous vécu cette période ?

Au début, j’y ai effectivement disputé quatre ou cinq matches (NDLR : en septembre et octobre 2023). Je dois dire que j’ai repris goût au football de compétition, même si c’était deux niveaux plus bas. Mais, sur le terrain, j’ai reçu beaucoup de coups. Et aussi beaucoup d’insultes venant des tribunes. Je comprends que tout cela fait partie du football mais ce n’était pas possible de continuer ainsi. A un moment donné, on a discuté avec Faris Haroun (NDLR : l’entraîneur anversois U23) et on a décidé qu’il valait mieux laisser jouer les jeunes.

A aucun moment n’y a-t-il eu de tentative de médiation avec le club ?

Il n’y a jamais eu de dialogue avec la direction, ni avec l’entraîneur Mark Van Bommel. Il y a eu juste une période en janvier et février, pendant laquelle je suis revenu m’entraîner avec le groupe A. L’information n’a jamais fuité et le club n’en a jamais communiqué.

Est-ce que ça t’a quand même fait du bien ?

Oui, surtout mentalement. Parce que je me sentais vraiment bien physiquement, même après avoir passé plusieurs mois avec des jeunes. Cela m’a rassuré, car je me suis dit que je n’avais rien perdu et que je pouvais encore faire de grandes choses.

Comment vous entretenez-vous physiquement maintenant ?

Après cette période, je suis revenu au noyau B. Je continue de m’entraîner tous les jours de la semaine, même si j’y vais parfois les pieds en plomb. La seule différence c’est que je suis libre le week-end (rires). J’ai un programme adapté que le préparateur physique de base A m’a donné. Je le suis attentivement, en complément des entraînements. Maintenant, je pense à moi. Je me prépare pour les prochaines échéances. En tout cas, mon corps n’est pas endommagé, je me sens en forme. Honnêtement, même si je n’ai pas joué un match depuis plus d’un an, je pense toujours que je suis au niveau de la Division 1.

Physiquement, tu te sens très bien. Mais c’est surtout mentalement que c’était plus compliqué.

Être rejeté et n’avoir aucune explication n’était pas facile tous les jours. C’est comme si Anvers jouait avec la carrière d’un joueur professionnel. C’était difficile d’être traité de cette façon. Le club a essayé de me faire craquer. Mais j’ai tenu bon et cela me rendra plus fort. Je suis satisfait des capacités mentales dont j’ai fait preuve. La plus grande récompense que j’aurai sera de revenir sur le terrain et de prouver que je ne suis pas mort en tant que footballeur professionnel.

Quelle était l’importance de votre partenaire et de vos enfants pendant cette période ?

J’ai toujours essayé de séparer le privé du professionnel, même si ce n’était pas facile. Ils m’ont vu souffrir et ont évidemment joué un rôle important. Parce qu’ils étaient toujours là pour moi quand je n’allais pas bien. Évidemment, je ne sais pas si mes enfants ont tout compris à ma situation, mais ils ont toujours été agréables. Je les remercie pour cela. Et c’est aussi pour eux que je veux me battre jusqu’au bout.

Cela veut-il dire qu’à aucun moment vous n’avez pensé à tout jeter ?

L’idée d’arrêter m’a traversé l’esprit. Il y a eu des moments très compliqués. Comme le dernier jour du mercato en janvier où je me suis effondré car je savais que j’allais devoir rester encore quelques mois à Anvers. Mais j’ai pu compter sur des personnes positives autour de moi, me disant que j’avais encore le niveau. Cela aurait été un véritable gâchis d’arrêter de jouer au football. Avec la mentalité que j’ai maintenant, j’aurais regretté de finir là-dessus. Tout cela décuple ma motivation. Certes, j’ai passé de très belles années à Charleroi. Mais je pense que mes meilleures années sont encore devant moi.

Avez-vous déjà des contacts, plus ou moins avancés, en vue du prochain mercato ?

Pour le moment, il n’y a aucune piste. Maintenant, nous allons commencer à travailler. Avec l’idée de trouver un projet solide et stable. Je suis ouvert à tout. Que ce soit en Division 1 ou même un niveau inférieur. Je ne suis pas difficile parce que je sais aussi d’où je viens après une longue période de lutte. Ce que je souhaite avant tout, c’est retrouver le plaisir de jouer au football, m’épanouir dans un club. J’espère juste que cela se concrétisera le plus rapidement possible, afin que je puisse être soulagé mentalement et aussi savoir à quoi m’attendre pour l’été. Je sais qu’il est encore tôt, car la saison n’est pas terminée. Dans un mois et demi, on verra les choses plus clairement.

Vous êtes un véritable produit du Pays Noir. Vous vous êtes entraîné avec les Zèbres, avant d’intégrer l’équipe première et de devenir un visage incontournable. Avec plus de 200 matches professionnels sous la veste Carolo, principalement entre 2015 et 2021. Qu’est-ce que ça fait de voir le Sporting dans son état actuel, devoir passer par des playdowns pour se maintenir ?

Forcément, c’est compliqué pour moi de voir Charleroi souffrir ainsi. Mais en toute honnêteté, je pense que le club va rester en Division 1, même si c’est dommage de devoir passer par les playdowns. Je suis revenu à Mambourg deux ou trois fois cette année, à chaque fois que le Sporting gagnait. Mais c’est vrai que c’est frustrant de voir une telle situation.

Malgré tout ce qu’il a apporté au Sporting, Felice Mazzù a été licencié par le club avant les playdowns. Était-ce inévitable, même pour Felice ?

C’est difficile de juger car le groupe présent cette saison n’est plus semblable à celui que j’ai connu avec Felice. Pour un étranger, c’est compliqué parce que je ne connaissais pas les relations qu’il y avait avec le groupe, le staff. Après, connaissant Felice, je suis convaincu qu’il a tout donné jusqu’au bout pour redresser le club. Je n’en doute pas une seule seconde.

Le Sporting de 2024 est-il encore similaire à celui de 2021, à votre départ ?

Non je ne crois pas. Dans l’esprit, chez l’athlète, en tout. Je ne reconnais pas le Charleroi que j’ai connu.

Vous travaillerez pour trouver un nouveau défi dans les mois à venir. Si Mehdi Bayat vous appelait cet été, que feriez-vous ?

Déjà, je lui réponds… (il rit). Plus sérieusement, tout le monde connaît mon attachement à Charleroi, c’est ma ville, mon club. J’ai toujours tout donné pour Charleroi. Après, si le club revient vers moi, ce serait difficile de dire non.

 
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