La vie de chacun est parfois rythmée par des événements insolites. C’est également le cas d’une saison de football, comme celle du LOSC, marquée par la force d’un bracelet porte-bonheur. Narratif.
Quatrièmes au terme de l’exercice 2023-2024, ils se souviennent encore de son dénouement tragique lors d’une soirée au classement changeant contre Nice (2-2), les Dogues s’ont offert, malgré leur malheur, le droit de pouvoir encore rêver. d’atteindre la Ligue des Champions : le sommet du football européen.
Tempête traversée
Pour atteindre le Graal, encore fallait-il sortir vainqueur des tours préliminaires de la compétition, véritable coupe-gorge pour tous les clubs français dignes de ce nom. Pour preuve, l’AS Monaco était la dernière équipe à avoir réussi cet exploit. C’était en 2017. Il pouvait enfin compter sur un successeur avec le LOSC, qui parvenait, non sans mal, à faire face à des premières confrontations haletantes avec le Fenerbahçe SK de José Mourinho puis le Slavia Prague. A côté de ces chocs, les points s’accumulaient en championnat. Conquérants, les hommes de Bruno Genesio ont alors balbutié dans leur football. Tout a commencé à Prague où seule la qualification était un motif de satisfaction tant le résultat avait été désastreux. S’ensuivent trois défaites consécutives, dont deux cinglantes à Saint-Étienne (1-0) et à Lisbonne (2-0). Tout parut soudain plus sombre. Heureusement, ce n’était qu’éphémère.
Le début a débuté timidement lors de la réception spectaculaire du RC Strasbourg (3-3), puis est devenu historique avec la chute du Real Madrid (1-0) sur la pelouse de la Decathlon Arena – Stade Pierre Mauroy. Le LOSC a également remporté le scalp du Havre (0-3) puis du Toulouse FC (2-1) avant d’arracher le nul à Monaco (0-0) lors de rencontres au scénario généralement étriqué (hormis un déplacement en Normandie). C’est finalement à Madrid que tout a basculé malgré les blessures à répétition.
Un voyage à Madrid
Alors qu’un exploit avait déjà été réalisé, il était difficile d’imaginer que l’équipe de Lille parviendrait à réaliser la passe de deux lors de son déplacement au cœur de la capitale espagnole, d’autant qu’elle était arrivée avec un effectif réduit et minée par des forfaits sur blessure. . Pourtant, tout s’était écrit sous nos yeux avant même le coup d’envoi. Laissez-vous emporter par cette histoire.
En cette douce matinée du 23 octobre 2024, cela faisait déjà un mois que le LOSC ne s’était pas incliné, les journalistes français avaient, alors que les conférences de presse avaient eu lieu la veille, tout le temps de profiter des places et de se procurer perdu dans le dédale des rues de Madrid, tout en achetant la presse locale pour rappeler les souvenirs d’antan – quand nous étions encore quotidiennement sur une chaise avec un cahier et un stylo comme de gentils compagnons de vie – et ses notions abstraites. Bon élève, cela a heureusement suffi à décrypter les plumes locales : du piège représenté par les Dogues à un amour naissant pour Alexsandro. Vive la Ligue des Champions.
Ces aventures ont commencé, des connaissances ont fini par se croiser sans l’avoir prévu dans les endroits les plus visités de la capitale, comme sur le trottoir de La Plaza de Mayor. Difficile alors de résister à l’envie de partager les plaisirs gustatifs locaux et le parfum des plats vendus sous la verrière du Marché San Miguel : des saveurs garanties, testées et approuvées par un trio qui vient de se former.
Un accessoire porte-bonheur
C’est quand nous sommes partis que tout a changé. Au détour d’une rue piétonne, nous sommes abordés par un colporteur sénégalais. Ces derniers marmonnent quelques mots du dialecte local, le tout avec un accent typique de la population qui peine à en manier un qui n’est pas le sien : l’accent français. S’ensuit un échange loin d’être mercantile, mais plutôt mêlé de nostalgie, racontant les beautés dont regorge la ville de Dakar, capitale du Sénégal. Il faut dire que l’un de nous s’y était déjà aventuré pour des raisons footballistiques et que cela nous avait poussé vers une discussion aussi passionnante qu’improbable. Lors de nos séparations, probablement de nos adieux, cette belle rencontre nous a offert un bracelet sur lequel un éléphant était représenté, et l’est toujours : « Ce bracelet symbolise la force », nous disait-il. Il le donnera à Lille qui ne perdra pas. Lille gagnera ce soir, gagnera toujours”, nous a-t-il assuré, avant de nous quitter.
Loin d’être superstitieux, mais amusés par ce discours, nous sommes évidemment tous arrivés avec cet accessoire au poignet dans les allées de l’Estadio Metropolitano. Ce qui suivit fut magique. Malgré une composition expérimentale, avec les titularisations surprises de Mohamed Bayo, Matias Fernandez-Pardo et Ousmane Touré, le LOSC de Bruno Genesio s’est imposé face à l’Atletico Madrid de Diego Simeone (1-3). La magie avait opéré et l’éléphant avait réduit l’écart qui pouvait historiquement séparer les Dogues des Colchoneros.
Une série bientôt historique
Depuis, je vous l’assure, l’un des membres du trio, sinon les trois à la fois, porte systématiquement ce bracelet aux pouvoirs insoupçonnés. Résultat ? Le LOSC est lancé sur une dynamique qui pourrait bien s’avérer historique. Cela fait 17 matches consécutifs, toutes compétitions confondues, que ses hommes n’ont pas perdu, même s’ils ont été contraints de relever des défis de toutes sortes : de la réception de la Juventus aux déplacements à Marseille, Lens ou encore Rouen.
Cette invincibilité, si elle dure encore quelques semaines, constituera alors un record (19 matches consécutifs toutes taxes comprises, à battre). Pourtant, les Dogues n’ont rien à craindre, poussés par la force d’un éléphant. Est-ce que cela a survécu aux fêtes de fin d’année ? Réponse ce samedi à 19 heures lors d’une opposition entre le LOSC (4e) et le FC Nantes (14e), duel disputé dans le cadre de la seizième journée de Ligue 1.