Nouveau look pour une nouvelle année, ou du moins pour miser sur la continuité pour Quentin Merlin. Crinière blanche et cheveux gominés en arrière étaient la norme pour l’ancien Nantais à son retour à la Commanderie le 31 décembre, une parure que Merlin l’Enchanteur n’aurait pas renié. Mais ce n’est pas la seule ressemblance entre les deux personnages, puisque depuis plusieurs semaines déjà, le piston olympien enchante à son tour le public en captivant son latéral gauche. Pourtant, le chemin est sinueux en ce début de saison pour l’espoir international français.
Grâce à l’attaque
Arrivé en Provence lors du dernier mercato hivernal en provenance de sa Loire Atlantique natale, Merlin a traversé plusieurs systèmes au gré des changements d’entraîneur. Mais c’est au sein du 3-5-2 concocté par Roberto De Zerbi depuis le déplacement à Lens en novembre dernier (1-3) que le natif de Pornic a le mieux exprimé son talent, au point de devenir “un joueur important pour cette équipe » selon le coach transalpin. Une marque de confiance affichée sur le terrain par le joueur de 22 ans face au Havre en délivrant deux passes décisives, près d’un mois après avoir inscrit son premier but sous la tunique olympienne contre Lille (1-1). Une poussée d’adrénaline à laquelle celui qu’on surnomme « Merlinho », comme il le confiait après le match contre les Dogues : « C’était un bon match. Je suis content de mon objectif, mais la fin est un peu frustrante. […] C’est une fierté et un honneur d’avoir marqué mon premier but sous ces magnifiques couleurs. Surtout au Vélodrome. »
Celui qui doit « avoir l’ambition de l’équipe de France »dit Roberto De Zerbi, s’épanouit pleinement dans les phases offensives. Lors du gros succès face au Havre, Merlin a même été le joueur qui a touché le plus de ballons dans la surface adverse avec six incursions. Cependant, ses erreurs défensives continuent de faire grincer des dents. Celui qui a été formé comme milieu de terrain avant qu’Antoine Kombouaré décide de le transformer lui-même en latéral le reconnaît de bonne foi : « Je dois concéder moins de vagues de mon côté, gagner plus de face-à-face, dans mon positionnement, dans mes orientations d’épaules pour gagner du temps. » Un manque de confiance parfois lorsqu’il se retrouve dans la dernière lame qui n’existe plus depuis le passage du système marseillais au 3-5-2 : « Dans ce système, comme j’ai l’axial gauche qui est plutôt du côté gauche, je sais que j’ai une couverture si je perds mon un-contre-un. Je sais qu’à quatre, si je perds mon duel, l’adversaire peut plus facilement arriver au but, a assuré Merlin en conférence de presse. Au pressing quand je suis piston, j’appuie sur le latéral ou l’ailier s’il est un peu plus bas, donc c’est juste une question de confiance, et ce rôle me convient bien, car je suis moins exposé défensivement. »
Une première partie de saison tronquée
Désormais bien implanté à De Zerbi ballel’ancien Nantais a vu son bon début de saison mis à mal par une blessure subie lors de l’entraînement avec les Bleuets en septembre. Un problème musculaire qui l’a mis sur le banc de touche pendant plusieurs semaines, avant que le nouvel enchanteur du Vélodrome ne revienne affronter son club formateur (1-2) avec une place de titulaire en jeu. Mais la suite fut moins linéaire. Lors de la gifle reçue contre Auxerre au Vélodrome (1-3) début novembre, l’arrière gauche marseillais, coupable d’un geste d’humour, a laissé échapper Gaëtan Perrin, passeur décisif sur le troisième but icaunais. Des errances défensives insupportables pour De Zerbi, qui estime que“Aucun joueur n’a la garantie absolue de jouer” et que les joueurs doivent « prouver qu’ils méritent de jouer. C’est donc en étant fidèle à ses idéaux que le technicien lombard a mis Merlin sur le banc, au profit d’Ulisses Garcia, bien que jugé indésirable à l’arrivée de De Zerbi, mais qui par son travail est peu à peu devenu une alternative crédible à ce poste.
Une place sur le banc contre Lens, puis une timide entrée contre Monaco, l’ancien Canari n’a trouvé grâce aux yeux de l’ancien entraîneur de Brighton qu’avec la blessure de Garcia, subie avant le match de championnat contre à Saint-Étienne. « Merlin est plus technique, un peu plus propre dans son jeu. Garcia est plus généreux et attentif, a expliqué De Zerbi lors de la conférence d’avant-match. Si Merlin s’améliore encore défensivement, il peut devenir un très grand joueur. Garcia mérite de jouer, mais Merlin reste un joueur titulaire dans ma tête. » Depuis cette diatribe, Merlin n’a jamais quitté le onze de départ, enchaînant quatre titularisations d’affilée, et a retrouvé une régularité tant offensivement que défensivement, même si le piston de 22 ans l’avoue honnêtement : « Je sais quelles sont mes lacunes défensivement et je travaille beaucoup dessus. »
L’OM porte un toast au Havre
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