Pourquoi les prix des Ehpad publics et associatifs risquent d’augmenter

Pourquoi les prix des Ehpad publics et associatifs risquent d’augmenter
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© Illustration Capital / Adobe Stock

– En 2025, les prix pourraient augmenter dans les Ehpad publics et associatifs.

Après un parcours législatif semé d’embûches, la loi pour bien vieillir vient d’être adoptée ce mercredi 27 mars. après un dernier vote favorable du Sénat. Il comprend plusieurs mesures telles que la création d’un service public départemental de l’autonomie voire des dispositions pour lutter contre maltraitance. Même si cette proposition ne figurait pas dans le texte original, les sénateurs ont ajouté la possibilité pour que les Ehpad publics et associatifs (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) augmentent leurs tarifs.

En détails, article 10bis de la loi prévoit, pour les établissements hébergeant des résidents éligibles à l’aide sociale, dont le tarif d’hébergement est financé par les départements, de ajuster les prix pour les autres résidents. Aujourd’hui, dans ces établissements, les tarifs journaliers pour les résidents éligibles aux aides sociales comme pour les autres sont fixés par le département. Et, chaque année, ces mêmes départements déterminent un taux de hausse des prix que les établissements ne peuvent dépasser, sauf dérogation. “Le drame, c’est que l’année dernière, ces taux étaient inférieurs à l’inflation”, regrette Pascal Champvert, président de l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées). Résultat : à mesure que les prix continuaient de grimper, les dirigeants se retrouvaient sans marge de manœuvre financière. Et un bon nombre d’établissements sont actuellement en déficit.

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Une hausse des prix plus forte

Problème, sauf dérogation accordée par le département, même en cas de difficultés financières, les établissements ne peuvent pas aller au-delà du taux de majoration autorisé. La loi Bien Vieillir change la donne puisque les Ehpad privés et associatifs pourront, à partir du 1er janvier 2025, dépassent ces taux. Le texte met cependant garde-corps. « La différence entre les tarifs fixés par l’établissement et les tarifs de l’aide sociale ne peut excéder un pourcentage fixé par décret »précise l’article de loi.

Aider les établissements à sortir financièrement la tête de l’eau passera donc par une augmentation des prix pour les résidents. Ce que justifient les pouvoirs publics. « N’est-il pas cohérent qu’en fin de compte, les habitants et leurs familles participent à la hausse des charges pour peu qu’elle soit réglementée et raisonnable »» s’interroge Olivier Richefou, président de la Mayenne et vice-président de l’Assemblée des départements français chargés de la vieillesse.

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Une solution perçue comme un moindre mal. “Nous demandons la mise en place d’une grande allocation d’autonomie versée par la solidarité nationale afin de contribuer à payer le coût d’une implantationse souvient Pascal Champvert. Mais comme il ne voit pas le jour, pour maintenir la qualité du service, il vaut mieux que les personnes âgées et leurs familles paient un peu plus. Nous sommes pragmatiques, il justifie.

De son côté, le gouvernement ne l’a pas vu de cet oeil et s’est opposé à la mesure lors des débats parlementaires. Lors des discussions au Sénatfin janvier, la ministre du Travail, de la Santé et de la Solidarité, Catherine Vautrin, mettait en garde contre les risques d’une telle mesure : « À partir du moment où nous instaurons un système de complément de loyer systématique dans les Ehpad pour les résidents qui ne bénéficient pas de l’aide sociale au logement en fonction de leurs ressources, cela signifie que nous ciblons les personnes solvables qui, donc, seront accueillies dans les Ehpad. et que nous n’aurons plus de solutions d’accueil pour les personnes les moins solvables.elle a regretté.

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Vers des tarifs selon les revenus ?

Si les établissements pourront décider de hausses de prix plus importantes, la loi leur permet également de fixer prix journaliers différents en fonction des revenus. « C’est une possibilité qui existe déjà mais, à ma connaissance, elle n’est pas largement pratiquée.reconnaît Olivier Richefou. Cela suppose qu’un directeur d’établissement ait accès à des informations dont il ne dispose pas en théorie., il ajoute. En effet, sauf pour demander l’aide sociale, les résidents ne communiquent pas leurs ressources aux directeurs d’établissement. « Et il faut savoir ce que l’on prend en compte, uniquement les revenus ou le patrimoine également »interroge le président du département.

Dans le cas de tarifs fixés en fonction des revenus, comme cela se pratique par exemple dans les cantines scolaires, cette information devra alors être fournie. « Nous ne souhaitons pas cela à l’AD-PA. Nous ne voulons pas ajouter un système bureaucratique à un secteur déjà terriblement bureaucratisé.», estime Pascal Champvert. Cette possibilité sera laissée à la décision de l’établissement.

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