nécroses, décès… faut-il s’inquiéter de la hausse des cas d’infections ? – .

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l’essentiel
Les autorités sanitaires japonaises s’inquiètent d’une augmentation croissante des cas d’infection à Streptococcus A. On estime que la maladie est mortelle dans un cas sur trois. Le Dr Robert Sebbag, infectiologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, revient sur ces infections.

Depuis janvier, l’archipel japonais a enregistré un nombre record d’infections à streptocoques du groupe A, mortelles dans environ un tiers des cas. Quel regard portez-vous sur ce qui se passe au Japon ?

Robert SEBBAG : Cette bactérie est très connue des scientifiques et on ne sait pas vraiment pourquoi, tout d’un coup, il y a eu ce problème au Japon.

Que sait-on de cette bactérie ?

C’est ce que l’on appelle le « streptocoque A bêta-hémolytique » : c’est une bactérie qui est généralement responsable d’amygdalites bénignes, très souvent chez l’enfant. Cette bactérie peut également être à l’origine de ce qu’on appelle « l’impétigo », une infection bactérienne de la peau, des taches purulentes que l’on retrouve généralement sur le visage. La bactérie peut également être responsable de la « scarlatine », une maladie encore souvent infantile, qui provoque de la fièvre et des petits boutons sur la peau.

Existe-t-il des cas de maladies plus graves ?

Chez certaines personnes, le Streptocoque A peut en effet provoquer une nécrose : la bactérie va détruire la peau et les muscles. C’est ce que l’on appelle en médecine « fasciite nécrosante ». Dans cette situation, il semble en réalité que la bactérie mange la chair. Ces symptômes peuvent être accompagnés de fièvre, de douleurs intenses et d’un gonflement rouge douloureux pouvant se propager.

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Cette bactérie peut également provoquer un choc septique : une fois attaquée dans la chair, elle peut passer dans la circulation sanguine, entraînant la mort dans certains cas. Cela concerne principalement les personnes à risque, ce n’est pas quelque chose de courant.

Quelles sont les personnes susceptibles de développer une forme grave d’infection par cette bactérie ?

Il y a en effet des personnes à risque, ce sont généralement des patients qui ont un système immunitaire déficient. Les personnes qui souffrent de diabète peuvent être sujettes à des infections graves, avec nécrose.

“Je n’ai pas vu le phénomène exploser”

Comment se transmet-il ?

Le streptocoque A est ce que l’on appelle un « germe commensal » : c’est une bactérie qui vit principalement de déchets trouvés à l’extérieur de nos tissus, comme dans les selles, sur notre peau, ou encore dans la gorge en cas d’infection. Ce germe se transmet principalement par gouttelettes, lorsque l’on éternue ou parle par exemple. Cette bactérie peut également infecter une plaie et provoquer une sorte de nécrose et une perte de chair.

Faut-il s’inquiéter de ce qui se passe au Japon ?

Il faudrait effectivement regarder ce qui se passe sur les îles japonaises, et s’intéresser au profil des populations touchées. En France, les autorités sanitaires observent une hausse des infections par cette bactérie depuis septembre 2022, dans un contexte de forte circulation de virus respiratoires. Dans mon service d’infectiologie, je n’ai pas vu le phénomène exploser.

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Nous devons garder à l’esprit que nous sommes face à une nouvelle épidémie et qu’elle n’a absolument rien à voir avec le Covid-19. Il faut calmer le jeu, nous n’avons pas de nouvelle bactérie devant nous. C’est quelque chose que nous savons bien : les infections à streptocoque A sont aujourd’hui quelque chose qui se soigne bien ! Nous disposons aujourd’hui d’antibiotiques qui restent très efficaces, lorsque le streptocoque A est à l’origine d’une amygdalite bactérienne par exemple.

 
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