Le taux des obligations d’État françaises à dix ans s’établissait à 2,92% vers 15h30 GMT et son équivalent allemand, considéré comme une référence à l’échelle européenne, était à 2,04%. La différence entre ces deux taux, appelée « spread », s’élève à 0,88 point de pourcentage, un niveau comparable à 2012.
Véritable baromètre de la confiance des investisseurs dans la signature française, ce « spread » a connu une hausse rapide de 0,08 point depuis la clôture de la séance précédente, vendredi dernier. Un tel mouvement “n’a pas été vu depuis juin et la dissolution”, explique à l’AFP Nicolas Forest, responsable des investissements de la société Candriam.
« C’est un signe de crise. Normalement, un spread français n’évolue que de 0,01 ou 0,02 points en une séance”, ajoute-t-il. La France emprunte à un niveau comparable à celui de la Grèce, un symbole plus de quinze ans après la crise de la dette européenne.
“Les investisseurs sanctionnent le manque de vision et l’incertitude croissante, alors que l’objectif reste de réduire le déficit public à 5% d’ici 2025”, explique Andrea Tueni, responsable des activités de marché de Saxo Banque.
Ce regain d’inquiétude sur les marchés se traduit aussi par une forte baisse des actions des banques françaises à la Bourse de Paris: vers 15h30 GMT, Société Générale a perdu 3,21%, BNP Paribas 2,03% et Crédit Agricole 1,93%.
L’Assemblée nationale a entamé lundi à 15 heures l’examen du PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale), issu d’un compromis entre une commission de sénateurs et de députés.
En réponse, le parti d’opposition La France insoumise a annoncé qu’il présenterait une motion de censure, qui devrait être votée par le Rassemblement national, et signifierait donc la fin du gouvernement de Michel Barnier.