L’Union européenne est le fil conducteur de la carrière de ce haut fonctionnaire de 48 ans, originaire de Bruxelles. Après avoir effectué un diplôme d’études complémentaires en affaires européennes, obtenu après un diplôme de Sciences Po, à l’UCLouvain, Theodora Gentzis rejoint les Affaires étrangères en tant qu’intérimaire en 2000. Au département Europe pour, déjà, préparer une présidence belge, celle de 2001. “J’étais la petite main qui prend des notes en restant silencieuse dans un coin, qui écoute et qui apprend”, rembobine-t-elle. “Nous avons préparé durement toute une présidence. Et puis, à partir du 11 septembre (et les attentats qui ont touché les Etats-Unis, NDLR), les choses ont complètement changé et l’ordre du jour a dû être réajusté »se souvient Theodora Gentzis.
Voici le programme de la présidence belge du Conseil de l’Union européenne
Elle est ensuite nommée aux Affaires étrangères où elle continue de creuser le sillon européen. Lors de la présidence de 2010, elle était, toujours à la DGE, coordinatrice pour les questions liées à l’élargissement – la Croatie s’apprête à adhérer à l’Union, l’adhésion de la Turquie n’est pas encore un mirage. En 2014, le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR) l’invite à rejoindre son cabinet en tant que conseillère. Theodora Gentzis y restera trois ans, avant de revenir « à la maison mère », la DGE, et de passer l’examen qui lui permet d’en reprendre la direction.
Les deux louent »son intelligence » Et “sa capacité de travail ». Une voix murmure : « CCe n’est pas une personne très ronde. Un autre ajoute, avec un brin d’ironie : «On voit que cela ne vient pas de la voie diplomatique”avant d’utiliser pour le qualifier l’expression « sévère, mais juste ». La tâche de l’administration qu’elle dirigeait jusqu’il y a peu est de coordonner la position des entités belges, fédérales et fédérées, pour que la Belgique parle d’une seule voix sur la scène européenne – lorsque cela s’avère impossible, le représentant belge au Conseil s’abstient. “Est-ce facile? C’est clair qu’il y a des discussions intéressantes »euphémise-t-elle, lorsqu’il s’agit de s’entendre sur les positions de toutes les entités belges et de tous les partis qui composent les différents gouvernements – c’est-à-dire tous, sauf le Vlaams Belang et le PTB.
Cet été, des articles de presse sont parus sur le fait que le réalisateur par intérim du SPF Affaires étrangères avait échoué à deux reprises au test dit de la « boîte aux lettres », ce qui a empêché sa nomination. L’examen a depuis été modifié, ce qui a conduit à écrire que le MR protégeait l’un des siens, ce que réfute Mme Gentzis, ainsi que le ministre Lahbib. “Oui, cela lui a profité, mais cela a aussi convenu à d’autrespoints un initié. De plus, il aurait été absurde que cette épreuve bloque quelqu’un qui avait déjà fait ses preuves à ce poste. ».
Les fonctions de Theodora Gentzis laissent peu de temps aux loisirs. “Famille et lecture” sont les refuges de cette mère de trois jeunes adultes, ainsi que «la montagne, où je m’échappe dès que je peux ».