Pascal Nouma, 52 ans, ancien attaquant français qui a joué au PSG avant de devenir une star en Turquie, a disputé une saison à l’OM en 2001-2002. Le début d’une période très compliquée durant laquelle il a dû lutter contre un cancer. Tout en continuant à jouer au début de sa maladie.
Le parcours de Pascal Nouma, tout comme sa vie, ne ressemble pas à un long fleuve tranquille. Entre ses débuts au PSG au début des années 90 et une dernière (et brève) expérience en Ecosse, l’ancien attaquant français a multiplié les frasques comme les buts et les clubs de Ligue 1 (PSG, Lille, Strasbourg, Lens, OM). Le bad boy est surtout devenu une star en Turquie après deux passages très remarqués au Besiktas Istanbul. Le joueur au caractère bien trempé, fêtard et volontiers provocateur fait moins forte impression à son retour en France, à l’Olympique de Marseille en 2001. Le club phocéen traverse alors une grave crise. Mauvais résultats, retour raté de Bernard Tapie, effectif surchargé… Rien ne va plus à l’OM. Rien ne va plus pour Pascal Nouma non plus.
“On m’a dit que j’avais un cancer musculaire et là j’ai éclaté de rire”
Après s’être fait retirer un kyste « gros comme une balle de golf » sur la nuque, il est convoqué par son médecin. “On m’a dit que j’avais un cancer musculaire et puis j’ai éclaté de rire”, a-t-il confié dans un long entretien à Ouest-France. «Je ne l’ai pas pris au sérieux. Pendant huit mois, j’étais à la clinique de Nice. Chimiothérapie, radiothérapie… J’ai joué 11 matches à l’OM avec un cancer ! Je me sentais toujours fatigué, je ne comprenais pas car je sortais d’une belle saison avec Besiktas. Le docteur Gaillaud m’a dit : “Je ne sais pas comment tu as fait pour jouer avec le cancer”. Le club n’était pas au courant, secret médical, le médecin a dit que j’avais un problème à la cheville… »
“Bernard Tapie entre dans le vestiaire et dit : ‘Pascal Nouma a un cancer du crâne, il va mourir !'”
Sauf que sa maladie commence à se faire connaître. “Bernard Tapie entre dans le vestiaire et dit : ‘Pascal Nouma a un cancer du crâne, il va mourir !'”, poursuit-il. L’ancien attaquant se souvient que les supporters du Besiktas, conscients de son cancer, réclamaient son retour. « Ils criaient mon nom à chaque match. Ils se sont rendus au siège du club et ont protesté. “Nous voulons que Pascal Nouma revienne, s’il doit mourir, il doit mourir en Turquie !” Les supporters ont incendié la façade du siège du club et ont envoyé un médecin en France. Une semaine plus tard, il a déclaré à la télévision turque : “Pascal Nouma ne jouera plus pour Besiktas, car il pourrait mourir à tout moment.”
« C’est comme traverser l’Atlantique à la nage »
De retour à Istanbul après huit mois de thérapie, Pascal Nouma retrouvera les terrains mais pas en forme. Du moins pas tout de suite. « J’ai dû réapprendre à jouer au football. C’était comme traverser l’Atlantique à la nage », résume-t-il avant de conclure : « J’ai appris la gravité de mon cancer il y a deux ans : on m’a dit que 98 % des personnes atteintes de ma maladie succombaient. »