Les Boxers de Bordeaux en finale, ou quand l’alchimie d’un groupe fait des miracles

Les Boxers de Bordeaux en finale, ou quand l’alchimie d’un groupe fait des miracles
Descriptive text here

La qualification des Boxers de Bordeaux pour la finale de la Ligue Magnus, qui débute ce vendredi contre Rouen, a le charme fou de ces événements qui donnent toute la saveur au sport, quand un élément d’irrationnel vient bousculer l’évidence et exacerber la émotions. Autant être clair d’emblée : tout le monde attendait une finale Rouen – Grenoble, les deux mastodontes de l’élite, dans un sport où il est si difficile de bousculer la hiérarchie. Pensez-y donc : dans le meilleur des sept matchs prévus à chaque niveau, le plus fort intrinsèquement finit inévitablement par imposer sa loi.

Mais tout cela était-il finalement si inattendu ? Si l’on regarde de plus près la saison bordelaise, leur irrésistible montée en puissance au terme d’un automne désastreux, accélérée un peu plus lors des barrages dantesques pour accéder à la finale (12 matches joués) ne pouvait qu’aboutir sur ce dossier. Stéphan Tartari, directeur général du club, le résume enfin avec une expression dont la poésie sied bien à ce groupe solaire : « On a l’impression que cette année, les planètes étaient alignées. »

“Conscience”

Ou que les Boxers, les voyant si proches, travaillaient à les repositionner, se faisant confiance pour mener à bien leur tâche. Thierry Parienty, le président des Boxers, le voit de par son poste volontairement écarté du groupe. « La confiance est venue au fur et à mesure que le championnat avançait. On a eu des débuts difficiles, on est resté longtemps 11e. Et puis à un moment donné, il y a eu une prise de conscience collective du potentiel de l’équipe. C’est peut-être arrivé lors de notre victoire à Anglet en octobre, alors qu’on visait vraiment la victoire (en Coupe de France, 3-1, NDLR). Ce fut le début d’un revirement et à partir de là, le groupe joua de mieux en mieux. »

Les investisseurs québécois vont atteindre une nouvelle dimension

Début janvier, l’arrivée prochaine d’un trio d’investisseurs québécois dans la capitale des Boxers de Bordeaux a fait beaucoup de bruit. Il faut dire qu’il est composé de Jean Bédard, propriétaire de la chaîne de brasseries sportives La Cage, de Jacques Tanguay, ancien président des Remparts de Québec, et surtout de l’ancien gardien Patrick Roy, star de la LNH, la ligue professionnelle du Nord. L’Amérique, dans les années 1990. “Ça va nous aider au très haut niveau, sur le développement de la performance et ce sera un très gros soutien dans le recrutement de jeunes talents”, se félicitait alors Thierry Parienty avec pour objectif de franchir un nouveau cap. S’il assure ne voir aujourd’hui aucune relation de cause à effet sur la saison extraordinaire des Boxers, sous la forme d’un quelconque regain de motivation, il est certain que ces excellents résultats ne peuvent que ravir ces nouveaux investisseurs.

Cette première partie de saison difficile, contrariée par les blessures et les revers, Olivier Dimet, l’entraîneur bordelais, l’évoque forcément lorsqu’il souhaite souligner l’état d’esprit remarquable de son groupe, soudé par une complicité. à travers la sueur et l’adversité, en insistant sans relâche sur l’aspect humain sans lequel nous accomplissons peu de choses. Joueur des Boxers depuis huit saisons, l’attaquant Julien Guillaume marche dans les traces de son entraîneur. « Nous avons vu une progression constante de la part de l’équipe. Les débuts ont été compliqués car il y avait beaucoup de nouveaux joueurs, les blessures ne nous ont pas épargnés. Mais au final, ça nous a permis de créer le groupe parce qu’on savait qu’on n’avait pas le choix et qu’il fallait se battre les uns pour les autres pour s’en sortir. Nous avons tous beaucoup travaillé dans la bonne direction. »

“Nous le méritons”

Les barrages et l’incroyable série des quarts de finale face à Marseille ont fini de consolider ce qui restait à solidifier. « Le match 7 contre Marseille (en quart, NDLR) a été un tournant. On était menés, on n’y arrivait pas, et il y a eu cette égalisation à quatre minutes de la fin… Et le but en or en prolongation… La patinoire a explosé, je n’avais jamais vu ça ! On sentait que tout le monde se disait : « voilà, c’est fait ! Nous sommes à la moitié ! Le contrat est rempli ! Mais en fait, nous n’avions rien gagné et les joueurs ont réalisé qu’ils avaient le potentiel pour aller plus loin », raconte Stéphan Tartari. Ce qui met fin au débat : « si nous sommes en finale, ce n’est peut-être pas un hasard : c’est parce que nous le méritons. »

« L’équipe a progressé de match en match, alors que l’intensité était énorme. Elle a su jouer avec sa tête pour gérer les moments faibles et les moments forts, confirme Thierry Parienty. Ce qui est remarquable, c’est que ce groupe apprend très vite. » Et qu’il continue de progresser, alors que la saison touche à sa fin. « Est-ce que quelque chose peut nous arrêter ? Je ne sais pas… » se demandait honnêtement Julien Guillaume à la veille du match 5 de la demi-finale contre Grenoble. Une qualification plus tard, et alors que les Boxers de Bordeaux ont brisé le plafond de verre qui les contraignait jusque-là, la question se pose plus que jamais.

Le final

Pour être sacré champion de France, il faut remporter quatre victoires, pour un maximum de sept confrontations. Les deux premiers matches auront lieu à Rouen ce vendredi à 20h30 et samedi à 21h. Les deux prochains auront lieu à la patinoire de Mériadeck, mardi 9 avril et mercredi 10 avril à 20h30. Si nécessaire, l’autre les confrontations auront lieu le samedi 13 avril à Rouen, puis le lundi 15 avril à Bordeaux, et enfin le mercredi 17 avril de retour en Normandie.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Résultats du repêchage de la LCF 2024 – Kevin Mital avec les Argonauts