Thierry Henry, une grosse claque et des larmes

Un an et puis c’est parti. Thierry Henry n’a finalement joué que sur le banc des Bleuets. Si, de son propre aveu, il restera marqué à vie par son aventure olympique, conclue par une finale perdue face à l’Espagne, le natif des Ulis a en effet annoncé son départ quelques jours seulement après la fin des Jeux. Et ce malgré un contrat qui court jusqu’en 2025.

Pour toute justification d’une démission brutale, le communiqué publié par la FFF évoque des « raisons qui lui sont personnelles ». Ce départ n’était pas sans rappeler celui survenu à l’hiver 2021 alors qu’il était à la tête de l’Impact de Montréal depuis à peine plus d’un an. Après avoir été séparé des siens par la pandémie de Covid, le champion du monde 1998 a refusé de rentrer au Canada.

“Tout le monde s’est mis à pleurer.”

Thierry Henry l’a expliqué dans une interview à GQ. « J’ai passé un an au Canada, loin de ma famille, et j’ai commencé à analyser qui j’étais, à réfléchir à la façon dont j’avais grandi et à ce qui m’avait façonné. » dit-il, ajoutant :
« Après mon retour à Londres, j’ai dû retourner à Montréal. Tout le monde s’est mis à pleurer, et c’était la première fois que je voyais des gens pleurer pour Thierry et pas pour Thierry Henry. Cela m’a giflé. »

«J’avais pris l’habitude d’enfiler cette cape de super-héros, en m’oubliant, mais maintenant je me sentais humaine, et non comme une sorte d’objet ou de robot. J’ai été éduqué d’une manière et mes enfants m’en ont éduqué d’une autre. » a-t-il poursuivi en expliquant avoir consulté pour surmonter cette épreuve :
«Pendant Covid, j’étais juste perdu et je me cherchais. Il a fallu me rappeler ou m’apprendre que ces émotions sont normales, qu’il faut les accueillir et ne pas les laisser nous envahir. Vous pouvez ressentir de la haine, mais ne devenez pas haineux. À l’inverse, vous pouvez ressentir de la joie, mais ne devenez pas trop joyeux non plus. »