© Iconsport
Auteur d’une solide première partie de saison (5ème), le promu poitevin accueille Bordeaux ce samedi à 18h00. Après deux matches reportés, Poitiers va enfin pouvoir lancer son année 2025 à domicile. Le président du club, Philippe Nabe, revient sur fin 2024 et le projet du club de la ville aux 100 clochers.
WebGirondins : quel bilan tirez-vous de cette première partie de saison ?
Philippe Nabe : Sur le plan sportif, c’est une réussite, mais ce n’est pas une fin en soi. Alors, s’il faut faire un bilan de mi-saison, il est évidemment satisfaisant. Mais il ne faut pas s’endormir, la deuxième partie de saison sera encore plus décisive et il faudra être présent pour tenir sur le long terme. L’objectif de la saison reste à maintenir, mais je tiens à dire qu’en fonction de l’évolution du championnat et du classement, nous réajusterons nos objectifs.
« Accueillir Bordeaux nous oblige à faire davantage de travail en termes de sécurité »
Accueillir les Girondins de Bordeaux est-il un défi organisationnel supplémentaire ?
Cela demande plus de travail. Nous ne sommes pas habitués à gérer un tel flux. Il y a déjà un assez grand nombre de supporters. Nous attendons des supporters de partout. Et puis il y a le contexte relationnel entre les deux groupes de supporters.
Cela nous oblige à faire davantage de travail en termes de sécurité. Nous travaillons dur avec les bénévoles, la préfecture, la Mairie. Les deux préfectures de Gironde et de Vienne sont liées.
Comment définir le contexte sportif de la ville de Poitiers à forte concurrence (volley, basket) ?
Le contexte n’est pas toujours favorable, car les collectivités locales ont de moins en moins d’argent. Les partenaires privés sont partagés entre les sports de haut niveau que sont le basket et le volley, mais aussi le football. Le contexte n’est aujourd’hui pas tout à fait favorable en raison d’une forte concurrence des clubs professionnels sur les partenariats privés.
On fait avec, mais c’est vrai qu’il y a un énorme potentiel. C’est une grande ville de province et on aime le football. Et c’est un point important sur lequel nous essayons de nous appuyer. Les gens aiment vraiment le football à Poitiers et cela faisait longtemps qu’on ne leur avait pas donné un niveau adéquat, digne de la ville. On le voit contre les Girondins de Bordeaux ce week-end, le stade sera plein. Le potentiel est là, mais cela prend du temps. La montée vers la N2 nous a aussi aidé.
Une ville comme Poitiers, quand on regarde la taille de cette ville, sa situation géographique, c’est une ville qui doit au moins être au statut National à long terme.
« Au niveau de notre formation pour pouvoir prétendre à un statut fort en région Nouvelle-Aquitaine, nous aurons besoin d’une équipe de jeunes au niveau national.
Le centre de formation pourrait-il aussi être une direction que pourrait prendre le club ?
C’est la direction que nous avons prise depuis un moment, en investissant dans la formation. On le voit dans notre effectif, nous avons beaucoup de jeunes qui sont formés au club avec des vétérans qui ont joué à ce niveau ou au-dessus. Nous devons fonctionner comme ça.
-Parce que si on ne fonctionnait pas comme ça, il faudrait entrer en concurrence financière avec les grands clubs de N2 et on n’a pas cette possibilité. Et même si à l’avenir, il faut évoluer à un niveau supérieur, ce sera l’orientation de s’appuyer sur la formation et la jeunesse.
Le fait qu’il n’y ait plus de centre de formation en Nouvelle-Aquitaine après les chutes de Bordeaux et Niort cet été impacte-t-il votre club ? Sur l’attrait que pourrait avoir la région en matière de football ?
Le premier problème, c’est que nous n’avons pas d’équipe de jeunes au niveau national (U17 ou U19). Alors, attirer est plus compliqué. Au niveau de notre formation pour pouvoir prétendre à un statut fort dans la région Nouvelle-Aquitaine, nous aurons besoin d’une équipe de jeunes au niveau national.
Mais aussi avoir la première équipe qui pourra monter d’un niveau dans le futur. Cela nous permettrait de pouvoir former des jeunes qui aspirent à jouer à un haut niveau. Aujourd’hui, nous perdons nos jeunes trop tôt. Ils vont dans un centre de pré-formation à 13-14 ans. Mais pour ceux qui restent. Quand on était en N3, on les faisait voler par des clubs de N2 ou de National.
Si nous parvenons à rester un club de N2 ou, à l’avenir, un club de National, cela nous permettra d’aller plus loin dans la formation.
Le club a connu quelques difficultés financières par le passé. Quelle stratégie a été mise en place pour conserver une certaine stabilité dans un championnat où les revenus sont quasi inexistants ?
Comme tout club sans revenus comme les droits TV, on tire un peu la langue pour joindre les deux bouts. Et cela peut créer des problèmes de trésorerie à un moment donné de la saison. Alors, aujourd’hui, on travaille avec un matelas de sécurité pour se donner un peu plus d’oxygène dans la gestion quotidienne.
Nous n’avons pas 36 000 solutions à notre niveau. Les collectivités locales doivent nous soutenir et les partenariats privés (mécénat, mécénat) doivent croire en notre projet. Ce sont les deux entrées principales dont nous disposons en tant que club. Et si on n’a pas ça, c’est très difficile d’exister en N2, car ce sont de gros budgets.
Quel est le coût estimé pour une saison en N2 ?
On est aux alentours de 950 000 euros au Stade Poitevin.
Nathan Hanini
A lire >> Entraînement : sans Andy Carroll, blessé, les Girondins se préparent avant Poitiers