Sur le point de changer de dimension avec le rachat du club par la famille Arnault et Red Bull, le Paris FC assume son ambition de concurrencer le PSG sur le long terme. Une rivalité que Nasser Al-Khelaïfi verrait également d’un bon oeil.
Président du Paris FC jusqu’en 2027, sauf départ anticipé de Jean-Michel Aulas, Pierre Ferracci va céder dans les prochains jours une partie de ses actions à la puissante famille française Arnault (groupe LVMH) ainsi qu’à Red Bull. Avec de tels actionnaires, le Paris FC a forcément de grandes ambitions, mais compte prendre son temps et se donne déjà deux ans pour remonter en Ligue 1. Une mission à la portée du Paris FC, actuellement leader de Ligue 2 après 13 journées. , mais avec peu d’avance sur ses concurrents.
« Deux grands clubs à Paris, c’est parfaitement viable »
Invité de L’Equipe du Soir mardi, Pierre Ferracci s’est longuement exprimé sur le nouveau projet du Paris FC et est convaincu que deux grands clubs de football peuvent cohabiter dans la capitale : « Oui, c’est parfaitement viable, bien sûr. Tout d’abord, je pense qu’il y aura un changement de rythme dès qu’on sera en Ligue 1. Le problème avec Paris, c’est que quand tu es en National, tu n’existes pas. Ni le Paris FC, ni le Red Star, ni Créteil. Quand tu es en Ligue 2, tu commences à montrer la tête. Il faut être en Ligue 1 pour exister. Non seulement parce que le PSG écrase tout depuis 40 ans, avec une puissance de feu considérable, et encore plus depuis que le Qatar est là, mais parce qu’il y a tous les autres spectacles et tous les autres sports qui font que Paris attire. Mais je crois qu’il y a de la place pour deux clubs avec des identités différentes, avec des cultures différentes. »
“Je pense qu’on ne sera jamais le PSG, même avec la famille Arnault”
Pour trouver son public et susciter l’enthousiasme autour de son projet, le Paris FC est bien conscient que la question de l’identité du club sera centrale et le projet de la famille Arnault est évidemment de jouer la carte française et francilienne : “Je pense qu’on ne sera jamais le PSG, même avec la famille Arnault, et que la manière de faire avancer le projet du club sera très importante pour la famille, pour se distinguer, pour ne pas faire de saut”, dit Ferracci. Jouer sans doute un peu plus la carte de la formation que ne l’a joué le club d’à côté, parce qu’ils étaient pressés, je ne porte pas de jugement de valeur. Mais oui, il y a de la place. »
Le Paris FC veut s’inspirer de l’Atalanta Bergame
« Je pense que la construction du Paris FC passera davantage par un modèle type Atalanta Bergame dans un premier temps, » ajouta Ferracci. Après, si la famille Arnault veut aller très très haut, c’est-à-dire remporter un jour la Ligue des champions, il faudra aussi le faire avec un mélange de jeunes formés en région parisienne et puis de quelques stars. Bien sûr on passera par là, mais peut-être que la volonté est que les stars de demain au Paris FC soient des jeunes issus de la formation du club. »
« Tout d’abord, nous ne serons pas les anti-PSG, nous aurons simplement un positionnement différent »
Bien décidé à se présenter comme une alternative au PSG, le Paris FC peut-il vraiment brandir la carte d’un club populaire avec à sa tête l’une des familles les plus riches du monde ? « Tout d’abord, nous ne serons pas les anti-PSG, nous aurons simplement un positionnement différent, Rétorque Ferracci. Il y a des choses que fait le PSG et que je respecte beaucoup. Ils ont créé une belle marque de nulle part. Ils ont produit des joueurs de haut niveau, des génies : Messi, Neymar… Je pense qu’on peut faire quelque chose de différent sans être directement opposé au PSG. Je pense que le futur sera un mélange peut-être plus accentué de pépites issues de la formation et puis de stars qui viendront ailleurs. La famille Arnault veut une épine dorsale francilienne et en même temps un club ouvert sur l’extérieur : la province française mais aussi l’étranger. »
« Tout le monde a compris que le derby était intéressant pour tout le monde »
Si le Paris FC ne veut pas être l’anti-PSG, il assume en tout cas sa volonté d’avoir, à terme, une véritable rivalité sportive avec son voisin, comme l’a confirmé Ferracci : « Bien sûr, tout le monde a compris que le derby était intéressant pour tout le monde et je pense que Nasser (Al-Khelaïfi) l’a compris aussi. Cela fera du bien au PSG. Pour le moment, nous n’en sommes pas là. Pour l’instant, notre quotidien c’est Rodez, Martigues, Lorient, Dunkerque… Mais à long terme, c’est l’ambition qu’on peut avoir. »
Enfin, Pierre Ferracci a également évoqué dans L’Equipe du Soir la question centrale du futur stade du Paris FC. Jean Bouin, Charléty, le Parc des Princes, plusieurs options sont possibles. Retrouvez son discours sur ce sujet ici.