Certains disent que le hasard fait bien les choses, d’autres parlent de mektoub ou le destin. Début août 2024, Matéo Retegui voit son destin propulsé à grande vitesse. Alors que l’Italo-Argentin prépare sa deuxième saison avec le Genoa et accessoirement en Italie, un coup du sort arrive de Bergame : Gianluca Scamacca, son compatriote en sélection, se rompt les ligaments et est contraint de rester éloigné des terrains pendant au moins six mois. .
A moins de deux semaines de la reprise du championnat, ça va mal pour Gian Piero Gasperini et les dirigeants bergamasques, qui se retrouvent alors privés de leur Meilleur buteur de la saison dernière. A peine le temps de réfléchir quand l’Atalante lâche un tout compris sur Retegui, pour un montant de 22 pommes de terre. Une somme conséquente pour un joueur encore loin de faire l’unanimité et un pari risqué, sauf pour Gasperini. « Je l’ai suivi la saison dernière, je suis convaincu que c’est un joueur qui correspond à notre jeu et qu’il sait parfaitement s’adapter »a déclaré vainqueur de la Ligue Europa lors de l’arrivée de son nouveau poulain, devant la presse. Si certains expriment des doutes, Monsieur sait qu’il a un diamant entre les mains à polir.
Gian Piero le gourou
Luis Muriel, Duvan Zapata, Gianluca Scamacca, Marco Borriello, Jeda… Tous ces attaquants sont passés par la machine de Gian Piero Gasperini pour en ressortir transformés. Le dernier ne pèse pas ses mots lorsqu’il s’agit de parler du Gasp. « C’est de loin le meilleur entraîneur que j’ai eu dans ma carrière, il a révolutionné ma façon de voir le jeu. »», taquine l’attaquant italo-brésilien qui a joué sous ses ordres une saison à Crotone (2005-2006), alors en Serie B. Même son de cloche pour Marco Borriello, l’ancien international italien ayant connu une saison tonitruante au Genoa où il a été prêté lors de la saison 2007. -Saison 2008 (12 buts en 28 matches) : « Je dois beaucoup à Gasperini, il m’a beaucoup apporté au niveau tactique et technique. C’est quelqu’un qui arrive à convaincre, à créer une émulsion dans un groupe. Cette saison-là, j’aurais même pu terminer meilleur buteur du championnat. »
Tel un gourou, Gasperini est réputé pour sa capacité à convertir ses (futurs) disciples à son culte du pressing intense, du marquage individuel et des transitions rapides. Pour mener à bien sa mission, le Gasp accorde une importance majeure à ses attaquants, « les éléments clés de son système » comme il les présente lui-même. « Il parvient à maximiser le potentiel d’un joueur, mais toujours pour le collectif. Pour un attaquant, c’est un immense plaisir, car on marque des buts et on gagne en confiance. Mais il compte aussi sur vous dans le jeu, dans les phases défensives. Pour lui, le plus important c’est votre performance sur le terrain »soutient Borriello.
S’adapter à une certaine exigence
Si Mateo Retegui possédait déjà des caractéristiques conformes au style Gasperini, notamment sa capacité à multiplier les efforts ou à être un attaquant mobile, le tacticien bergamasque voit des axes d’amélioration importants de son côté. Notamment en termes de science du football, comme l’explique l’acteur principal : « J’adore sa vision du football, il a réussi à m’aider à progresser. Notamment dans l’intelligence du jeu, et dans ma lecture des matchs. Il est très exigeant, il me montre souvent des vidéos de mes mouvements et essaie de les corriger… Toujours dans un esprit d’amélioration et de progression. Je veux vraiment apprendre. » Une vision du jeu améliorée lui permettant d’être souvent dans les bons coups, tout en conservant sa létalité devant la cage qui fait de lui le meilleur buteur de Serie A avec onze pions en douze matches.
Courir, mais bien courir : telle est la principale exigence de Gasperini. « Gasperini est sûrement, avec Conte et Zeman, l’entraîneur le plus exigeant que j’ai eu au cours de ma carrière. Courir et être toujours en mouvement est son mot d’ordre. Quand on arrive à comprendre ça et à l’accepter, alors c’est un plaisir immense sur le terrain »note Marco Borriello, toujours très proche de Gasperini et qui lui a même proposé de faire venir Zaniolo l’été dernier. A tel point qu’en à peine trois mois, Gian Piero Gasperini a métamorphosé son nouveau numéro 32. Jusqu’où ?
Mission 2026 ?
Intraitable depuis le début de la saison, Mateo Retegui ne cesse de s’attirer les éloges de toute la Botte. Qui le voit finalement comme l’élu, l’attaquant comme le National j’attends depuis tant d’années. Une progression marquante, pour un joueur dont l’arrivée en sélection il y a maintenant un an et demi était considérée comme la énième preuve du déclassement du football italien. Après une saison d’adaptation au championnat transalpin avec le Genoa, Retegui semble avoir véritablement décollé avec l’Atalanta.
La prochaine étape pour l’international italien, et non des moindres, est de s’imposer comme le numéro 9 en puissance du championnat. National. Un défi loin d’être évident, estime Jeda : « En plus de la pression de jouer pour son pays, Spalletti exige également de nouvelles exigences tactiques. Retegui s’est parfaitement adapté à ce que demande Gasperini, le plus dur est de ne pas devenir un joueur pro-Gasperini et incapable de s’adapter à un autre football. » C’est tout un défi qui attend le plus Argentin des Italiens.
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