L’Allemagne veut autoriser ses forces armées à abattre les drones suspects volant à proximité de sites sensibles

L’Allemagne veut autoriser ses forces armées à abattre les drones suspects volant à proximité de sites sensibles
L’Allemagne veut autoriser ses forces armées à abattre les drones suspects volant à proximité de sites sensibles

Alors qu’elle vient d’annoncer la création prochaine, au sein du Heer [forces terrestres]une nouvelle division dédiée à la sécurité intérieure [la « Heimatschutzdivision », ou HSchDiv]la Bundeswehr n’est formellement pas autorisée à abattre des drones inconnus susceptibles de menacer les infrastructures critiques de l’Allemagne.

En effet, outre-Rhin, la lutte contre les drones incombe à la police dès qu’il s’agit de sites civils. Toutefois, à leur demande, la Bundeswehr peut apporter son soutien aux autorités civiles, à condition qu’elles ne disposent pas des moyens matériels et humains spécifiques à ce domaine. Mais il n’est pas autorisé à abattre un drone suspect.

Parallèlement, les vols de drones inconnus se multiplient autour des sites allemands sensibles. Y compris ceux de la Bundeswehr, qui a fait état d’une soixantaine d’incidents entre le début de la guerre en Ukraine et juin 2023.

Ainsi, en août, plusieurs vols non autorisés – et à « grande vitesse » – de la zone industrielle « ChemCoast Park » qui, située à Brunsbüttel [Schleswig-Holstein]abrite notamment un nouveau terminal GNL et une centrale nucléaire déclassée. Une enquête sur « des activités présumées d’agents à des fins de sabotage » est toujours en cours.

Le mois dernier, il a été signalé que des usines de l’industrie pétrochimique du sud de l’Allemagne avaient à leur tour été survolées par des drones, similaires à ceux observés à Brunsbüttel. Auparavant, le porte-avions britannique HMS Queen Elizabeth, alors qu’il faisait escale à Hambourg, avait été approché par un avion inconnu. Même chose pour la base aérienne de Ramstein, où se trouve le quartier général européen de l’US Air Force, ainsi que pour une usine du groupe Rheinmetall.

Et ce n’est pas encore fini. Le 13 janvier, les autorités allemandes ont annoncé qu’elles enquêtaient sur des survols non autorisés d’installations militaires et industrielles à Manching. [Bavière]où Airbus Defence & Space assemble l’avion de combat Eurofighter EF-2000 / Typhoon. L’affaire a été transmise à la police judiciaire bavaroise, sous la direction de l’Office de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme. [ZET].

Face à ce phénomène, l’idée de changer la législation fait son chemin outre-Rhin. “Nous avons constaté depuis l’invasion de l’Ukraine par Poutine que les drones sont de plus en plus utilisés”, a constaté Nancy Faeser, la ministre allemande. [démissionnaire] de l’Intérieur. Et d’en conclure qu’il fallait que la Bundeswehr soit autorisée à abattre ces avions. D’où un projet de loi qui sera prochainement présenté au Parlement.

« Les drones, en tant qu’outils d’espionnage et de sabotage, peuvent constituer une menace sérieuse, notamment pour nos infrastructures critiques. Les autorités policières développent constamment leurs moyens de détection et de défense contre les drones », a d’abord souligné le ministre allemand.

Cependant, étant donné que ces engins présentent des « caractéristiques de vol sophistiquées » et des « performances bien supérieures à celles des drones disponibles dans le commerce », la police allemande n’a pas toujours les moyens d’intervenir. Aussi, pour Mme Faeser, il est « nécessaire d’autoriser, dans la loi sur la sécurité aérienne, la Bundewehr à intervenir « en cas de dangers graves » et « notamment à abattre les drones volant illégalement ». Et « cela augmentera la protection de nos infrastructures critiques », a-t-elle soutenu.

« La condition préalable est que, compte tenu des circonstances, on puisse supposer qu’un drone est destiné à être utilisé contre la vie de personnes ou contre une installation critique, et que le recours à la force armée est le seul moyen d’éviter ce danger. » a-t-elle néanmoins précisé.

 
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